Juin -- Exploration

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Downtown Los Angeles, deux mois plus tard (juin)

Dans le lit de son compagnon au centre de Los Angeles, Sung-ki s'étire. Il s'est faufilé hors de l'hôtel où 21st June est rentré après leur concert pour retrouver le Suédois ici, dans l'intimité de son appartement. Il pose une main sur l'abdomen d'Anders.
— Ça fait tellement de bien d'être près de toi. Ça m'avait tellement manqué depuis avril !
Ses doigts remontent le long du torse du hockeyeur, s'arrêtent lorsqu'ils butent contre son mamelon — qui lui donne tout à coup une idée.

— Tu as des signes particuliers, au fait ? Genre des cicatrices, des grains de beauté un peu gros, des petites taches ? Je veux tous les voir et les noter dans mon esprit ! On n'a pas encore vraiment eu le temps d'explorer ce genre de chose, car à Miami, on avait d'autres sortes d'exploration à faire, haha. Mais ce soir...

Anders attrape le poignet de Sung-ki et embrasse sa main, le bout de ses doigts.
— Pas de cicatrice, non. C'est un petit miracle en soi que je n'aie jamais été blessé ! Mais j'ai trois grains de beauté sur la fesse gauche, qui forment un triangle !
— Ah bon ??
Pour appuyer son propos, le Suédois lâche son compagnon et roule sur le ventre avant de jeter un regard par-dessus son épaule en souriant.
— Tu vois ?
— Oui, je vois ! s'exclame le Coréen en y posant les doigts, puis la bouche. C'est joli et sexy ! Mais c'est fou que je n'aie jamais remarqué ! Et tu en as d'autres ailleurs ?
— Les autres n'ont rien de particulier, juste ceux-là qui sont amusants. Le pire, c'est Mitia qui me l'a fait remarquer, un jour qu'on prenait notre douche dans les vestiaires.

Anders a un petit sourire.
— Et toi ? Montre-moi tous tes signes particuliers !
— Attends, attends ! Tu ne m'avais pas dit une fois dans une conversation que tu n'étais pas aussi « intime » avec tes amis garçons que nous on l'est en Corée du Sud ?? Comment ça se fait du coup que Dmitri te regardait les fesses d'aussi près ? Car même moi qui les ai déjà embrassées et tout, je n'avais pas vu !
— Il n'avait pas le nez collé à mes fesses, rassure-toi, rit Anders. C'est juste que parfois, dans nos vestiaires, il y a une lumière à t'arracher la tête, et que vu que je suis pâle comme ce n'est pas permis... il l'a remarqué. Et puis, tu sais, sous les douches, Mitia m'a expliqué que même si les gens ne se mataient pas ouvertement, il y avait quand même des coups d'œil. Histoire de jauger du... euh... matériel des autres ? Tu vois ?
Malgré tout, le hockeyeur ne peut s'empêcher de rougir un peu — peut-être ne parviendra-t-il jamais à se défaire de ce trait.

— Ah bon ? Et tu te situes comment par rapport à Dmitri, Cédric et tes autres amis, du coup ? Et toi aussi tu regardes le matériel des autres, donc ? Tu en as déjà vu qui te plaisaient ? C'est qui qui a le plus beau dans ton équipe ?
— Huuuh, euh, non, ce n'est pas trop mon genre. Même si O.K., il m'est arrivé de regarder vite fait, mais sans trop m'attarder ? C'est vrai que Mitia est... bien pourvu sur la question. Plus gros que le mien, je veux dire. Mais euh, Cédric, je ne sais pas trop ? Normal ? Et les autres de mon équipe aussi. Je n'ai pas eu le temps de faire un Mister Queue L.A. Sharks 2019 à vrai dire !
Sung-ki ouvre de grands yeux.
— Plus gros que le tien ?? C'est possible ??? Comment fait sa copine ???? Et pourquoi ce n'est pas ton genre de regarder ? Tu n'aimes pas voir des queues « inconnues » ? Ou bien tu as peur que les autres ne soupçonnent que tu es gay s'ils voient que tu regardes trop ?
— Eh bien, euh... je ne sais pas ? C'est son physique ? Il faudra que tu demandes à Heather quand tu la verras ! Même si honnêtement... elle va sans doute t'envoyer promener en te disant que ça ne te regarde pas, puis me faire la tête au carré pour avoir évoqué la question avec toi, ah ah !

Quelques secondes plus tard, Anders perd un peu de sa bonne humeur.
— Je n'aimerais pas que d'autres se doutent d'un truc, oui... c'est plus facile... quand personne n'est au courant.
— D'accord ! Mais tu es sûr que ça ne t'ennuie pas si le mien n'est pas aussi grand ? demande encore le danseur pour revenir à l'important sujet initial de leur discussion.
— Quoi ? Mais non !
Anders revient sur le dos et se redresse sur un coude. Son autre main vient glisser le long du ventre de Sung-ki, pour ensuite effleurer son sexe entre ses jambes.
— Il est très bien comme il est. Exactement comme toi !
— On est tous les deux contents de te plaire, haha.
Sung-ki se colle à nouveau contre son compagnon et l'embrasse.

— Mais, et toi ? Tes signes particuliers !
— Alors, d'abord, j'ai une cicatrice d'appendicectomie ! Tu l'as sûrement déjà remarquée, non ?
Ce disant, Sung-ki se retourne d'un coup pour exhiber son pubis. Sur sa peau hâlée, une petite cicatrice pâle est visible du côté droit.
Anders frôle le trait blanc du bout de ses doigts.
— Oui, je l'ai déjà vue. Tu avais quel âge ? Moi, je n'ai jamais eu l'appendicite.
— J'était petit ! Dix ans, quelque chose comme ça ? Et tu as déjà été opéré de quelque chose ou pas du tout ?
Ils en profitent pour se découvrir, encore et encore, à tous les sujets.
— Non, rien. Et j'espère que ça va continuer encore comme ça. Tu as d'autres trucs à me montrer ?
Le Suédois se penche pour embrasser la cicatrice et sourit.

— Oui ! Des petits cratères de varicelle ! Tu as déjà eu la varicelle, toi ? Moi, j'ai plusieurs trous, regarde !
— Oui, mais je n'ai pas de cicatrice, car ma mère veillait au grain. Montre ?
Sung-ki pose son index près de son sourcil droit, où une petite dépression de trois millimètres est visible.
— Tu vois ? Et j'en ai d'autres ! Sur l'épaule... sur le haut de ma fesse gauche... et aussi juste sous la clavicule ! Il faut croire que je n'avais pas pu résister et que je m'étais beaucoup gratté quand j'avais des croûtes, haha.
Chaque fois qu'il cite un endroit, il le montre à son compagnon. Anders effleure et embrasse systématiquement chaque petit bout de peau.

— Et quoi d'autre encore ?
— Ce n'est pas déjà bien ? rit le Sud-coréen. Comme ça, si un jour, je me fais enlever et découper en morceaux, tu pourras reconnaître les différents bouts de moi, savoir s'il s'agit bien de moi ou de quelqu'un d'autre dans les sacs poubelle ! S'il n'y a pas de petit cratère de varicelle, ce n'est pas ma fesse gauche, haha.
— Si quelqu'un te découpe en morceaux, j'irai moi-même le réduire en petits dés avant toute chose, s'amuse Anders.
— Mais sinon, reprend le danseur en se repositionnant encore dans le lit, j'ai aussi quelques points de beauté. Mais ils ne font pas des formes particulières comme les tiens !
— Ils sont beaux quand même.

Le Suédois se recouche également près de Sung-ki, sur le côté, et l'observe avec un sourire rêveur et un regard bienheureux. Leur séparation, entre avril et juin, a été courte, mais le jeune homme s'est langui à chaque instant de son compagnon. 

Quand Sung-ki lui a annoncé que 21st June allait donner un concert à Los Angeles, il a même espéré que son équipe n'atteigne pas le dernier carré : la finale de la coupe ne valait certainement pas le plaisir de revoir son compagnon. Il se moque de la défaite des Sharks puisqu'il peut être ici avec Sung-ki aujourd'hui. 

Soleil invaincu (2e partie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant