L'histoire

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Attention de nombreuses scènes de violence et de mutilation sont dans ce chapitre, donc au-revoir les âmes sensibles !
C'est le premier chapitre de Rye, on va enfin savoir pourquoi il a réagi comme un véritable connard.
Ça fais depuis le début de l'histoire que je travail sur ce chapitre donc j'espère qu'il vous plaira...

Ryan :

- dans tes rêves le nain.

     Je regarde Andy avant de sourire un temps, qu'est-ce que je fais putain ? Ce mec me rend complètement fou. Un peu comme un autre gars dans le passé. 
       La vérité c'est qu'il me le rappelle, je veux dire Andy me rappelle Hayden. Peut-être car au fond il est comme lui ? Il n'a pas peur de moi ? Ouais, ils sont pareils, ils n'ont pas peur de moi et surtout ils ont du pouvoir sur moi. Au finale, c'est moi qui ai peur d'eux.

      Hayden... Hayden était d'un blond magnifique, ses jolies cheveux étaient bouclés et me donner l'envie de plonger ma main dedans. Ses yeux était d'un bleu profond, j'avais l'impression de me noyer dans son regard comme on peut de noyer dans la mer, il m'envoutait. Sa seule différence avec Andy c'était que Hayden lui avait des milliers de tâches de rousseur. Il était beau, comme Andy.

      ça me tue de le dire, mais il était mon premier amour. La magie du premier amour c'est la naïveté de croire qu'il n'en finit jamais. Comme envoutait par sa beauté j'y ai cru, j'ai cru que lui et moi c'était une histoire qui ne connaîtrait pas de fin, comme un beau compte de fée que ta mère te lis avant de dormir. J'étais trop naïve. 
      Il était mon meilleur ami, ce genre d'amitié un peu trop spécial et étrange aux yeux des gens. Où quand les gens vous regardent ils ne savent pas si vous n'êtes qu'amis. 

      Le collège, l'endroit le plus détestable au monde. C'est là où la magie de l'enfance disparaît pour laisser place à la cruauté du monde. A cette époque je n'étais qu'un petit 5ème apeuré de tout, mais je l'avais lui. On était encore dans la même classe mais c'était différent cette fois là, car cette année nous n'étions pas qu'ami, nous étions en couple. J'étais amoureux. 
      J'aimais l'avoir auprès de moi, j'aimais jouer avec ses cheveux, j'aimais la sensation de ses lèvres sur les miennes et cette sensation qu'elle engendrée. Je l'aimais.

      Mais j'aurais du savoir que je n'étais pas dans un compte de fée, que je ne pouvais pas rêver toute ma vie. Alors ce soir là quand j'ai franchis le seuil de la porte, quand j'ai vu le regard de mon père et l'odeur qu'il rejeté j'ai compris. Il me faisait peur, et lorsqu'il s'est approché de moi me hurlant dessus que je n'avais pas le droit, que ce n'était pas normal. j'ai compris qu'Il nous avait vu Hayden et moi. Il m'a roué de coups jusqu'à que je tombe par terre, ces mots sont encore ancré dans ma tête: PD, tafiole, tapette

"- Tu n'es plus mon fils" Avait-il dit. 

      Et bordel qu'est-ce que j'aurais aimé que ce soit vrai, qu'est-ce que j'aurais aimé ne plus l'être. J'aimerai tant oublié son souvenir de ma mémoire et surtout oublié cette nuit. 
      Je me rappelle encore des cris de douleur que je poussé à chaque coup, des bouteilles de Whisky qui éclaté au sol. Je l'ai supplié ce soir là d'arrêté mais il a continué, il a continué de me frapper jusqu'à que ces mots comme ces coups restent ancré dans ma chair.

     Le lendemain je ne suis pas allé en cours, je suis resté enfermé dans ma chambre pleurant toute la journée. J'ai même prié, j'ai prié dieu de me donner une seconde chance: une nouvelle vie. Mais j'ai finalement compris que la meilleur décision était de ne plus être moi, de devenir ce qu'il aurait voulu que je sois. Pour mon bien et le sien. Au fond j'ai jamais arrêté de penser à lui.

     Je suis retourné en cours quelques jours plus tard, je me rappelle de la peur dans ses yeux quand il m'a vu, de l'incompréhension quand je l'ai repoussé et la tristesse quand je lui ai dit que c'était fini. Mais il n'a pas arrêté de prendre soins de moi, non. Chaque jour il me demandait pourquoi, pourquoi est-ce que j'avais des bleus, pourquoi je ne souriais plus, pourquoi je l'avais quitté. Il n'a jamais comprit, il n'a jamais eu de réponse.

      Mon père commençait quant à lui d'arrêter de me frapper, surtout après le jour où je lui ai ramené une fille. Je me suis déguisé pour survivre et dans toute cette hypocrisie j'ai commencé à être enfin aimé, les gens m'aimaient et pas pour ce que j'étais mais pour ce que je reflétais. C'est triste à dire mais de nos jours les gens préfèrent juger un livre selon sa couverture et non son contenu. Je détestais ça et je le déteste encore, toute cette hypocrisie m'étouffe même par moment.

      Un jour Josh s'est mit à embêter Hayden, quelques remarques sur son style féminin, ses manières de 'PD', puis un jour Josh à frappé Hayden, devant moi sous mes yeux j'ai vu Hayden le garçon que j'aimai se tordre de douleur et crier à l'aide. Comme j'ai crié à l'aide dans le passé. Il m'a demandé de l'aide mais je n'ai rien fais, j'y ai même participé, j'ai frappé le garçon que j'aimais pour être aimé. 

Un jour il n'est pas venu. 
Le lendemain non plus. 
Puis les autres jours non plus.

     Un jour de pluie, le proviseur est venu dans notre classe: 

"- Hayden, votre camarade de classe a mit fin à ses jours." Avait-il dit dans le plus grand des calmes.

      Ce jour là mon cœur s'est brisé, et il ne pleuvait plus seulement dehors mais à l'intérieur de moi aussi. Tout nos souvenirs partaient en fumé et je me sentais faiblir. Mon monde, son monde, notre monde tout était entrain de se détruire et d'être aspiré dans un vide sans fond. Ce jour là je suis tombé n'ayant plus d'appuie, je suis tombé dans le vide encore et encore. Et finalement j'ai explosé: J'ai hurlé et je me suis mis à pleurer si fort que on a du me faire sortir de la classe. Personne n'a comprit pourquoi j'ai pleuré alors qu'ils étaient tous persuadé que je le détestai. Mais la vérité c'est que je l'aimais, c'est la personne que j'ai le plus aimé sur cette terre et il venait de m'être enlevé par une horrible personne appelé: La mort.

Il est mort
Il est mort 
Il est mort 
Il est mort 


      J'ai pris du temps à le comprendre ou même à l'accepter, je ne voulais pas peut-être par peur que si je l'accepte il parte pour de bon, je me disais que si je ne l'acceptais pas il serait encore en quelques sortes là, que ça serait comme si il était encore vivant. 
     La vérité c'est que c'est faux, car ça n'a rien changé. Il était bien mort et ça je ne voulais pas l'entendre, je voulais simplement retourner dans le temps, l'époque où il était dans mes bras. A cette époque jamais je ne me serais douté qu'il finirait par m'être arraché.

C'est de ma faute
C'est de ma faute 
C'est de ma faute 
C'est de ma faute 


     Je n'avais que ces mots en tête: c'est de ma faute. Alors je me suis haïs, je me suis détesté au point où je ne pouvais plus me regarder sans avoir l'envie de me tuer. Pourquoi devrais-je vivre si lui ne vivait plus ? Pourquoi ? 
      J'aurais du mourir à sa place, ça aurait dû être moi, il ne méritait pas de mourir, je le mérite. Voilà à quoi j'ai pensé pendant des années, et même encore aujourd'hui je me dis que ça aurait dû être moi.

     Je n'ai pas pu le voir une dernière fois, j'en avais pas le courage. Comment aurais-je pu alors que c'était littéralement moi qui l'avait conduit à se suicider ? Non je ne pouvais pas. Ce soir là j'étais seul, cette solitude m'enterrer en même temps que Hayden se faisait enterrer. 

      Le jour de son anniversaire, j'étais de nouveau seul et vide. J'étais sur mon lit à fixer cette photo de nous deux: on avait l'air heureux. La nostalgie allait finir par me tuer, et finalement cette souffrance si bruyante en moi ne demander qu'une seule chose: A sortir. 
       Alors la seconde d'après j'avais ce petit bout de fer qui était déjà au contact de ma chair, je faisais de long traits le long de mes cuisses et de mes bras. Le sang qui coulait était comme une libération: la douleur disparaissait un instant, un trop bref instant. Alors j'ai recommencé, encore et encore jusqu'à que mon corps ne ressemble qu'à un carnet de brouillons.


J'étais vide;
Impuissant ;
Triste;
Détruit.

 
Et je voulais me détruire


      Mais cet instant était bien trop bref pour toute la douleur que je possédé, ça devenait trop dur à supporter. Au fond je le savais: Je devais mourir. 
      Un peu comme Roméo et Juliette, si on ne pouvait pas avoir une belle fin ensembles autant avoir une mauvaise fin ensembles.
 
     On a tous déjà eu cette pensée, cette idée d'abandonner parfois sur un coup de tête. C'était surement aussi mon cas, mais j'en avais marre que mes pensées fracasse ma tête. 
      C'est sans aucun doute que je me suis levé, je savais que je voulais mourir car au fond j'étais déjà mort. Alors j'avais pris dix, vingt, trente médicaments de différentes sortes. tout était trouble autour de moi, j'avais mal et mes membres étaient engourdis je n'arrivais plus à marcher: J'allais mourir. 
      Malgré la douleur qui était entrain d'écraser ma poitrine je ne pleurais pas, aucune larme méritait d'être versé pour moi je n'étais qu'un raté j'avais pensé ça jusqu'à la dernière seconde. Et quand j'ai cru que c'était la fin, quand j'ai cru que j'allais enfin être libéré: j'ai pris la photo de Hayden et moi et je l'ai posé sur ma poitrine. J'allais l'aimer pour l'éternité: jusqu'à mon dernier souffle. 
     J'ai fermé les yeux mais par miracle je me suis réveillé, j'étais dans un lit d'hôpital: j'avais échoué. Plusieurs jours après j'ai pu sortir, j'ai arrêté la mutilation et les tentatives après ça. 
     Ma mère avait tout comprit alors en sortant de l'hôpital elle m'a emmené le voir, j'étais en face de sa pierre et je savais: je ne devais pas mourir, non. ma punition serait de vivre avec ce poids toute ma vie. 

      Même des années après ça ne va toujours pas, on ne peut rien faire face à la mort. On ne peut pas non plus l'accepter on peut juste apprendre à vivre avec. 
      Alors lorsque j'ai croisé le regard du blond pour la première fois, lorsque j'ai vu cette horrible ressemblance avec mes démons du passé je me suis dis que c'était comme une deuxième chance: que j'allais pouvoir être heureux avec Andy vu que je n'ai pas pu l'être avec Hayden. 
       Mais si c'était justement ça le problème ? Leurs similarités. 

      L'histoire se répète en boucle, partout où je vais je le vois. Et dès que je vois Andy c'est pire. J'ai peur que l'histoire recommence que je refasse les mêmes erreurs qu'avec Hayden et que surtout je lui fasse du mal, car lui faire du mal serait comme me faire du mal. Non je ne veux  pas que ça recommence, ça me terrifie. 

J'ai peur de tomber amoureux de Andy. 


Randy - Nom d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant