Retour au mauvais moment (1231 mots)

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Jean-Philippe est présentement chez moi. Je lui ai proposé de passer le weekend ensemble et il a accepté. Il est présentement 8h34 du soir et je suis descendue en pyjama dans la cuisine faire du pop corn, alors que monsieur choisit un film.

Je fouille dans le frigo et nous dégotes deux verres de liqueur blanche. Remontant avec notre collation, je les dépose sur ma coiffeuse. Lorsque je porte les yeux sur Phil, je fige et mon cerveau se transforme en page blanche. Je ne sais que penser.

- Où as-tu trouvé ça ?

Il ne me répond pas et se contente de me sourire perversement.

- Me dis pas que t'as regardé sous mon oreiller ?

Son expression s'accentue et il hoche lentement la tête.

Et finalement, il entame, amusé par ma réaction:

- Pourquoi n'entres-tu pas ? Viens me rejoindre.
- Permets-moi de douter.

J'avale ma salive bruyament avant de continuer:

- Parce que là, tu es dans ma chambre, assis sur mon lit... avec un condom dans les mains. Disons que quand le sujet à déjà été abordé et que je te retrouve dans cette situation... Je...
- Oui ?

Je baisse mon regard vers le sol et me mordille la lèvre.

- Ne me dis pas que je te fais tant d'effet ?

Reportant mon attention sur lui, la vision que j'apperçois est des plus effrayante, mais aussi des plus tentante. Il tient le coin de la pochette entre ses dents, faisant attention à ne pas la percer. Il la saisit entre ses doigts et continue de me fixer. Lentement, il la glisse à sa place initiale.

- Je l'ai replacé. Tu n'as plus rien à craindre. Viens.

Prenant mon courage à deux mains et ignorant ma gêne, je le rejoins et m'étends de tout mon long sur le matelas confortable. Plaçant quelques coussins supplémentaires sous ma tête pour me remonter, je lui demande:

- Alors, quel film as-tu choisis ?
- Fifty shades of grey.
- QUOI ?!

Il éclate de rire et manque de rouler en bas du lit.

- Je blague !

Quant à moi, je me suis retourner à plat ventre et j'ai rampé sous mon édredon. Ma timidité est à son comble.

- Oh, mia bella, ne te mets pas dans cet état. Je te taquine.

Je m'enfonce un peu plus sous les couvertures et rencontre un nouveau type de tissu. Qu'est-ce que c'est que ça ?! Je tire dessus et me rends compte qu'il est coincé par je-ne-sais-quoi. C'est vraiment étrange... L'autre bout est plus allongé à l'horizontal. Je fronce les sourcils. MAIS POUVEZ-VOUS ME DIRE CE QUE C'EST QUE CETTE CONNERIE ?!

- Je vais partir le film.

J'émmerge de sous les draps et me réinstalle comme si de rien était, me promettant de regarder lorsqu'il quittera la pièce.

Finalement, nous visionnons un de mes classiques: Vampire Academie. Tout se déroule bien, mon compagnon ne cherche pas à me perturber de nouveau. Vers le milieu du film, il met pause et se lève, se dirigeant tranquillement vers ma salle de bain attenante. Il envoie un léger coup de pied pour fermer la porte, mais celle-ci reste entre-baîllée. Croyez-vous qu'il a fait exprès ?!

Je me remémore ce que j'avais trouvé sous mes couvertures et j'en profite pour vérifier. Je tire la bande de tissu de sous les draps et... MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE ÇA ?!

Je suis si scandalisée que je ne l'entends pas revenir. Il s'immobilise au bord du lit. Je lève les yeux vers lui et je le vois simplement sourire. Il a une idée derrière la tête, ça se sent et ça se voit. Sans quoi, il n'aurait pas installé des menottes au quatre coin de mon lit.

- Pourquoi ?
- Tu me poses sérieusement la question ou tu joues l'innocente ?
- Je suis sérieuse.
- Tu sais pourquoi. Je n'ai pas besoin de répondre.
- Mais...
- Shhh... Ne dis rien...

Il grimpe et je me ramasse sous lui en le temps de dire "ouf".

- Je suis sûr que tu vas apprécier ce que je te réserve...

Ses doigts partent de mon menton et il les laisse descendre lentement jusqu'à mon bustre. Je frissonne sous ce contact et capture ma lèvre entre mes dents.

- Arrêtes. Il n'y a que moi qui peut l'abîmer ainsi.

La seconde d'après, il prend possession de ma bouche et vient immiter parfaitement ce que je venais de faire. Détournant mon attention avec addresse, il m'attache discrètement un poignet. Ce n'est que lorsque je sens le deuxième se refermer que je me dévisse presque le cou pour observer ce qu'il fait.

- Magnifique, complimente-t-il une fois qu'il s'est redressé.

Il rabat les draps au bout du lit et tente de me ligoter. Je me débats en déplaçant mes pieds et en frappant l'air.

- Jadou...
- Quoi ?! J'ai jamais dis que j'étais consentante !
- Crois-moi, tu le seras.

Profitant du fait que j'ai arrêter de gesticuler dans tout les sens, il attrape ma cheville et me l'immobilise de la même façon. Je ne peux qu'émettre une pitoyable protestation alors qu'il passe rapidement à l'autre. Je ne peux plus rien faire maintenant. Je suis livrée à sa merci.

Il revient s'asseoir au-dessus de moi et enlève son t-shirt. Wait, depuis quand ce moment est devenu aussi osé ? Je détourne le regard et me force presque à ne pas poser les yeux sur lui. Je me rends compte de l'ironie de la situation.

- C'est beau de m'avoir attachée, mais tu comptes me retirer mes morceaux comment ?
- Avec ce que tu portes, ce ne sera pas un problème.

J'avoue que j'ai une ample tunique de nuit et qu'une culotte. Juste imaginer tout ce qu'il peut faire me rends complètement folle. Je me demande même si je ne suis pas en train de délirer.

- J'aurais jamais cru que tu te serais laisser faire...
- La ferme !
- Tu dois t'être vraiment entichée de moi.
- Mais tais-toi !

Il pose ses lèvres sur ma clavicule et entreprend de me marquer. Je referme mes doigts en un poing et plante mes ongles dans ma chair. Je ne survivrai jamais. Le désir court dans mes veines, chariant de la lave.

- Tu n'aurais pas eu besoin de m'immobiliser complètement pour que j'exécute ce que tu souhaites.
- Je n'en doute pas, mais c'est bien plus amusant comme ça, me réplique-t-il en allant lécher une pointe dissumilée par le satin.

La chaleur est quand même parfaitement perceptible et je ne peux m'empêcher d'enfoncer mes talons dans le matelas. Il retrousse le tissu avant de s'attaquer à la seconde. Je finis par m'agripper aux liens qui me retiens prisonnière, cherchant à me donner un peu de lousse.

Discrètement, malgré que ce ne l'est pas assez puisque je le remarque, je vois sa main descendre et il écarte lentement l'étoffe de son bas, ne gardant que son boxer.

- Qu'est-ce que...?
- Ça te déranges si ça va un peu plus loin que la dernière fois ?

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il déchire le rebord de mon tanga en dentelle. L'élastique claquant contre ma peau rajoute à mon envie. Comme à mon habitude, je me mets à mâchouiller ma lèvre et rive finalement mes yeux sur lui. Je le veux. Je le veux vraiment. Ça me fait presque peur tant je le souhaite.

Il se penche sur moi et se rapproche de mon visage. Je sens souffle qui caresse ma peau.

Quand soudain...

Des pas se font entendre dans l'escalier.

Tout près... (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant