Chapitre 13 - Cohabitation et confidences

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Nous avons dîné tous ensemble chez Thomas. Chris a pris soin de me faire une valise de vêtements et s'est proposé de passer chez moi si j'avais besoin de quelque chose. Ils sont partis à présent et j'aide, cahin-caha, Thomas à débarrasser la table mais en fait je ne suis pas très efficace avec une main en écharpe et grimaçant à chaque pas.

Le salon nettoyé, je tourne en rond ne sachant quoi faire ni quoi dire, ne comprenant toujours pas ce que je fais ainsi chez lui.

Ma tête me démange, je rêve d'une bonne douche. A l'hôpital l'infirmière me toilettait tous les matins mais là j'ai vraiment envie et besoin d'une douche. Je suis à la porte de la salle de bain, mon regard allant de la douche à mon poignet en vrac : ça va être une vrai partie de plaisir ! Thomas amusé de la scène finit par intervenir :

- Besoin d'un coup de main ?

- Quoi ? T'es malade ? Je-je vais pas te laisser me voir tout n... Hors de question, je vais me débrouiller tout seul comme un grand garçon, merci. Je réponds rouge comme une pivoine.

- Ça ira pour tes cheveux ?

Il marque un point, avec une seule main valide que je peux à peine lever à cause de mes côtes, me laver les cheveux seul va être un exercice difficile et ma tête me démange vraiment trop.

- Va pour les cheveux. Je lui concède

La tête penchée en avant au-dessus du lavabo, il me lave les cheveux délicatement, prenant son temps, me massant le crâne doucement. Sentir ainsi ses doigts se mêler à mes cheveux fait dériver mon esprit vers des images bien plus sensuelles mais je redescends de mon nuage quand il m'indique qu'il a fini.

Finalement, j'admets qu'il doit aussi me filer un coup de main pour me déshabiller.

Il est si près de moi, la proximité de nos corps me perturbe. Je dois m'appuyer sur lui pour ôter mon pantalon. Ses mains effleurent ma peau quand il déboutonne et enlève ma chemise : ce contact me donne des frissons. Cette intimité me déstabilise agréablement mais je me sens également embarrassé à demi dénudé face à lui d'autant qu'avec mes hématomes je ne suis pas très beau à voir. Mon amour propre est mis à rude épreuve, je suis ridiculement mince à côté de lui. Il m'intimide et je n'ose plus le regarder en face du tout.

- Tu veux de l'aide pour ça ?

Il pointe mon boxer du doigt. Je ne sais pas si c'est possible de faire plus rouge que rouge mais si c'est le cas mon visage doit l'être en ce moment.

- Pas touche, ça je m'en occupe espèce de pervers. Je bafouille me voulant drôle mais je ne peux camoufler ma gêne.

Lui semble extrêmement amusé par la situation car il se retient de rire. Il n'avait pas l'intention d'y toucher mais voir ma réaction était trop tentant visiblement.

Il quitte enfin la salle de bain. Je me rends compte que je respirais à peine avant qu'il ne parte.

Il me faut pas moins d'une vingtaine de minutes pour me laver à grand renfort de jurons et de grimaces douloureuses. Je galère comme un damné pour m'essuyer et me rhabiller mais je préfère serrer les dents et endurer la douleur plutôt que de faire à nouveau appel à lui. Je ne veux plus qu'il soit témoin de mon embarras et j'ai trop peur de trahir le trouble que je ressens.

Les jours suivants, je demande l'aide de Chris qui vient tous les deux jours après son travail pour m'aider à me doucher.

*

J'ai la maison pour moi tout seul dans la journée et je profite de ce repos forcé pour lire, écouter de la musique et regarder la télé mais au bout de quelques jours l'ennuie s'installe. Je parviens à convaincre Thomas de me rapporter mon ordi portable du boulot pour au moins m'occuper et reprendre le travail à mon rythme.

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