Chapitre 27 - Possession

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Il monte les escaliers comme si je ne pesais que trois fois rien. J'ai beau gesticuler dans tous les sens, cela ne semble pas le perturber le moins du monde. J'ai presque honte de cette situation. Merde quoi, je ne suis pas une fille bordel, et puis je ne suis plus un gosse non plus qu'on trimbale comme si de rien n'était :

- Thomas, ça suffit maintenant, lâche-moi enfin ! C'est vraiment ridicule !

- Non.

- Quoi non ? C'est tout ! Pose-moi bordel, c'est ... c'est vraiment gênant là ! Et puis tu vas où d'abord comme ça ?

- Non je ne te poserai pas. Je ne vois pas du tout en quoi c'est gênant. On va dans la chambre.

- Tu plaisantes ? C'est bon j'ai compris, je t'assure que j'ai compris. Arrête de faire l'idiot !

- Non, tu ne peux pas comprendre. Tu ne sais pas, tu ne sais rien et c'est entièrement de ma faute.

Mon cœur bat à tout rompre à présent. Il semble si déterminé mais déterminé à quoi exactement. Ce n'est pas qu'il me fait peur, je sais qu'il ne me fera jamais de mal. Je n'ose simplement pas imaginer ce qu'il a en tête.

Il pousse la porte de sa chambre du pied et me renverse sur le lit. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il est déjà au-dessus de moi, me maintenant sur le dos, m'empêchant de m'échapper. Sa volonté parait vaciller l'espace d'une seconde dans son regard, mais c'est si fugace que je doute même de l'avoir vu. Ses yeux sont plongés dans les miens et me fixent avec une infinie douceur :

- Gabriel, je m'excuse. Je n'avais pas compris, mais c'est bon à présent. Je ne veux pas que tu te contentes de dire que tu sors avec quelqu'un. Je veux que tu puisses dire clairement que tu as un petit ami. Bon dans mon cas, je ne sais pas si le terme est approprié. A trente-cinq ans, et avec ma taille, ça me fait bizarre de me dire que je suis le petit ami de quelqu'un... Enfin, bref, passons ...

Il soupire avant de reprendre :

- Il y a des choses que je voudrais exprimer, vraiment. Elles sont dans ma tête tu vois, mais mettre tout cela en mots, c'est si ... compliqué. Je t'ai demandé de m'accorder du temps. Tout ce que je peux te dire c'est que tu n'as plus à le faire et ...

- Thomas, tu veux bien me lâcher à présent ... S'il te plait ?

Il s'exécute cette fois docilement. Je tends ma main vers sa joue tandis qu'une larme roule sur ma tempe :

- Thomas, j'ai compris, tout va bien. Ce que tu viens de dire est amplement suffisant pour moi. Pour l'instant, tu n'as pas à ajouter quoi que ce soit d'autre. Un jour, les mots viendront ou peut-être pas. Ça n'a aucune importance tant que tu me regardes de la façon dont tu le fais maintenant. Je t'aime Thomas et rien ne me fera cesser de t'aimer. Je suis incroyable heureux de t'avoir rencontré.

Sa main se pose sur la mienne et il l'ôte de sa joue pour déposer un baiser au creux de ma paume. Je me redresse, glisse mes bras autour de son cou et dépose à mon tour un doux et long baiser sur ses lèvres. Ses bras s'enroulent autour de ma taille, pour le prolonger.

Nos baisers reflètent à la fois la douceur et la force de nos sentiments. Ils sont doux, sensuels, délicats, comme suivant le rythme d'une musique langoureuse. Ils prennent le temps de percevoir le relief de la lèvre, la douceur de la chair, envoûtement de la délicieuse sensation donnée et reçue.

Nos lèvres se font ensuite de plus en plus plus gourmandes. Nos langues s'animent sous le joug d'un appétit bien moins chaste. Elles ont réveillé un feu latent de son sommeil. Il ne demande, à présent, qu'à s'alimenter.

Le ChallengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant