Veux-tu jouer avec moi ? (979 mots)

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Je commence à reprendre conscience avec la réalité lorsque je sens un poids rééquilibrer le matelas à ma droite. Forcément, comme je ne pouvais rien faire, j'avais fini par m'assoupir.

Les draps se soulèvent légèrement et une main vient doucement caresser ma cuisse. Mon souffle s'accélère rapidement alors que les doigts descendent vers mon antre encore humide. La présence se rapproche de moi et je devine presque instantanément à qui appartient cette douce énergie. Souriant, à moitié-réveillée, je marmonne:

- Tu es revenu...

Je suis sûre qu'il a un air amusé en ce moment. Je remue un peu sous son touché, qui se fait un peu plus appuyé, en soupirant.

- Je ne pouvais quand même pas te laisser dans cet état, me réplique-t-il en jouant avec la perle ultrasensible.

Je passe sans transition du sommeil au plaisir.

- J'ai dormi combien de temps, tu crois ?
- Une vingtaine de minutes, probablement.

Je tourne la tête et entre-ouvre un oeil. La vision a tellement d'effet sur moi que je frissonne malgré la chaleur du lit. Allongé sur le côté, il m'observe de près son visage à quelques centimètres du mien. Je baisse les yeux et apperçois sa braquette ouverte sur son boxer ainsi que son bras qui disparaît sous les couvertures.

Je reviens à ses prunelles et avale difficilement. Il faut dire que le doigt qui glisse régulièrement en moi ne m'aide guère. Un deuxième s'y joint et je me cambre sous la surprise, tirant sur les menottes qui me garde immobile. J'agrippe les sangles et me mords la lèvre, retenant les gémissements qui menacent de s'échapper. Jean-Philippe émet un son discret, semblable à un ronronnement. Il a l'air satisfait. TRÈS satisfait.

- Tu as rêvé de moi ?

Haletant presque, j'arrive à articuler:

- Je ne... me souviens plus...
- Alors, je vais tâcher de te rafraîchir la mémoire.

Il me fait cette promesse en venant mordiller mon oreille. C'est tellement doux comme moment. Comme si il y avait une paresse qui couvait dans l'air, que nous avions tout le temps du monde. Il recourbe ses phalanges, effectuant des mouvements de crochets directement sur un point sensible. Cette fois-ci, je ne peux m'empêcher de lâcher une petite plainte dont l'écho se répand dans la pièce.

- Tu te resserres tellement autour de mes doigts... laisse-t-il observer.
- Phil... Si tu continues je... je vais...
- Shhh... Ne t'inquiètes pas. Je ne laisserai pas ça arriver.
- Q-quoi ?

Je me tortille délibérement, essayant de trouver un angle qui favoriserait ma libération, mais il pose son autre main sur ma hanche et se rapproche de moi. Il me tient étroitement en place et je peux par la même occasion sentir qu'il est dans un état réciproque au mien. Alors qu'il continue de me titiller, le haut de ma cuisse va frotter inévitablement contre son membre.

- Arrêtes de bouger, siffle-t-il entre ses dents.
- Arrêtes de me toucher, lui balançais-je du tact au tact.

Il s'immobilise dans ses mouvements et me lance un regard des plus pervers. Je grogne de frustration et joue du pied sous la couette.

- Es-tu toujours sûre que c'est ce que tu souhaites ? me demande-t-il, amusé de la situation.
- Je n'ai rien dis...

Il retire ses doigts, les inspectent rapidement, avant de les lécher.

- Délicieux. J'en veux plus.

Il repousse les couches de tissu qui me recouvrent et se dirige vers mes chevilles. Il me les détache et me fais doucement plier les genoux. Cette liberté de mouvement me fait soupirer d'aise. Curieuse, je pose tout de même la question qui me brûle les lèvres:

- Pourquoi tu m'as libéré les pieds ? Ne me dis pas que tu t'es déjà lassé de me menotter...
- Ce n'est pas ça, cesses de t'inquiéter. Seulement je me suis dis que j'aurais un meilleur angle pour te lécher si tu avais les jambes pliées.

Euh, wait. IL A DIT QUOI ?!

- Pardon ?!
- Je viens de dire que ton goût est succulent. Tu connais les humains suffisament pour savoir qu'ils sont cupides. Ils en veulent toujours plus...
- Tu vas vraiment...?

Pour toute réponse, je le vois qui s'installe sans rien demander. À l'aise blaise.

- Attends... T'es vraiment sérieux ?
- Parce que j'ai l'air de plaisanter ?

Je rougis des orteils à la racine des cheveux. Si j'aurais pu, je me serais cachée derrière l'oreiller sur lequel je suis appuyée en ce moment. Ma gêne est totale.

Et pourtant, lorsque je sens son souffle sur ma peau, je me surprends à vouloir plus. Évidemment, il faut qu'il me torture. Il joue sur l'intérieur de mes cuisses, les mordille, les effleure. Il concentre son attention partout sauf là où je le souhaite et ça commence vraiment à me saouler.

- Tu vas te décider, oui ?!
- J'attendais simplement que tu déstresses.

Comment...?

- Ne croyais-tu pas que j'avais remarqué que tu étais morte de timidité ? Je ne voulais pas te brusquer... Apparement, ça ne te déranges plus tant que ça.

Il faut croire que l'écarlate me va à merveille. Cependant, je relève tout de même la tête en ancrant mon regard dans le sien.

- Non. Je vais patienter encore longtemps ?

Son sourire veut tout dire.

- Juste pour cette phrase, oui. Ça t'apprendras à vouloir jouer avec moi.

Il grimpe et vient s'asseoir à califourchon sur moi, tel un prédateur admirant sa proie.

- Choisis: 1, 2 ou 3 ?
- Euh... Quoi ?
- 1, 2 ou 3 ? répète-t-il.

Je laisse passer quelques instants de silence en me demandant sérieusement à quoi il joue.

- Si tu ne me réponds pas dans les 10 secondes qui suit, j'amorce toutes les options.

Je déglutis. Un côté de mon esprit essaie de se décider tandis que l'autre se dit que c'est une très mauvaise idée. Si bien que le temps de débattre du sujet, le moment qu'il m'a accordé est écoulé.

- Très bien. C'est presque dommage pour toi. J'espère que tu ne m'en voudras pas...

Tout près... (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant