- Oublies ce qu'il t'a dit. Il ne le pensais pas, essaie de me réconforter Léa.
- Mon oeil ! Je l'ai déçu... Il a raison... J'aurais du faire quelque chose...
- Non, mais tu t'écoute ! me lance Sara d'un ton cinglant. Ne te reproche pas d'avoir paniquer. C'est une chose normal et ça arrive à tout le monde. D'accord il est déçu, mais si il t'aime vraiment, il comprendra.Je continue de pleurer sans pouvoir m'arrêter. Tout ce qui m'est arrivé en si peu de temps m'a achevé. Je suis tout simplement épuisée et incapable de penser clair.
- J'espère que tout le monde va bien...
- Comment peux-tu t'inquièter pour nous alors que c'est toi qui a été traumatisé à double reprises ?! Tu devrais cessé de te déranger l'esprit avec ça et te reposer.Sara s'approche de nous et me serre à son tour.
- Tout va bien aller, d'accord ?
J'hoche la tête et ferme les yeux.
- Dis, nous ne nous connaissons pas beaucoup. Je ne sais même pas comment tu t'appelles.
- C'est vrai. Je suis Sara. Enchantée de te rencontrer.
- Sara ? Je ne comprends pas...Elles continuèrent de discuter entre elles, faisant rapidement connaissance. Leur conversation n'ayant aucun rapport avec ce qui m'arrive parvient à me calmer. C'est fou les effets thérapeutiques et apaisants que peut avoir des voix.
- Eh bien, je tiens à te remercier d'avoir pris soin de ma petite soeur, déclare ma meilleure amie.
- Je suis plus vieille que toi, je te rappelle, lui répliquais-je en lui tirant la langue.
- D'à peine une demie-année, senpai.
- La ferme ! Je t'ai déjà dis de ne pas m'appeler comme ça !Je rougis de la racine des cheveux jusqu'aux orteils.
- Pourquoi ?
- Parce que ça me gêne...
- Mais tu es mignonne dans cet état ! s'écrie alors Sara.J'échange un regard avec ma soeur de coeur et nous fixons la fille derrière moi.
- Désolée...
Elle détourne les yeux et devient écarlatte à son tour.
- C'est que pour une fois que je suis avec des filles et qu'elles sont au courant de ma vision que j'ai de moi-même... Je me disais que...
Je lâche Léa et va me réfugier dans les bras de la transgenre.
- Hey, ça va. On a compris, tu sais ? Ne t'inquiètes pas pour ça, d'accord ? Ne t'empêches surtout pas d'être qui tu es en ma présence. Jamais.
- D-d'accord, senpai...Je ne relève pas le surnom et me contente de la serrer contre moi.
- Comment tu fais pour aider les autres alors que tu es toi-même à ton plus mal ?
- C'est une question que je me suis posée longtemps, moi aussi, avoue Léa. Jean-Philippe fait pareil. Sauf que j'ai arrêter de chercher. Ils le font, c'est tout. À vrai dire, termine-t-elle en me gratifiant d'un petit sourire triste, ils l'ont fait toute leur vie.
- C'est moi ou vous avez beaucoup de point en commun, tout les trois ?
- On se connaît depuis le primaire, expliquais-je en riant. Alors, il est plutôt normal que nous soyons proches.
- Je vois...Elle est interrompue par des cris qui nous proviennent d'en bas, suivit d'un éclat de verre. Je me lève d'un bond et cours dans l'escalier, rasant de manquer les trois dernières marches, suivit des filles. Je vois mon meilleur ami au sol qui tente de se relever péniblement et j'apperçois Simon en mode <<si tu restes dans mon chemin, je te bute>>. Il y a des éclats de verre aux pieds du premier et je crains le pire. Mon petit ami s'apprête à se jeter sur le jeune homme au sol et je ne fais qu'écouter mon coeur lorsque je me déplace je ne sais comment pour parer le coup de poing à sa place, utilisant les mêmes techniques d'auto-défenses qu'il m'a apprise.
- Pousse-toi de là ! me crie Jean-Philippe en posant une main juste au-dessus de son oeil. Tu es assez blessée pour l'instant ! Je ne veux pas que tu-
- Tu ne pourrais pas te relever et te pousser de là au lieu de rester sur place ?! l'interrompis-je. Si tu veux me faire la morale, tu auras amplement le temps plus tard ! Maintenant, enlèves-toi !Simon avait stoppé tout mouvements et avait l'air réticent à vouloir faire quoique ce soit. Je ferme les yeux et rassemble toute ma colère avant de les replonger dans ceux de la personne en face de moi.
- Vas-t'en.
Il n'a pas bougé d'un pouce.
- Vas-t'en, sifflais-je entre mes dents.
Aucune réaction. Zéro. Nada.
- VAS-T'EN ! grondais-je de toutes mes forces en avançant de trois pas vers lui.
- Jade, tu-
- C'EST PAS ENCORE ASSEZ CLAIR ?! VAS-T'EN ET NE REVIENS JAMAIS ! JAMAIS !Je vis alors une chose que je n'avais pas encore décelé chez lui: de la douleur. Du regret. Il le savait. Il avait été trop loin et je ne pourrais pas endurer ça. Si il était dangereux pour mes amis, il l'était autant pour moi, voir même plus.
- D'accord. Je m'en vais.
Il rend les armes aussitôt, se retourne en ramassant sa veste qui traînait sur le sol et prend la direction de la porte. Juste avant de la franchir, il me regarde une toute dernière fois et me déclare ces trois petits mots qui m'ont marqués :
- Je t'aime. Saches que c'est pour ça que je m'en vais.
Il passe le battant et disparaît de ma vue. Je le sens s'éloigner et quelque chose se brise en moi. Quelque chose que je ne savais même pas que je possèdais. J'ai tout donné alors je fais la dernière chose que je peux faire. Je me laisse tomber au sol, libérant ma peur, ma rage et ma douleur de laisser partir cette personne que j'aimais le plus au monde.
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Tout près... (Tome 1)
Fiction généraleVous vous demandez ce que fait une fille lorsqu'elle s'ennuie et qu'elle a un surplus d'imagination? La réponse réside en ses textes. Les prénoms appartiennent à des gens dans mon entourage pour cause de plus de réalisme à mon égard, mais pour garde...