Chaton s'ennuie... (1044 mots)

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J'attends mon maître. Il ne sait pas que je suis là. Je suis roulée en boule sur le canapé et je regarde les heures défilées. Le temps est long. Il ne devrait plus tarder.

La porte s'ouvre et des pas se font entendre.

- Jadou ?
- Miaw ?
- Qu'est-ce que... Valentin ? C'est toi, mon chat ?

Il entre dans le salon et me voit entrain de m'étirer. Je baîlle exagérément. Lorsque je porte mon regard sur lui, la scène est magnifique. Il a figé au beau milieu de la pièce et me regarde à la fois intrigué et méfiant.

- Je peux savoir ce que ça veut dire ?

Je me lève et frissonne en sentant la peluche de ma queue derrière ma cuisse. Bien qu'elle soit sous de la soie, le contact est bien présent. M'approchant aussi silencieuse que possible, je m'arrête face à lui, baisse la tête, mais garde mon regard dans le sien.

- Je vous attendais, maître...
- Quoi ?!

Je vois bien ses pupilles qui se dilatent, malgré lui. Je me mordille la lèvre. Je vois ses yeux descendre doucement. J'ai presque l'impression qu'il me caresse rien qu'en m'observant. Je laisse mon regard dériver vers le sol et passe mes mains dans mon dos. Il glisse un doigt sous mon menton et lit ce qu'il y a d'écrit sur mon collier auquel pendouille une petite clochette.

- Kitten ?
- ...

Il recule de deux pas et fait le tour, m'observant sous toutes mes coutures.

- Joli travail...

Bon, pour vous donnez des détails, à part mon accoutrement félin, j'ai revêtu un porte-jartelle noir avec les bas assortis en dentelle de la même couleur. Pour ce qui est du haut, j'ai déniché un bustier de cuir encre, entièrement lacé dans le dos. Combinés à mes accessoires, c'est vraiment irrésistible.

- Master ?
- Je... Oui ?

Yes ! Il se prête au jeu. Du moins, pour le moment...

- Suivez-moi, master.

Je noue mes doigts aux siens et tout en gardant la tête baisée, je le traîne gentiment jusque dans la salle à manger. Le couvert est dressé, j'ai allumé des chandelles que j'ai posé au milieu de la table et j'ai cuisiné une lasagne. Celle-ci repose sous une cloche d'argent. Ma grand-mère possèdait un manoir. C'est ma figure maternelle qui a hérité de celui-ci. Elle l'a revendu, mais a conservé tout ce qui s'y trouvait à l'intérieur. Bref, pour ceux qui se demandait d'où me venait cette soudaine argenterie.

Je lâche Jean-Philippe et lui tire sa chaise, l'invitant à s'asseoir. Lorsque je me suis assurée qu'il est bien installé, je soulève la cloche, recule de quelques pas en m'inclinant légèrement en avant et annonce d'une petite voix:

- Lasagne à la viande et aux trois fromages, accompagnée d'un verre d'eau froide.

Je regagne ma place et exécute la même chose pour moi-même avec solenité. Le silence règne et il n'y a plus que le bruit des ustensiles. Lorsqu'il a terminé, je débarasse les assiettes sales et retourne dans ma cuisine chercher le dessert que j'ai concocté.

- Fondant au chocolat, garnit d'une filet de coulis aux baies.

On aurait dit de l'art: ma présentation est impeccable.

Alors que je m'apprête à retourner à ma place, une main me saisit la hanche. Je m'arrête donc et il me retire l'autre plat, le déposant lui-même sur la table. Son contact glisse plus bas, flattant la peau de ma fesse et jouant avec le lien du porte-jartelle. Il fait reculer légèrement sa chaise, laissant ses doigts descendre encore pour venir excercer une pression sur l'arrière de ma cuisse. J'ose croiser son regard et comprends alors sans un mot de plus ce qu'il attend de moi. Toujours aussi silencieuse, je prends place sur ses genoux, face à lui. Il lève le bras, effleure une oreille duveteuse, avant de s'emparer d'une assiette et d'une fourchette. Ramenant le tout entre nous, il me demande:

- Veux-tu partager avec moi ?
- Yes, master.

Découpant délicatement dans la pâtisserie, il y goûte le premier, puis détache un autre morceau qu'il m'intime d'avaler. C'est vraiment délicieux. Velouté. Son pouce vient cueuillir la sauce d'un rouge intense qui était restée au coin de mes lèvres. Il le lèche et je rougis en détournant mon attention ailleurs.

- Oh voyons, ne fais pas cette tête...

La seconde d'après, je me retrouve assise sur le rebord de la table. Échappant un cri de surprise, je ne suis pas au bout de mes peines lorsqu'il s'agenouille au sol en dégraffant ce que je porte. Il me laisse mon bustier et mes oreilles.

- M-master...?
- Je n'en pouvais plus d'attendre. Je me suis retenu tout le long du service. Mais là...

Je nous revois dans mon lit alors qu'il était sur le point de me dévorer. Aussi bien dire qu'il rattrape le temps perdu.

Je glisse mes doigts dans ses cheveux, les refermant et tirant légèrement dessus au rythme de mon plaisir. Il joue avec moi, s'amuse à me torturer, à m'emmener au bord de l'abîme, sans me laisser entraîner par la vague.

- Je... Je vous en prie... Vous ne pouvez pas~aah !~faire ça... Je ne pourrai plus~hmm~me retenir...
- Tu as affaire à ne pas venir avant que je ne te donne la permission. Sans quoi, je me verrai obliger de te punir...

Tenir en équilibre ainsi sur la lame du rasoir m'envoie presque dans l'extase. Je crois que je vais tomber dans les pommes si ça continue...

Il s'arrête finalement, passe ses mains sous mes fesses et me soulève du plan de travail. Je m'accroche à lui par réflexe et ne peux retenir une plainte lorsque je sens son excitation s'appuyer contre la mienne. Je suis beaucoup trop sensible en ce moment.

- Qu'est-ce que vous...
- Shhht... Je crois qu'il serait préférable de terminer ça dans ta chambre, quand penses-tu ?
- F-fine, master...

Aussitôt dit, aussitôt fait, je me retrouve presque catapulté sur mon lit. J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits que je distingue un vague bruit métallique. Je me relève sur mes coudes et apperçoit mon maître. Celui-ci a défait sa ceinture et est entrain de retirer son t-shirt. Son regard est brûlant lorsqu'il vient se poster au-dessus de moi, soutenant son poids sur ses poings.

- Il est temps de passer aux choses sérieuses...

Tout près... (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant