Tout près... (Tome 1)

Soirée (part 3) (1109 mots)

Merde. Dans quoi je me suis foutue.

- Ça fait longtemps, pas vrai ?

Mon tortionnaire. Mon intimidateur de la cours d'école. Qui a mené l'enfer à mes amis. Celui que je ne souhaitais jamais revoir.

Jesse.

Il me redresse avec aucune douceur contre la porte. Posant son bras au-dessus de ma tête, il rapproche son visage du mien et y crache sans merci. Le sourire qui suit son geste fait étinceller ses dents parfaites. Je le fixe du regard le plus noir que je le peux.

- Oh, pourquoi cette tête ?

Il me cloue sur place en plaquant ses hanches contre les miennes. Sa main se pose dans mon cou, la où mon poul est décelable. C'est un malade. Un pauvre con. Pourquoi est-ce qu'il fallait que ça arrive ce soir ? Alors que je suis si fatiguée... Non ! Reste réveillée ! Je dois rester consciente.

- Dire que tes amis et ton petit copain son juste à l'étage en-dessous, continue-t-il alors que ses doigts se dirige vers le premier fermoir en cuir et qu'il le défait d'un coup sec. Sauf que la musique est tellement forte que si tu fais quoique ce soit, personne ne t'entenderas.

Il a raison. Non ! Faut que j'arrête d'écouter ce qu'il dit ! Réfléchis un peu bon sang ! Mais c'est si dur...

Il a déjà détacher la deuxième bande de cuir. Je tire fermement sur mes poignets, cherchant à me libérer, mais assez discrètement pour qu'il ne s'en apperçoive pas.

- Tu es toute seule avec moi. Je vais pouvoir enfin me venger. C'est ta faute si ta mère est arrivée comme éducatrice à ton école primaire. Je ne pouvais plus rien faire sans qu'elle ne me voit.

Le troisième est anéati et il saisit durement mon menton pour que je croise son regard. Je le hais. Je le déteste.

Aidez-moi, pitié. Simon, pourquoi je n'ai pas accepté ton aide ? Phil, toi qui veille toujours sur moi, où es-tu ? Léa, tu as remarquée de loin que je n'allais pas bien. Pourquoi je suis sur le point de me faire violer et qu'il n' y a personne ?

- Dis-moi, tu étais dominante ou soumise avec Simon ?

Rien que d'entendre le nom de mon amant me donne envie de verser des larmes. Sauf qu'il ne les mérite pas.

Il faut que je fasse un effort. Je dois réfléchir. C'est sûr qu'il y a une faille à quelque part. Il y en a toujours une.

Il remonte sous mon bustier et réussis à le faire passer par-dessus ma tête. Merde...

- Oh, mais c'est que tu es devenue une magnifique fille depuis la dernière fois que je t'avais vu. Dommage que j'aille à détruire ça...

Il fouille dans sa poche arrière et tire quelque chose. Ça étincelle sous la lumière de la lune. Oh bordel, non !

Je me tortille dans tout les sens lorsque je réalise ce qu'il veut faire.

Il retire le capuchon et fait glisser son doigt sur la roue dentelée, créant aussitôt un peu de lumière dans la pièce.

- Ne t'inquiète pas. Ça va faire TRÈS mal.

Un vrai psychopate. Il va me marquer à vie si ça continue. Comme je m'affole encore plus, il me donne une gifle et ma tête va frapper contre la porte. Je me suis mordue la langue et je capte le goût du sang. Ma joue me brûle. Je suis sûre que j'ai une marque.

- Arrête de bouger, salope.

La seconde d'après, il me relève la tête et je sens une brûlure cuisante sur ma clavicule. Rouge. Chaud. Feu.

Je hurle. C'est plus fort que moi. Le sang commence à couler et s'imisse lentement sous mon soutien-gorge. Je ne peux plus penser. C'est fini. Je vais mourir immolée par le feu. Mes amis, je suis désolée.

- Qu'est-ce qui se passe là-dedans ?

Nous nous immobilisons une fraction de seconde. Il arrête et pose sa main sur ma bouche. Mon liquide vital s'écoule maintenant sur mon ventre.

- Pas un bruit, me chuchote-t-il. C'est occupé !

Cette voix. Je la reconnais. Prenant mon courage à deux mains, je lève un pied et me mets à taper de toutes mes forces.

Il m'attrape par les épaules en étouffant un juron et me pousse vers le rebord de la fenêtre.

Soudainement, alors que je ne conprends pas du tout ce qui arrive, la lumière entre à flots dans la salle de bain. Jesse se retrouve projeté sur le sol et j'entends un drôle de cliquetis. L'ombre d'une personne en face de moi use de je ne sais quoi, mais ça à l'air très efficace.

- Pousse-toi ! s'écrie-t-elle.

Sans hésiter, je fais ce qu'elle me demande et je vois Jesse qui voulait se jeter sur moi. Il me rate et titube pour garder son équilibre, une main sur les yeux. Mon héro n'a qu'a lui donné un bon coup de pied pour qu'il passe la fenêtre. J'entends un cri, un fracas, puis les semelles de souliers de course sur l'alsphalte.

- C'est bon. Il est parti.

Elle me soulève doucement et détache mes mains. Après quoi, je peux respirer normalement. Elle me jette ensuite ce que je devine être un chandail. Je l'enfile rapidement en tenant le tissu pour qu'il ne touche pas à ma blessure.

Le plafonier est allumé et j'apperçois... Sara. Torse nu.

Bien sûr ! Elle était la porte juste à côté ! Elle a du m'entendre hurler.

- Tu vas bien ? me demande-t-elle à la hâte en se laissant choir sur le sol.

J'hoche difficilement la tête en versant des larmes. Elle passe mon bras sous mes épaules et m'aide à me relever. Elle referme doucement son étreinte autour de moi et exécute de lents cercles dans mon dos, destinés à me rassurer.

Des pas se font entendre dans les escaliers et Simon fait irruption dans le cadre de porte. Oh, merde.

Son regard se porte sur moi, puis sur Sara. Il est parcourut par une telle rage que j'en ai moi-même peur.

- Écoute mec, ce n'est pas du tout ce que tu cr-
- ALORS EXPLIQUE-MOI CE QUE FAIT LE HAUT DE MA PETITE AMIE SUR LE SOL !

Léa est juste choquée et elle me me fixe, une main sur la bouche en tremblant.

- Jade...

Je devine la colère de mon frère à sa posture, malgré le fait qu'il me regarde avec un grand point d'interrogation dans les yeux.

- ... Jesse... réussis-je à articuler entre mes larmes.

Son regard s'agrandit et il essaie aussitôt de retenir mon cousin.

- Attends ! Ce n'est pas lui !

Peine perdue, il ne veut rien entendre. Je prie pour qu'il n'arrive rien à Sara avant de sombrer dans l'inconscience.