Ascension vers le 7e ciel... (partie 2 / 985 mots)

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Je suis présentement entrain de me tortiller telle une truite sur le pont d'un bateau. En face de moi, Jean-Philippe joue avec les intensitées de "l'objet" qui ne cesse de me faire grimper dans les rideaux, m'observant entre ses yeux à demi-ouverts. Pour ajouter cette scène, il m'aguiche avec les profonds soupirs qui lui échappent. Je fixe sa main alors qu'il se procure lui-même un plaisir inestimable. Ce que je donnerais pour la remplacer par la mienne...

- Encore~... S'il-te-plaît~...
- Ne me dis pas quoi faire, me réplique-t-il catégoriquement.

Je déglutis et essaie de me retenir. L'inévitable est déjà tellement proche...

- Regardes-moi.

Je le fixe alors, me forçant à ne pas descendre plus bas. Lorsqu'il se rend compte de ma faible maîtrise, un fin sourire va étirer ses lèvres.

- Ne te gênes pas, voyons...

Je tourne la tête sur le côté et contemple mon mur avec un peu trop de conviction.

Les doigts qui se pose sur ma mâchoire avant de me ramener dans ma position initiale se font durs. C'est presque avec violence que je rencontre le noisette de ses iris. Ils expriment tout ce qu'il ne peut dire à voix haute en ce moment.

- J'ai dis: regarde-moi.

Avalant ma salive de nouveau, je me demande à quel point il pourrait être intéressant de le contrarier. C'est jouer avec le feu, j'en conviens.

Je laisse malgré moi mon attention descendre et zieute ce qu'il y a plus bas. Revenant à son visage, je manque de frissonner. Il lèche ma lèvre meurtrie par mes dents, goûtant mon sang.

- Je ne t'entends pratiquement plus... Même si c'est seulement la troisième fois que nous nous retrouvons dans une situation comme celle-ci, je reconnais très bien cette étape de ton état.

Se ramenant au-dessus de moi, je sens ses doigts se rajouter à la présence dans mes entrailles. J'ai bien peur que le cri de surprise que je viens de lâcher a été entendu dans toute la maison.

- C'est mieux.

Je vois littéralement la tempête arriver. C'est bien la goutte de trop.

- Oh~... Tu es plus que prête, ma chère...
- A-attends~... L-laisse-moi juste une minute~... Ah~...

Je manque de verser une larme. C'est fou. Ça s'accumule et ça grimpe à toute vitesse. Je n'en peux plus.

- Ph-Phil~...
- Hm~... Vas-y, gémis mon prénom~...

Son regard. Avide et amusé. Il joue avec moi. Il joue de moi.

Et il se fou carrément de ma gueule.

La sensation qui m'envahit est si intense que mes paupières se ferme toutes seules. Bordel, beaucoup trop fort...

Les vibrations s'estompent et je sens ses doigts glisser tout seuls hors de mon intimité. J'entre-ouvre un oeil et la vision qu'il m'offre suffit à me redonner envie: nu, mourrant visiblement d'envie, léchant l'humidité s'étant accumulée sur sa main. Il retire le fameux sextoy de mon antre, mais le cache tellement vite sous les draps au pied du lit que je ne distingue seulement qu'une petite forme cylindrique allongée.

- C'était bon ?

Sa voix passe comme une étreinte de velours sur ma peau. La bouffée de chaleur qui s'en suit est telle qu'un fin voile de sueur vient emperler ma peau. J'ai l'impression d'avoir de la fièvre. C'est ça, je dois être malade.

Malade de lui.

- Dis-moi, continue-t-il sur un ton sirupeux, qui t'as permis de jouir ?

Euh... OUESH. Depuis quand ça prend un droit ? De toute façon, j'aurais pas pu me retenir.

- Personne ? répondis-je, provocante.
- Tout juste. Je me vois malheureusement dans l'obligation de te punir.

Gloup, fait la salive que j'avale difficilement. Il n'oserait pas... si ?

- J'avais prévu un round deux de toute façon. La différence c'est que je me dois de le transformer un peu, voilà tout.

Il est accro ou quoi ? Soit ça, soit c'est un sadique. Je ne vois pas d'autres options. Des suggestions peut-être si c'est le cas ?

- Que comptes-tu faire ? fis-je, incertaine.
- Tu vas le découvrir assez tôt, ne t'en fais pas.

Ça ne me rassure pas !

Alors, j'attends impatiemment de voir ce qu'il a de prévu. Je suis occuppée à détailler le plafond lorsque je vois ma vue s'obscurcir. En une fraction de seconde, je ne distingue plus rien. L'hyperhydrose dont je suis victime en moment de stress commence à faire luire les paumes de mes mains. Le souffle de mon compagnon vient effleurer doucement mes lèvres.

- Chut... Détends-toi... Je te promets que je ne te ferai pas de mal.

Son ton sérieux à le don de me tranquiliser presque instantanément. Sa bouche se dépose doucement sur la mienne alors qu'il prend place au-dessus de moi. Je lâche une plainte lorsque je sens sa langue se joindre à notre échange. Après un certain temps, celle-ci se trace un chemin jusqu'à ma clavicule, titillant la veine où mon pouls affolé est clairement perceptible.

- As-tu peur ?

Je ne réponds pas, hésitant sur la formulation de ma phrase.

- Je sais contrôler, tu sais... Par contre, sois honnête. S'il y a quoi que ce soit qui te déplaises, dis-le. Je ne veux pas dépasser la limite de la confiance mutuelle que nous avons forgée.

Je me détends de plus en plus. Son toucher se fait délicat et joueur: je ne sais jamais où il va se manifester.

Il a ça. Ce que Simon n'avait pas. C'est ce petit plus qui fait que je suis amoureuse de lui: il peut me désirer comme si j'étais la chose la plus rare sur terre, mais il a conscience que c'est également la chose la plus fragile. C'est son respect, son humanité et sa douceur dans ce moment si profond qui me recentre. Il ne cherche pas et ne voudra jamais me briser. Au contraire, je n'ai même pas besoin de parier pour savoir que ce sera le premier à se jeter sur ce qui pourrait rester de moi pour recoller les morceaux.

Tout près... (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant