La Floride en avril (3)

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— C'est super beau ! J'ai l'impression d'être dans un magazine ! s'extasie Sung-ki.
Il laisse tomber sur le grand lit la pile de vêtements qu'il a choisis dans le dressing d'Elian, fait glisser son sac de son épaule et se tourne sur lui-même pour admirer.

Tous les murs sont blancs ou découpés d'immenses baies qui donnent sur le jardin ou la terrasse et baignent la maison de soleil. La décoration est sobre, de bon goût, et tous les meubles semblent taillés dans des matériaux coûteux. Les seules touches vives viennent des orchidées de multiples couleurs qui peuplent toutes les pièces de la villa.

— Mon Dieu, je n'ai jamais vu une douche aussi grande : elle fait la taille de ma chambre ! s'exclame encore le danseur en ouvrant la porte de la salle de bain attenante.
Rien à voir, en effet, avec le petit appartement de 21st June à Séoul, pauvrement meublé de mobilier bon marché et un peu dépareillé.

Sung-ki se tourne vers Anders, qui le suit de près.
— Est-ce que toutes les maisons sont comme ça, aux États-Unis ? Tout le monde est riche, ici ? Les autres villas de la rue avaient l'air super grandes aussi. Et pourtant, mon père gagne bien sa vie, mais notre maison à Busan n'est pas comme ça !
— Non, tout le monde n'est pas riche, loin s'en faut, répond le hockeyeur. Mais les parents d'Elian habitent un très beau quartier ; c'est pour ça. Je connais mal Miami, donc je ne pourrais pas vraiment te dire où on est précisément... Mais en tout cas, c'est vrai que cette maison est magnifique.

La chambre qui leur a été dévolue se trouve au rez-de-chaussée, à côté du bureau vide de monsieur Hayes, toujours pas rentré du travail. Woo-jae partage la chambre d'Elian à l'étage ; Kyung-hwan en a reçu une pour lui seul.

La maîtresse de maison, partie se reposer, leur a demandé de faire comme chez eux et de vivre comme bon leur semblait durant ces trois jours ; Sung-ki ne sait pas trop quoi faire de tant de liberté, à laquelle il n'a jamais été habitué. Il se tourne vers Anders, occupé à ouvrir sa valise, puis s'avance vers lui.

— Ça va ? Tu as l'air un peu embêté depuis tout à l'heure. Tout va bien ?
— Oui, oui, ça va. C'est juste que...
Face au regard du danseur, Anders soupire et poursuit :
— Je ne me sens... pas trop à ma place. Je suis ravi d'être avec toi, bien sûr ! se reprend-il immédiatement. Mais je ne connais pas les parents d'Elian, ni sa sœur... Ça me fait juste un peu bizarre, mais ça va passer. Tant que je suis avec toi !
— Je ne connais pas non plus son père ; je ne l'ai jamais vu. Et seulement deux fois sa sœur, pas très longtemps, quand elle était venue assister à un concert. Mais avec mes amis, on est un peu comme des frères, donc c'est comme si la sœur d'Elian était un peu ma sœur aussi et son père, mon père, en fait ? Et puisque tu es avec moi, toi aussi, tu fais partie de cette grande famille, maintenant !

Le Coréen passe une paume sur le front d'Anders, comme pour le lisser en ôtant ses réserves et ses inquiétudes.
— Madame Hayes a dit qu'on pouvait faire tout ce qu'on souhaitait. Qu'est-ce que tu voudrais faire, du coup ? Moi, j'ai surtout envie de t'avoir dans mes bras tout le temps !
Du plat de la main, il pousse gentiment Anders vers le pied du lit ; le Suédois s'y assied, et le danseur s'installe à califourchon sur ses cuisses.
— Je peux t'embrasser encore ? Tu n'imagines pas comme ça m'a manqué depuis novembre !
Anders agrippe les fesses de Sung-ki et passe sa langue sur ses lèvres.
— Tu peux autant que tu veux, parce que moi aussi, je n'attends que ça depuis novembre.

Son compagnon ne se le fait pas dire deux fois. Les mains de part et d'autre du visage du hockeyeur, il s'empare de ses lèvres avant de le faire basculer pour continuer le baiser en position horizontale.

Anders étouffe un gémissement contre la bouche de Sung-ki quand celui-ci lui tombe dessus pour s'allonger sur lui, mais reprend bien vite ses esprits et ouvre la bouche afin d'approfondir leur étreinte. Ses lèvres se referment sur la langue du danseur, la sucent, avant qu'il ne pousse la sienne à sa rencontre. L'effet du baiser est instantané sur lui : il ne lui faut que quelques secondes pour que son érection se presse contre la cuisse de son petit ami. 

Soleil invaincu (2e partie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant