chapitre 33

1.8K 64 4
                                    

Le réveil est le plus doux que j'ai eu depuis des mois. Ken dort paisiblement à côté de moi, sa respiration lente m'apaise. Vous me direz rien d'exceptionnel, mais pour moi, oui, car ce moment je l'ai rêvé depuis qu'il est parti.  Je sais que les jours a venir vont être compliqués. Pour commencer  il va falloir que je rompre avec Charles, rien que d'y pensé j'ai la boule au ventre car il ne le mérite pas, il a toujours été la pour moi et j'ai pas envie de lui faire de la peine et pourtant je sais que je vais lui en faire. Le plus dur, c'est qu'il a tout du parfait petit ami, attentionné, a l'écoute, patient, doux. Malgré ses nombreuses qualités, les sentiments ne sont pas là. J'aimerai qu'on reste ami, mais cela est impossible, de une je vais lui brisé le coeur et de deux je ne pense pas que Ken appréciait que je continue a voir mon ex et je le comprendrais parfaitement.
Puis il va falloir que je parle a Tom et Chloé du retour de Ken, et la encore, je m'attends au pire. Normal me direz-vous, au vu de mon état des mois précédents et on sait bien qui en a été la cause. Donc je crains leurs réactions qui je pense va être disproportionnées.
Peut-être  sont-ils déjà au courrant ? Non, ils auraient débarqués depuis hier soir.

Je me lève décidée a préparer le petit déjeuner de mon grec. Après un rapide coup d'oeil dans mon frigo et mes placards, je n'ai d'autres choix que de me rendre à la boulangerie. Je me demande de quoi je me nourris, j'ai comme une nette impression que mes placards sont toujours vides !
Pains au chocolat, croissants, baguette, jus d'orange, et confiture, la base.
De retour je suppose que Ken dort encore car il n'y a aucuns bruits dans l'appartement. Et si il était parti entre temps ? Je me faufile dans la chambre, c'est un soulagement de le voir dans mon lit. Je retourne donc dans le salon. A ce moment là, mon téléphone sonne, c'est Charles. Dilemme.... je réponds ou pas ? Par un acquis de conscience je prends l'appel

- allo
- salut mon amour, tu vas bien ?
A non, commence pas avec " amour"
- oui et toi ?
- ça peux aller, je te caches pas que j'ai pas très bien dormi
- oh
- comment ça c'est passé hier soir ?
Terriblement bien, c'était inespéré !
- bien
- Tu as eu les réponses que tu attendais ?
Des réponses non, des actes oui
- dans l'essentiel
- on ce voit ce soir ?
Il faut que je mette fin a cette conversation, je ne peux pas le larguer par téléphone ! Je le vois ce soir pour lui dire.
- ok, pour ce soir
- je viens te chercher ?
- non, je vais venir chez toi
- ok, ça marche, a ce soir mon amour, je t'aime
Tirez moi une balle !
- bisous

Je raccroche sans même attendre un mot de plus. Cette situation me fais mal au bide. Je me lève et commence a astiquer la cuisine, je suis contrariée et quand je suis comme ça il faut que je fasse du ménage.
Ce qui semblait au début un petit nettoyage, a finalement prit un autre tournant, quand Ken se réveille, toutes mes poêles, casseroles et autres qui étaient dans mes placards sont sur la table et moi je suis a quatres pattes au fond de mon meuble bas.

- tu attaques fort dès le matin !

Il me surprends, je relève la tête d'un coup si bien que je me cogne fortement. Aïe !

- merde, ça vas ?
- oui, oui t'inquiète.
Je lui réponds tout en me tenant le crâne.

- laisses moi voir
- non, j'ai rien t'inquiètes
- allez, viens là. Me dit-il il avec un sourire.

Je m'avance vers lui, il me fais un rapide bisou sur les lèvres et regarde mon crâne.

- c'est bon, t'as la tête dure !
- tu veux un café ?
- oui, si tu trouves la cafetière !
- je pense savoir ou elle est
- qu'est ce qui te prends de faire tout ce merider ?
- pour toi faire du ménage est synonyme de merdier ?
- non mais la c'est plus du ménage,  on dirait que tu viens d'aménager ! Mais bon je vais pas me plaindre, dès le matin j'ai eu le droit a une belle vue de ton postérieur.

Je ne sais pas pourquoi, cette remarque me fait rougir. Je range le tout rapidement pour pouvoir déjeuner à la table.

- tu bosses aujourd'hui ? Me demande Ken
- non, j'ai trois jours, et toi tu fais quoi aujourd'hui ?
- rien de spécial, je vois les gars ce soir, pour un son qu'on doit bosser, tu voudras venir ?
- je vois Charles ce soir.

Il me regard mais ne prononce pas un mot.

- il faut que je mette les choses au clair avec lui.
- tu devrais réfléchir
- comment ça réfléchir ?
- tu vas lui dire quoi ? Ce qui c'est passé hier soir ?
- peut etre pas directement, je vais lui dire que je ne peux pas continuer avec lui cette relation
- Julia, je sais pas si...
- si quoi ?

Il semble perdu. Mais a quoi pense-t-il ? En faite Charles avait peut etre raison, il est sur place, pas besoin de forcer, il savait que j'allais plonger. Il ne veut rien de sérieux. Juste tirer son coup. Je sens la colère me monter direct.

- c'est quoi le problème Ken ? !
- je veux juste que tu réfléchisse
- j'ai pas besoin de réfléchir, c'est du tout vu, mais finalement c'est sûrement toi qui doit réfléchir
- je sais ce que je veux, mais je veux pas que tu souffres
- pourquoi je souffrirai ? Tu compte encore partir ?
- non, enfin oui mais pas dans le sens que tu crois. Je ne pensais pas te retrouver dans ce resto, et avec les gars on avait prévu ça depuis plusieurs mois. Demain on part a Chicago.

Le temps semble c'est suspendu, le silence s'installe, seul l'écho de Chicago raison dans ma tête.

- bébé, crois moi je suis dégouté, on vient juste de se retrouver et je dois déjà repartir, mais c'est pas la même, je pars pour taffer.

Les larmes me montent aux yeux, il va encore m'abondonner.
Soit un peu rationnelle putain ! Il te dit que c'est pour le boulot.
Ken quitte sa chaise et vient me prendre dans ses bras.

- bébé, viens avec moi a Chicago
- je ....
- je veux pas te laisser, je veux pas que tu penses que je te laisse encore, alors viens.
- je n'y arriverais pas
- mais si, je serais là
- j'ai jamais pris l'avion, je vais paniquer, je le sais
- mais non bébé, on sera ensemble
- je peux pas partir comme ça, j'ai mon boulot
- tu peux pas prendre des congés ?
- pas du jour au lendemain, et puis j'ai suffisamment manquée.
- démissionne !
- et comment je fais pour vivre après ?
- je suis là !

Après une pause, afin de rassembler mes pensées je reprends.

- Ken, tu vas aller aux Etats-unis, tu vas bosser, et moi je vais rester ici, à ton retour,  on sera heureux de se retrouver. Combien de temps tu pars là-bas ?
- je ne sais pas trop 3 semaines voir un mois.
- ok
- j'aimerais vraiment que tu viennes.
- je sais mais c'est trop tôt. J'ai des choses a régler, je peux pas partir comme une voleuse.
- on reste ensemble jusqu'a demain ?
- oui, mais ce soir je dois voir Charles
- ouais .... j'irais faire ma valise à ce moment là.

Finalement nous avons continuons de déjeuner dans le silence, puis nous sommes retourner nous coucher, pour profiter un maximun l'un de l'autre. Oui, demain il partirait, mais pas comme la dernière fois, cette fois-ci, nous continuerons d'être un couple. Et les milliers de kilomètres qui nous séparons, ne pourront rien changer a notre amour. Ce besoin d'être connecter ensemble, par nos corps et nos âmes.

Open MicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant