chapitre 27

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Charles se gare en bas de mon immeuble, je n'ai pas prononcée un mot depuis que nous avons quittés le restaurant. Il m'a beaucoup observé pendant le trajet, guettant sûrement mon humeur .

- est- ce que tu veux que je monte ? Me demande-t-il
- non, merci, je préfère être un peu seule.
- julia , je ne veux pas être trop indiscret, mais c'est qui ce mec dans les toilettes ?
- c'est Ken, mon ex petit ami.
- est-ce que .... c'est à cause de lui ta dépression ?

J'ai pas envie de lui mentir, il a toujours été là pour moi, alors que c'était un parfait inconnu.

- oui, en grande partie.

Il semble perdu dans ses pensées.

- est-ce que tu l'aimes encore ?
- non

Menteuse ! Évidement que oui ! Je crois même que je l' aimerais toute ma vie. On a qu'un seul grand amour dans sa vie, enfin c'est ce que je pense. On peut aimer plusieurs fois, c'est certain, comme chaque amour est différent.  Mais avec Ken c'était différent, un lien bien plus fort, j'avais l'impression de le connaitre comme personne, comme si nous avions déjà vecu cet amour dans une autre vie.

Seulement le processus de guérison était bien évidemment de sortir Ken de mon esprit, alors je ne vais pas tenter d'en parler a Charles, déjà il ne comprendrait pas que je puisse encore aimer un homme qui m'a largué comme une vieille chaussette, et encore moins que tout se que je souhaite c'est de me retrouver a nouveau auprès de lui. Et puis, j'ai pas envie de le blesser, je sais qu'il est attaché a moi, et moi aussi d'une certaine manière.

Au vu de ma réaction envers Ken, je ne pense pas qu'il essayera quoi que ce soit, donc la question est clause, je ne le reverrai pas de si tôt.

Pour confirmer mes dires, je dépose mes lèvres sur ceux de Charles, c'est un baiser banal, sans aucune passion, mais il semble etre ravi.

- bonne nuit, dors bien, je t'appelle demain. Me dit Charles
- ok, bonne nuit à toi aussi.

Je quitte sa voiture et me réfugie dans le hall d'entrée. Ma soirée n'a vraiment pas été celle que j'imaginais. Revoir Ken m'a totalement épuisée, j'ai l'impression d'avoir menée une bataille. C'est en partie vrai, j'ai du lutter pour ne pas me jeter dans ses bras à la fin de notre conversation. Et je remercie Charles d'être arrivé car je pense que si Ken aurait continué a avancer vers moi, j'aurais cédée. Il avait l'air sincère et vraiment désolé. Mais dans ce cas la pourquoi il ne m'a pas recontacter plus tôt ? Pourquoi ne m'a-t-il pas donné des explications a son départ ? Je suis perdu, j'avais commencée a faire le deuil de notre relation, et maintenant tout est remis en question. Julia, arrêtes !! Il c'est juste excusé ! Il ne t'as pas dit qu'il allait revenir dans ta vie ! J'ai vraiment une dépendance pour lui, je suis complètement folle. Mais je dois bien avouer que Ken a été le shoot de ma vie, celui qui m'a redonné l'espoir d'une vie meilleure. Tellement perdu dans mes pensée, je ne me suis même pas rendu contre que je suis déjà en pyjama, sur mon lit. C'est fou comme on fait les choses par automatismes. Une partie de mon cerveau doit avoir pitié de moi et a donc décidé de m'aider un peu !
J'ai pas envie de me coucher, j'ai pas la motivation de lire, et j'ai pas envie de regarder la télé. Ok donc je fais quoi ? On toc a ma porte. Charles doit s'inquièter, je me lève pour aller lui ouvrir, sans grande conviction, j'ai vraiment envie d'être seule, dommage qu'il ne le comprenne pas. Les coups se font de plus en plus fort. C'est bon j'arrive, il pense quoi, que je suis entrains de m'ouvrir les veines ? Alors que je prepare ma tirade pour le congédier gentiment, j'ouvre la porte et tombe nez a nez avec Ken. Arrêt sur image, pause.

- j'en ai rien a foutre de savoir si ton mec est là. Tu vas m'écouter. Je suis partie comme un lâche et j'aurais pas dû. Mais j'ai eu peur. Peur de devoir surmonter avec toi tes crises alors que moi même je suis déjà torturé. J'ai des passages vraiment sombres, et je ne voulais pas te les faire subir, alors j'ai fuis. Je me suis dis que j'avais pas le droit de te faire subir de la pression en plus, de l'angoisse, car au final, tu as vécu des choses horrible dans ta vie, et tu es là, une battante, tu m'as apporter tellement de bonnes choses, t'as douceur m'apaise, mais pour combien de temps ? J'avais pas envie de me réveiller un matin pour m'apercevoir que ta place dans le lit était vide. Que tu étais partie, car tu ne me supportais plus, avec mes humeurs instables. J'en aurais sûrement trop souffert, alors pour me protéger je suis partie avant. Je pensais que de te quitter était facile, mais putain j'ai galérer, tu as trop laissée ton empreinte sur moi, je t'ai trop dans la peau, mes journées et mes nuits on été marqués par ta présence au quotidien, même si j'étais loin de toi, mon coeur était toujours attaché au tien.

Quand il termine de parler, il est a bout de souffle et moi aussi. Je crois que toutes mes fonctions vitales se sont mis sur pose pour ne rien rater de son discours.
Nos yeux sont encrés, son regard est sévère, il se protège.

- il est pas là.

C'est la seule chose que j'arrive a dire.

- quoi ?
-mon petit ami, il est pas là.
- alors c'est bien ton gars ?
- oui

Je me sens honteuse. Je baisse les yeux, je ne sais plus quoi dire.

- ken, je ...
- laisse béton.

Il fait demi- tour et pars aussi vite qu'il est arrivé. Seule sur mon palier, je n'ai pas reussi a lui dire de rester.

Open MicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant