chapitre 34

1.6K 67 4
                                    

Avant de sonner à l'appartement de Charles, je souffle un bon coup. Je sais pertinemment que la soirée ne va pas être facile. Ken est parti chez lui faire sa valise pendant que je me rends chez Charles. Il était vraiment pas chaud a l'idée de me laisser partir chez " l'autre ", comme il l'appelle. Il a même suggéré que je pouvais le larguer par téléphone, et comme j'ai refuser, il m'a fait l'amour avant que je parte pour je le cite :  " me rappeler de ce que je vais perdre si je ne reviens pas".  En vrai, je n'avais pas besoin d'un rappel a l'ordre, mais je n'allais pas refuser !

Je prends mon courage a deux mains, et sonne enfin après de longues minutes d'hésitation. La porte s'ouvre et Charles m'accueille avec un grand sourire.

- mon amour, tu vas bien ?
- oui et toi ?
- ça va, donne moi ta veste si tu veux.

Je reste sur le palier de la porte, incapable de faire un mouvement vers l'intérieur.

- tu rentres pas ?
- si, si

J'enboite le pas et passe devant lui, il saisit aussitôt mon poignet.

- et mon bisou ?

Merde, merde, merde

Il me tire doucement vers lui et penche la tête en direction de mes lèvres, mais avant que les siennes viennent s'écraser sur les miennes, je tourne la tête, si bien qu'il embrasse ma joue.

- Charles, je suis désolée, je ne peux pas, il faut qu'on parle.
- comment ça tu peux pas ?
- je ... ça te dis qu'on s'assoit ?
- Non !
- ok.

Je me dirige dans son salon, et m'assois tout de même sur la canapé. Il ferme la porte de l'entrée et vient se placer devant moi, debout, bras croisés.

- je t'écoutes

Ouais, tu m'écoutes. Il faut juste que je trouve les bons mots que pourtant j'ai répétée 100 fois sur le chemin.

- alors voilà, comme tu le sais, hier Ken est venue chez moi, et .... on a parlé. On a mit les choses a plat, et ....
- et quoi ?
- je l'aime, je l'ai toujours aimé. Je suis vraiment désolée, mais je ne peux pas faire semblant. Ça n'a rien a voir avec toi, tu es quelqu' un de formidable, tu es le petit ami rêvé, vraiment, mais mon coeur est déjà prit depuis longtemps.

Je ne sais pas quoi dire d'autre, et lui ne réponds rien, il doit assumer le coup. Un long blanc s'installe, je décide qu'il est temps que je me lève pour partir.

- tu vas où ?
- je vais y aller
- non, je crois pas, tu vas rester ici, tu veux qu'on parle alors parlons !
- ok, si tu veux
- donc, je suis le petit ami rêvé, mais tu préfères être avec le connard ?

Connard ? C'est dur a entendre, mais je ne peux trop rien dire ...

- REPONDS !

Il me fait sursauter.

- oui, je suis désolée
- désolé ? Et hier soir quand il te baisait tu étais désolé ?
- Charles s'il te plait
- je t'ai tout donner, mon temps, ma patience, mon amour, une oreille attentive, et tout ça tu t'en fou ! En faite faut te traiter comme une pute pour que tu sois heureuse ?
- tu vas trop loin là ! Je vais partir, j'ai voulu faire ça bien, ne pas te mentir.  Je comprends que tu sois triste mais c'est pas une raison pour m'insulter !
- je ne t'insultes pas, c'est ce que tu es ! Une putain de grosse pute ! Évidement que tu le choisi lui, il est connu, et riche. En faite t'es une fille comme ça, qui est attirée par les paillettes, le luxe.
- j'ai pas envie d'avoir cette conversation avec toi,  c'est inutile, je ne te savais pas comme ça. Je ne te reconnais pas. Donc maintenait je m'en vais.

Au moment ou je me lève il me pousse violement sur la canapé.

- non, tu vas nul part ! J'ai pas fais le gentil petit toutou tous ces mois pour que tu me quittes comme ça !

Il est hors de lui, et moi je suis pétrifiée. Je n'ose plus bouger. Il arpente son salon de long en large d'un pas fort.

- UNE PUTAIN DE SALOPE !!!!!!

Il me fais peur, très peur. J'ai envie de partie mais je n'ose pas bouger. Mon passé ressurgi. Je connais trop bien ce genre de comportement, je sais que je suis en danger.

- Charles, calme toi s'il te plait.
- TA GUEULE !!!!!

Il faut que je sorte d'ici. Tout mes sens sont en alerte. Je fixe la porte, ma seule issue. J'attends qu'il soit de dos, je me leve d'un bon et d'un pas pressent je me dirige vers la porte, elle n'est plus qu'a quelques centimètres de moi, je tends le bras pour arriver plus vite a la poignée, la main dessus je sens la délivrance  approcher. Je suis tirée violemment par les cheveux ce qui m'arrache un cri, le geste est d'une tel violence que je suis projetée au sol le temps que je réalise ce qui est arrivé, une main vient s'écraser sur ma joue. Je suis sonnée.

- je t'ai dis que tu restes ici !

Les larmes coulent sur mon visage, je suis recroquevillée sur moi-même , la peur au ventre, la douleur sur ma joue. Comment puis-je revivre cette situation ? Comment cet homme si doux pendant des mois peut devenir un monstre en l'espace d'une seconde ? On dirait un fou, il hurle des choses incompréhensibles. L'angoisse prend possesion de mon corps. Mon coeur bat a mille à l'heure, je tremble, des gouttes de sueurs perlent sur mon front. La sonnerie de mon téléphone retentit, je sais que c'est Ken, et cette pensée me permet de lutter contre mon angoisse. Je me resaissis, il faut que je reussisse a prendre le téléphone pour le prévenir, il en va de ma survie. Toujours a terre, je rampe jusqu'au canapé ou mon sac est posé. Un coup de pied dans mon ventre me propulse loin du canapé. Je manque d'air, je suffoque, l'air n'arrive plus a mes poumons. Ma vison se brouille.

- C'EST ÇA QUE TU VEUX !!!!!!

Je relève difficilement la tête, Charles tient mon téléphone dans sa main, il le fracasse au sol.

- SALOPE, PUTE, TRAÎNÉE !!! TU ME RENDS FOU ! PUTAIN DE MERDE !!!!!

Il marche tout autour de moi en me disant ces mots. Il me tourne autour, tel un vautour autour de sa proie. J'ai affreusement mal au côtés, chaque respiration est un supplice. Il fini par s'écarter un peu de moi, il se prends la tête dans les mains.

- tu te rends compte ce que tu me fais faire ! On était heureux ensemble, tu souriais à nouveau,  il t'a brisé et tu retournes avec ! Je comprends pas .... t'es complètement folle ! Mais je t'aime ! Je t'aime comme un fou ! Tu peux pas me laisser ! Regarde ce que je t'ai fais, pardonne moi, mon amour pardonne moi, mais tu ne me laisse pas le choix !

Son attitude change, sa voix devient plus calme, son corps se détend. Il s'approche de moi, il se met a genoux.

- pardonne moi, pardonne moi mon amour

Tout en me disant ça il caresse mes cheveux, il pleure, son attitude est toute autre. Je ne comprends pas ce revirement de sentiment, mais c'est peut être mon salut. Je rentre dans son jeu.

- c'est rien mon amour, je suis désolée, j'ai été bête.
- je voulais pas te frapper, je sais pas ce qui m'a pris. Pardonne moi

Tout en lui caressent les cheveux, je le rassure.

- c'est rien, j'ai été trop loin, je suis désolée.

Mes côtés me font trop mal, malgré moi, je fais une grimace et lâche un petit cri.

- attends, laisse moi te mettre sur le canapé.

Aussi délicatement que possible, il me soulève, me porte jusqu'au canapé.

- est-ce que ça va ?
- oui
- non, tu as mal, qu'est-ce que je peux faire ?

C'est peut être le moment de faire diversion.

- j'ai mal, tu pourrais m'apporter un cachet et de l'eau
- oui, bien-sûr mon amour, je vais te chercher ça.

Aussi improbable que cela puisse paraître, il part chercher ce que je lui ai demandé. Dès qu'il n'est plus dans mon champs de vision, je me redresse et cours vers la sortie, je ne prends pas la peine de refermée la porte et cours le plus vite possible à l'extérieur.
C'est incroyable que dans l'instinct de survie, tout nos souffrances physiques disparaissent. Mes jambes me portent, aussi loin que possible. Dehors, je cours au travers les rues de Paris, malgré l'obscurité de la nuit, j'aperçois la lumière. Celle de la vie.

Open MicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant