Partie 28

7.6K 865 30
                                    

Chapitre 28

PDV Oumou

-Oumou lève-toi, aujourd'hui c'est toi qui vas faire le ménage dans toute la maison.
Ma mère entre en fracas dans ma chambre et commence à enlever la couverture sur ma tête.
-Mais maman, elle est où la servante ? Je lui demande en maintenant la couverture sur ma tête.
-Quelle servante ? Tu as de l'argent pour payer une servante ici ? Tu n'as même pas de boulot et c'est toi qui parles de servante.
Elle réussit à complètement enlever la couverture sur moi, je n'ai d'autre choix que de me lever.
-Franchement maman tu exagère, je sais que je n'ai plus de boulot mais ce n'est une raison de me prendre pour la bonne de service. Je suis en train d'en chercher.
-Tu cherches du boulot en te couchant jusqu'à cette heure ? Le boulot c'est dans ton lit qu'il va venir te trouver ? ça fait une semaine que tu restes cloitré dans ta chambre à faire je ne sais quoi.
Depuis que j'ai découvert ma grossesse je ne sors plus, j'ai des nausées quand j'avale le moindre truc, des vertiges quand je marche longtemps et je ne supporte pas les odeurs surtout celle du tchouraye que ma mère met dans le salon. Pour ne pas éveiller les soupçons, je reste dans ma chambre et j'attends avec impatience mon rendez-vous avec le médecin demain pour avorter. En attendant je me demande comment faire pour nettoyer cette maison.
-J'envois des demandes par mail et t'inquiètes j'ai de l'expérience dans de très grandes boites, j'aurais du boulot. La procédure ne se fait pas du jour au lendemain.
-Je l'espère sérieusement pour toi, tu vois bien que ton père est retraité et moi mon maigre commerce ne réussira pas à nous entretenir tous. Si tu m'avais écouté...
-Maman stop, je t'ai déjà dit de ne plus jamais répéter cette phrase en ma présence. Tu fais partir des personnes qui m'ont mis dans cette situation, je n'écouterai plus jamais tes conseils et crois-moi si je réussi à me reprendre en main, la première chose que je ferai c'est de dégager de cette maison.
Je la laisse planter là et pars faire ma toilette matinale avant de commencer à laver la maison. 5 minutes après j'ai la tête qui tourne, je m'assois dans les escaliers pour me reposer avant de reprendre.
30 minutes plus tard je n'ai lavé que le salon et le couloir et je n'en peux plus, il suffit que je me courbe pour que ma tête tourne et cette odeur de tchouraye me retourne l'estomac. Mon père vient me trouver assise la tête entre mes mains.
-Oumou jusqu'à présent tu laves cette maison ? Qu'est ce que tu as, tu es malade ?
-Je crois papa, j'ai très mal à la tête et je n'arrive pas à me courber.
-Ta mère aussi, je me demande pourquoi elle a libéré la servante, elle sait très bien que tu ne peux pas assurer les tâches ménagères. Regarde-toi, tu es toute blanche.
-Quoi ? Maman a libéré la servante ?
Je savais que maman veux me faire payer l'affront que je lui ai faites, mais à ce point ? Je suis dans l'incapacité de me taper ce ménage chaque jour.
-Oui, elle dit que vu que toi tu ne fais rien, tu va t'occuper de ça en attendant jusqu'à ce que tu trouve du boulot. Avec son maigre revenu elle ne peut pas payer une servante.
-T'inquiètes pas papa, je vais trouver du boulot.
Je dépose le matériel de ménage et pars trouver ma mère dans la cuisine.
-Maman c'est vrai que tu as libéré la servante ?
-Oui, tu pensais que je rigolais ce matin ?
-Arrêtes de me faire croire que tu n'as pas assez d'argent pour t'occuper de nous, papa il t'a nourrit et supporter pendant plus de 30 ans, moi quand je travaillais je ne t'ai jamais rien refusé et maintenant quand c'est toi qui dois aider tu n'as soudain pas assez de revenu ? Tu es ingrate maman et pour ta gouverne moi je ne peux pas faire le ménage, je suis malade donc tu vas gentiment rappeler la ménagère et tu vas t'occuper de toutes les dépenses de la maison jusqu'à ce que je puisse t'aider.
Je lui avais cracher ça d'une traite les yeux dans les yeux, je n'ai plus peur d'elle et j'ai un moyen de pression que je n'hésiterai pas à me servir. Ça fait assez longtemps qu'elle me prend pour son toutou mais s'en est fini.
-Oumou qu'est ce que tu as depuis un moment, il suffit juste qu'on te dise un mot pour que montes sur tes chevaux. Tu crois que tu peux décider quelque chose dans cette maison, si tu veux donner des ordres il faut te chercher ta propre maison. Ici c'est chez moi ! tant que tu n'as pas de travail et que tu ne me rapportes pas de l'argent, tu vas aider en faisant les tâches ménagères. 
-Je ne ferais pas les taches ménagères maman, si tu as besoin d'argent, va le demander à qui tu sais.
-Depuis quand tu me réponds comme ça ? Je suis ta mère.
-Oui je sais que tu es ma mère et je ne suis pas prête à l'oublier, malheureusement j'ai tes gènes c'est pourquoi je suis devenu un monstre comme toi. Tu n'as même pas honte de tromper mon père avec...
PAAAAAA, je suis coupé par sa gifle sanglante qui fait bourdonner mes oreilles, je vois flou, ma tête tourne et j'ai quelque chose qui monte dans ma gorge puis je vomi sur ses pieds.
-Oups...
-Oumou tu est morte aujourd'hui.
Elle commence à me ruer de coup et moi le reflexe que j'ai c'est de protéger mon ventre, elle me fait tomber par terre et me donne des gifles et des coups partout. Je ne peux pas répliquer d'un parce qu'elle est plus forte que moi et deux parce que c'est ma mère. Maintenant elle prend sa chaussure et commence à me taper avec et à la fin elle me donne des coups au ventre et au dos
-Maman arrête !
-Lève-toi et bat-toi comme maintenant que tu me défis, montres moi que tu es grande
Elle me donne un autre coup de pieds au ventre
-Maman arrête, tu vas tuer mon bebe.
J'ai dit ça sans vraiment réfléchir, directement les coups s'arrêtent, j'ouvre les yeux et vois la main de ma mère suspendue au-dessus de moi avec un air choqué.
-Ton quoi ?
Je me relève difficilement avec le corps endolori et les larmes coulant de mes yeux.
-Je suis désole maman, pardonne-moi.
Elle met les mains sur la tête et ensuite elle attrape sa bouche en écartant les yeux
-Tu n'oses pas me faire ça, pas une deuxième fois.
-Ce n'était pas voulu maman, je prenais la pilule mais c'est quand même arrivé.
-Non, non, non, elle n'ose pas me refaire ça.
Elle commence à faire les 100 pas en se parlant à elle-même. Je regrette d'avoir laissé ma colère exploser sur elle, si j'avais essayé de la raisonner doucement, j'aurais pu éviter ça et aller tranquillement demain me faire avorter. Mais c'est plus fort que moi, je ressens toujours le besoin de lui exprimer ma colère.
-ça fait combien de temps que tu es enceinte ?
-Trois semaines.
Elle m'attrape la main de toute ses forces et me tire vers la sortie
-On va régler cette histoire tout de suite.
-Mais de quoi tu parles, ou tu m'amène ?
Elle me fait monter dans la voiture et démarre en roulant à toute vitesse
-Maman tu veux faire quoi ?
-Fermes-la. Et tu n'as pas intérêt à ouvrir ta bouche.
On arrive devant la maison de tante Kadi, elle se gare, descend et marche à toute vitesse. J'ai du mal à la suivre, je me demande quelle folie elle veut encore commettre et la connaissant j'ai intérêt à marcher si je ne veux pas être transformé en cadavre.
-Kadi, sort ici ! Elle hurle en arrivant au salon, elle enlève son foulard et l'attache sur les reins.
Elle commence à faire du tapage en criant, je suis morte de peur, je ne sens pas du tout ce que prépare ma mère. Quelques minutes après, tante Kadi apparait.
-Fatou, mais pourquoi tu cris comme ça. C'est quoi le problème ?
-Alors comme ça, moi Fatou, je donne ma fille à ton fils pour qu'ils partent en mission et ton fils ne trouve rien de mieux à faire que d'abord la chasser, ensuite la virer et tout ça après l'avoir enceinté ?
Je mets mes mains sur ma bouche ainsi que tante Kadi, donc c'est ça l'idée de ma mère, je ne lui ai même pas dit le nom du père de mon enfant.
-Fatou quoi ? Mon fils Djibril, c'est bien de lui qu'on parle ?
-De quel autre fils veut-tu que je parle ?
-Non vous vous trompez, Djibril ne toucherai pas une femme qui n'est pas la tienne encore moins l'enceinter.
-Qu'est ce que tu insinue par-là ? Que c'est ma fille qui est la dévergondé qui couche à droite à gauche ? Tu sais bien qu'Oumou est amoureuse de Djibril et je suis sûr que c'est ton fils qui l'a berné jusqu'à ce qu'elle a accepté de se donner à lui. Et quand il a su qu'elle est enceinte, il l'a chassé pour étouffer l'affaire. Mais ça ne se passera pas comme ça, il va venir et assumer cette paternité.
-Fatou, je connais bien mon fils, celui que j'ai fait sortir de mon ventre ne touchera jamais Oumou et ça même si elle se donne à lui sur un plateau d'argent. Et d'ailleurs Djibril ne l'aime pas, il n'a jamais caché ça alors pourquoi il irait l'enceinter, ce ne sont pas des femmes qui manquent dans ce monde.
-Ok puisque tu la dis on va demander à la principale concernée. Oumou tu est enceinte ou pas ?
Les yeux de ma mère et de tante Kadi se tournent vers moi attendant ma réponse. Face au regard meurtrier de ma mère, je sais qu'il faut que je lui donne une réponse très rapidement
-Oui, je le suis.
-Et qui est l'auteur de la grossesse ?
Ma mère me lance un regard tellement noir que je dis aussitôt sans réfléchir aux conséquences
-Djibril
-Oumou tu est sûr de toi ? C'est lui le père de l'enfant que tu portes ?
-Oui tantie, j'affirme en baissant les yeux
Ma mère se tourne vers tante Kadi
-Voilà c'est clair pour toi ? Maintenant appelles ton fils et dit lui que je l'attends de pied ferme, il va assumer ses responsabilités et l'épouser. La honte ne sera pas sur ma famille seulement
-Ici ce n'est que la parole d'Oumou qu'on a entendu pas celle de Djibril. Si c'est bien vrai qu'elle est enceinte de lui, crois-moi qu'il assumera ses responsabilités. Mais ne compte pas sur lui pour se mettre sur le dos quelque chose qu'il n'a pas fait.
-Je l'attends ici dans maximum deux jours sinon le monde entier le saura.
Ma mère se dirige vers la sortie et je la suis, on monte dans la voiture, elle démarre et roule. Je dois lui dire la vérité, ce qu'elle fait là je ne veux pas marcher dedans, Djibril n'assumera jamais cette paternité. Ce qu'elle a fait c'est trop bête et c'est pour me créer encore plus de problème
-Maman, ce n'est pas Djibril qui...
-Chut, je ne veux rien savoir, contente toi d'observer et de la boucler, je vais réparer encore une fois tes merdes. Toi je veux juste que tu ai dans ta bouche que c'est Dibril qui t'a enceinté.
-Mais maman...
-La ferme Oumou
On retourne à la maison et je monte dans ma chambre en me demandant dans quoi je me suis encore embarqué. Cette histoire va très mal finir pour nous.

La destinée d'AichaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant