Novembre (1)

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Cette histoire contient du contenu sexuel explicite. Pour le confort de nos lectrices mineures, nous mettrons un avertissement supplémentaire au début de chaque chapitre concerné. Nous mettrons aussi un quatuor de petites flammes 🔥🔥🔥🔥 avant les passages sexuels, comme ça, vous savez où vous arrêter si cela vous déplaît.

CE CHAPITRE CONTIENT DU CONTENU SEXUEL EXPLICITE.

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Séoul, début novembre 

Sa douche terminée, Sung-ki sort de la salle de bain, traverse le couloir et rentre dans la chambre qu'il partage avec Kyung-hwan. Il fait frais partout dans l'appartement, puisqu'ils coupent l'ondol en journée, mais le sol commence à chauffer agréablement sous la plante de ses pieds nus.

Il se pique devant son meilleur ami entre leurs deux lits.
— Kyung-hwan, est-ce que tu me trouves beau ?
Allongé sous sa couette, appuyé sur un coude, le mannequin lève les yeux de son téléphone pour les poser sur le visage de l'autre jeune homme. Sung-ki arbore une moue concentrée qui indique que ce point l'interroge pour de vrai.
— Oui, pourquoi ?

Le danseur secoue la tête.
— Hmm, attends, je reformule ! Car évidemment, toi, tu m'aimes. Donc : est-ce que je suis beau, tu penses ?
Dans le plus simple appareil, Sung-ki écarte les bras et fait un tour sur lui-même pour se faire juger sous toutes les coutures. Kyung-hwan arque un sourcil.
— Mais oui, tu es beau. Il y a des millions de fans qui te le disent : ça ne devrait pas te faire douter, au cas où tu cherches une réassurance. Par contre, si en plus d'être beau, tu ne veux pas être malade, tu devrais mettre un pyjama, car ça commence à cailler.

Sous l'œil de son aîné, le main dancer acquiesce. Il fouille un peu dans son placard et en tire un haut, puis un bas en microfibre, idéaux pour affronter l'hiver qui ne tardera plus à pointer le bout de son nez — les températures ont déjà chuté depuis la fin octobre. Malgré tout, en enfilant son pantalon, Sung-ki conserve son expression absorbée ; Kyung-hwan sait alors que son ami réfléchit à ce que lui-même vient de dire.

Il ne faut qu'une minute au danseur pour revenir devant lui. Il s'agenouille au pied du lit du mannequin, pose ses deux coudes sur le matelas.
— Mais les fans, elles ne sont pas objectives !
— Ah non ? Si elles t'aiment de base, c'est aussi parce qu'elles te trouvent beau. Parce qu'elles t'ont trouvé beau au milieu de dizaines, de centaines d'autres idols, non ?
— Oui, mais elles sont coréennes, insiste Sung-ki. Elles me trouvent beau selon les critères coréens...

Kyung-hwan se mord l'intérieur de la lèvre pour ne pas sourire — ou soupirer. Même si toutes ces circonvolutions sont adorables, la perspective de ce qui ne va pas manquer d'arriver d'ici une dizaine de jours demeure plus inquiétante, plus dangereuse qu'autre chose aux yeux du leader de 21st June.

— Pas forcément, dit-il enfin, parce que son benjamin le regarde avec un visage si plein d'espoir qu'il n'a pas le cœur à essayer de briser quoi que ce soit. On a des fans dans plein de pays.
— Mmh, répond le danseur.
Aussitôt après, une autre question fuse :
— Mais ce sont surtout des filles. Tu crois que des hommes aussi me trouvent beau ? Des hommes non-coréens, par exemple ?
Des hommes suédois blonds qui vivent en Allemagne, jouent au hockey et s'apprêtent à venir en voyage à Séoul, au hasard ?

Kyung-hwan se contente de sourire tendrement à son ami, aux yeux noirs pleins de confiance qui sont rivés à lui. Il ne dira rien d'autre — il ne dira rien d'autre. Il se censure au bâillon du raisonnement d'Elian, et il prie pour que l'Américano-coréen ait raison. Peut-être les conséquences vaudront-elles le prix qu'elles leur coûteront.
— Oui, je crois que des hommes non-coréens peuvent tout à fait te trouver beau.

Soleil invaincu (2e partie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant