Le malaise du siècle (819 mots)

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Pdv ???

*CECI EST UN PDV D'EXCEPTION*

Dix minutes plus tôt...

Cela fait plusieurs mois que je me suis isolée. Je joue avec mon porte-clé et réalise que j'ai toujours le double de sa clé. Je décide donc spontanément d'aller lui rendre. J'entrerai, je la laisserai sur la table et repartirai.

Sautant sur mon vélo, je pédale en direction de sa maison et arrive en une vingtaine de minutes. Je souris doucement en voyant de la lumière à l'étage. Par contre, je fronce les sourcils en posant la main sur la poignée: la porte est débarrée. Je me faufile silencieusement à l'intérieur. Je suis sur le point de sortir lorsque j'entends un cri ressemblant à de la douleur. Mon coeur ne fait qu'un tour et je grimpe les escaliers à tout allure, répondant à mon instinct. J'ouvre le battant de sa chambre à la volée et... Je fige comme un pauvre con dans le cadre en bois.

QUELQU'UN PEUT M'EXPLIQUER CE QUE C'EST QUE CETTE MASCARADE ?! POURQUOI ELLE EST DÉVÊTUE ET ATTACHÉE SUR SON LIT ?!

Bon, du calme. Respirons doucement. Peine perdue, mon sang commence à affluer dangereusement dans la partie inférieur de mon corps, alors que mon esprit se remémore dangeureusement les souvenirs de nos anciencs débats. Merde...

- Simon ?!

PDV Jade

Des pas retentissent dans l'escalier...

- Oh merde ! s'exclame Jean-Philippe.

Il saute en bas du lit et se cache en-dessous de celui-ci.

La porte s'ouvre violement et...

MAIS POUVEZ-VOUS M'EXPLIQUER CE QU'IL FAIT CELUI-LÀ ?!

- Simon ?!
- Euh, je...

Il détourne le regard et se râcle bruyament la gorge.

- J-j'étais venu te porter ta clé. J'avais ou-oublié de t-te la redonner... Je suis désolé... Je n'aurais jamais cru te déranger...

Je prends rapidement une teinte écarlatte et regarde les draps au bout du lit.

OUI, OUI, VOUS AVEZ BIEN LU ! AU BOUT DU LIT ! CAR MÔNSIEUR A DISPARU SANS PRENDRE LA PEINE DE ME COUVRIR, ME LAISSANT PRATIQUEMENT À POIL DEVANT MON PETIT-COUSIN !

D'ailleurs ce dernier ne sait pas que je suis seule, bien qu'il doit s'en douter, évidement. Qui s'immobiliserait complètement pour le fun ? Entièrement nu (ou presque) qui plus est !

- Je t'ai entendu crier alors... J'avais vu de la lumière et...
- Simon, on va faire ça simple ok ? Poses la clé et vas-t'en...

Je sens quelque chose me frôler la jambe et je vois la main de Jean-Philippe tâtonner avant de se poser sur son boxer et l'emporter. Je ne sais pas quand il l'avait retiré, mais ce n'est pas l'important pour l'instant.

Simon à rivé son regard sur le mouvement qui vient de se produire. À son expression, je vois qu'il est choqué.

Il n'est pas au bout de son étonnement lorsqu'il voit mon alter-ego s'extirpé de sa cachette.

- Tiens, Simon, commence-t-il. Ça fait longtemps que l'on ne t'avais pas vu.

Je vois sa pomme d'Adam remonter alors qu'il avale difficilement. La rage de la défaite s'accumule lentement dans ses yeux.

- S'il n'en tenait qu'à moi, j'aurais préféré ton retour en d'autres circonstances car comme tu l'as remarqué, je suis un peu occupé.
- Et tu comptais faire quoi, exactement ? lance sèchement le nouveau venu en serrant les poings.

ONT-ILS OUBLIÉS QUE J'ASSISTE À TOUTE LA SCÈNE ?!

Jean-Philippe fait mine de réfléchir et répond, au calme:

- Ce que tu ne pourras plus jamais faire.

Puis, sans que personne ne s'y attend, il se dirige droit vers mon cousin, le pousse hors de la chambre et lui referme la porte au nez.

- Reviens dans 2 jours si tu souhaites lui parler. Pour l'instant, je la réquisitionne elle, sa chambre et toute la maison. Bonne soirée à toi.

Alors que je pense enfin être tranquille, j'entends gromeller:

- J'arrive pas à y croire... Je peux savoir ce que vous faites exactement ?! termine-t-il en grimpant d'un ton.

Il ne verra jamais le sourire qu'essquisse mon alter-ego. Je n'ai point apperçu cet expression sur son visage.

- Tout ce que tu ne pourras plus jamais faire en sa présence.

Lentement, des bruits sourds descendent les marches et 5 petites minutes plus tard, le silence règne de nouveau.

Minute, Jean-Philippe a vraiment foutu Simon dehors ?! J'ai l'impression d'avoir raté un épisode.

La sonnerie d'un texto retentit. Je me dévisse le cou et observe Jean-Philippe saisir son Ipod. Il le déverouille, consulte le message et le redépose à sa place. Sans un mot de plus, il ramasse son jean sur le sol et l'enfile avant de faire de même avec son t-shirt.

- Qu'est-ce que tu fais ? m'exclamais-je.
- Ma mère vient de me convoquer d'urgence. Je tâcherai de faire vite.
- Euh, mais...

Il rabat les draps sur moi et sort de la chambre sans demander son reste. Ma porte se barre à double tour de l'extérieur.

- Tu vas quand même pas me laisser comme ça ?!

Aucune réponse. Et bien, faut croire que si...

Tout près... (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant