Chapitre 26 - Mise au point

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Thomas avait réservé une chambre d'hôtes, pour le samedi soir, dans un lieu magnifique. Les propriétaires, un couple de retraités, nous ont accueillis chaleureusement dans leur immense chalet. Bordé d'une foret d'un côté et d'un lac de l'autre, l'endroit était très apaisant et après ce qui c'était passé, ce calme naturel m'a gagné tel un bain vous débarrassant de toute impureté.

J'ai passé la nuit blotti dans les bras de Thomas. Je ne me lasserai jamais de la chaleur et du bien-être que je ressens alors quand il me tient ainsi contre lui.

Après un copieux petit-déjeuner, nous avons fait une longue balade en forêt puis profiter des chaises longues au bord du lac. C'était comme si le temps avait stoppé sa course, nous offrant une parenthèse hors du monde.

Lorsque le moment de reprendre la route est arrivé, je me sentais serein. Alors que le chalet disparaissait lentement de mon champ de vision, je me sentais plus léger comme si j'y avais laissé un fardeau que plus jamais je ne porterai.

*

Ces trois dernières semaines passées chez Thomas ont défilé à une vitesse folle. En déplacement depuis lundi, la maison me semble immense sans lui. : encore deux jours avant son retour prévu samedi matin.

En quittant le bureau le vendredi soir, je tente de débaucher mes amis pour aller prendre un verre, je n'en peux plus de passer mes soirées seul dans cette grande maison. Malheureusement aucun n'est disponible, pas même Chris qui m'abandonne ayant un repas de famille de prévu. Cela fait une éternité que je ne suis pas sorti seul mais j'ai trop envie et besoin d'une animation autre que celle du travail.

Je pousse donc la porte du « Chamboultout », je seul ok mais au moins en terrain connu. Je m'installe au bar, je peux ainsi parler un peu avec Pierre même s'il est occupé. Une bière en main, je ne vois aucun visage familier ce soir et le patron est finalement débordé. Je finis par l'interpeller :

- Pierre, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu es tout seul ce soir à servir ?

- M'en parle pas ! Une vraie galère, mon serveur, Antoine, est malade. Un vendredi soir en plus, je ne sais plus où donner de la tête !

- Tu veux un coup de main ? Je peux faire le service si tu veux, j'ai travaillé dans un bar quand j'étais étudiant.

- T'es sûr ?

- Oui, je m'ennuie de toute façon, je n'ai vraiment rien à faire de mieux et puis ça me rappellera ma jeunesse !

- Tu me sauves la vie, Gaby ! J'accepte volontiers !

Mes gestes sont maladroits au début puis au bout d'une heure, je retrouve mes marques. Je cours dans toute la salle, prenant les commandes, servant ou débarrassant les tables tandis que Pierre s'occupe de préparer et encaisser les commandes. Je passe en fait une excellente soirée qui me change complètement les idées. L'ambiance est joviale et une certaine euphorie me gagne à me dépenser ainsi physiquement. C'est ce que j'avais aimé dans mon job étudiant, sentir l'adrénaline des coups de feu du service vous booster à bloc.

Minuit approche, le bar est toujours plein mais l'activité se calme un peu. Pierre m'offre une bière et même une cigarette pour que je sorte faire une pause : j'avoue que celles-là, je vais les apprécier !

L'air frais, dehors, est le bienvenue après avoir couru dans tous les sens. J'accueille ma première bouffée de cigarette comme une véritable récompense, cela faisait des semaines que je n'en avais pas touché une. Appuyé contre la façade, près de la terrasse, je contemple le ciel sans nuage tout en sirotant ma bière. Une voix me tire de ma rêverie :

Le ChallengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant