La destinée d'Aicha

Partie 21

*PDV Djibril*

Je suis revenu à Conakry depuis un moment déjà, je dois retourner à Dakar dans quelques semaines pour commencer le rachat de la boite des Ndoye. Je serais obligé de rester là-bas pendant quelques mois afin assister au processus administratif et établir une stratégie de restructuration ce qui va me demander beaucoup de boulot et de concentration. Je travaille comme un malade au boulot je ne veux pas rien laissé au hasard surtout que j'irai avec Oumou donc il n'y aura personne pour recadrer mon père. Mon inquiétude maintenant c'est qu'il ne coule pas l'entreprise pour le peu de temps que je ne serais pas là, le vieux-la il est trop con. On le baratine facilement et il met son argent dans des choses pas rentable surtout quand la p​personne qui le baratine porte une jupe. C'est pourquoi j'essaie de le convaincre de n'investir dans rien du tout le temps que je rentre où qu'il m'envoie d'abord les contrats qu'on lui propose, que je les approuve avant qu'il ne dépose sa signature.

Quand je suis sorti de chez Aicha ce jour-là, je suis directement aller prendre mon billet de retour et dès le lendemain je suis rentré. Elle m'avait trop énervé, elle m'en veut parce que je m'inquiète pour elle ? C'est vrai que je lui ai entorsé le pied, mais ce n'est pas moi qui ai causé sa crise d'asthme ni son anémie et j'étais à son chevet pendant tout ce temps pour qu'elle se nourrisse et qu'elle aille mieux malgré tout l'animosité que je ressens pour elle. C'est comme ça qu'elle me remercie ? En me crachant toutes ses paroles. Foutaises.

Quand j'étais avec elle, à chaque fois que je l'effleurais, je sentais une décharge électrique dans tout le corps, je croyais que ses 3 années loin d'elle m'avaient fait oublier cette sensation mais non, rien n'a été oublié. Au contraire c'est devenu encore pire, même quand elle me regarde mes poils se hérissent. Mon corps ce traite la connait très bien alors qu'on n'a jamais été vraiment intime. C'est pourquoi je l'évitais au maximum, quand on est dans la même pièce, je devais me tenir à une distance raisonnable pour ne pas sentir son parfum de coco qui n'a toujours pas changé. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi après tout ce qu'elle m'a fait je suis autant faible avec elle car oui, je le reconnais, je suis faible. La voir sur ce lit d'hôpital m'a pleinement fait conscience à quel point j'ai cette fille dans la peau, j'ai beau essayé de la sortir de là mais rien à faire. La preuve, depuis que je suis revenu à chaque fois je suis tenté d'appeler Ndeye Fatou pour lui demander de ses nouvelles mais je me ravise à la dernière seconde. C'est sûr qu'a la seconde ou je raccrocherais le téléphone, elle ira dire à Aicha que j'ai demandé d'après elle. Cette femme elle veut coute que coute qu'Aicha et moi on se réconcilie et elle ne le cache même pas.

Le dimanche avant mon départ, je vais voir ma mère, ça faisait longtemps qu'on ne discute pas parce que les dimanches je ne fais qu'un flash chez elle à cause du boulot. Je pars à la terrasse et la trouve de dos en train de parler au téléphone.

-Oui Fanta ne t'inquiète pas pour ça, le problème sera vite réglé. Je vais en parler à Khalil.

Uhum, ma mère qui dit le nom de mon père dans ses conversations, je suis étonné.

Quand elle me voit, je sens un peu de panique dans ses yeux avant qu'elle ne se ressaisisse et qu'elle ne raccroche le téléphone.

-Djibril ? Tu es là depuis longtemps ?

-Non juste quelques secondes. Tu parlais avec qui ?

-Une amie, mais rien d'important

-Une amie jusqu'à ce que tu dises le nom de papa ? Il y a un problème ?

-Non rien d'important. Viens t'assoir et raconte-moi ta journée. Tu as l'air épuisé.

Je viens m'assoir prêt d'elle et elle attire ma tête pour la coucher sur ma poitrine. Un grand gaillard comme moi et elle n'arrête pas de me prendre pour un petit bébé.