La Floride en avril (6)

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Lorsqu'Anders se réveille, il ne sait pas exactement quelle heure il est ; il sait seulement que le soleil est levé et que Sung-ki est toujours agrippé à lui sans aucune intention de le lâcher. Le Suédois bouge un peu pour tester la poigne de son petit ami, mais les bras enroulés autour de son torse ne faiblissent pas, et Anders abandonne. Il a faim, a envie d'aller aux toilettes, mais ne veut pas réveiller le danseur, qui a besoin de sommeil.

Alors, il attrape son téléphone, consulte ses messages et les réseaux sociaux, envoie quelques nouvelles à ses parents, puis à Dmitri.
— C'est trop cool, Miami ! Bon, même si je n'en ai pas vu grand-chose, mais la maison des parents d'Elian est super belle.
— Monsieur qui prend des vacances comme ça ! J'aurais dû venir avec toi à ce concert ! Et comment va Sung-ki, au fait ?
— Bien. Il est avec moi, là. Il dort.
— Attends une petite minute.
Anders a un léger sourire en coin.
— Sung-ki est là. Avec toi. Il dort. Dans ton lit, donc.
— Oui.
Dmitri lui envoie une petite émoticône choquée, puis un visage rougissant.
— Eh bien, dis donc ! Et hors mariage, en plus.
— Mitia... ne me fais pas rire, je vais réveiller Sung-ki.
— Alors, alors, tes impressions ?
— Non mais tu es sérieux ?
— Ben, oui ?
— Pourquoi je demande, en même temps ? Écoute, c'était bien, et voilà.
— Je parie que tu as été précoce.
— Mais pourquoi on reste amis, franchement, je me le demande ?
— Parce qu'on s'aime, mon poulet.
Anders sourit, mais sent Sung-ki commencer à s'agiter dans son dos, et tape rapidement :
— On se parle plus tard, Sung-ki se réveille !
— Passe-lui le bonjour de ma part. Et ne crois pas que la conversation est terminée. À plus tard, chouchou !

Le premier réflexe de Sung-ki, quand il se réveille, est de se recoller au maximum contre Anders et de presser son front contre la nuque de l'autre jeune homme, qu'il sent bouger — le Suédois ne dort donc plus non plus.
— Bonjour ! Tu as bien dormi ? Il est quelle heure ?
Il s'étire sans changer de place — les épaules, le dos, les jambes, jusqu'à la pointe des pieds.

— Il est 11h45. J'ai hyper bien dormi ! Et toi ?
Le Coréen ouvre de grands yeux en se redressant sur un coude, lâchant Anders dans le processus.
— Mon Dieu, déjà ? Mais ça va être l'heure de déjeuner ! On a complètement sauté le petit-déjeuner ! J'ai hyper bien dormi aussi, mais je n'imaginais pas qu'il était si tard ! Tu as faim ? Tu veux faire quoi ? Moi, je veux d'abord faire pipi avant toute chose, et me brosser les dents !
D'un geste ample, le danseur écarte la couette.
— O.K., fais ça, sourit Anders. En attendant, je vais encore un peu me prélasser dans le lit, puis j'irai, moi aussi. Et ensuite, on peut aller un peu casser la croûte et retrouver les autres ?
— Bonne idée, mais alors, je vais carrément prendre une douche ! Je me dépêche.
Sung-ki saute hors du lit et se précipite dans la salle de bain.

Il en sort dix minutes plus tard, toujours nu, mais une serviette sur la tête.
— À toi ! Elian avait parlé d'un barbecue pour ce midi, non ? À mon avis, ce ne sera pas un barbecue coréen. Je n'en ai jamais fait de style américain et j'ai hâte de goûter ça ! Au fait, est-ce que tu veux qu'on cache ce qu'on a fait la nuit dernière, ou pas ? Pas aux gens dans la maison ici, mais aux autres, je veux dire, comme tes parents, par exemple ! Ou aux parents d'Elian !
— Ah oui, c'est vrai pour le barbecue, remarque Anders en sortant du lit. Pour le reste... si tu veux mon avis, les parents d'Elian s'en doutent. Pour mes parents... Je n'ai pas nécessairement envie de leur cacher, non, mais je m'imagine mal placer ça dans la conversation de tous les jours ! Ça ne les dérangerait pas, ceci dit, je pense.

Le hockeyeur se dirige vers la salle de bain, quelques vêtements bien pliés sous le bras, puis revient apprêté quelques minutes plus tard. Sung-ki s'est entre-temps vêtu également ; il est en train de parcourir son fil d'actualité sur Instagram, à plat ventre sur le lit.
— On y va ? Tu es prêt ? demande-t-il en levant les yeux vers son compagnon.
— Je suis prêt, oui, répond le Suédois.

Soleil invaincu (2e partie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant