IV : Retours amèrs et surprises pétillantes

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Hermione lâcha un petit hoquet d'étonnement, à l'instar de toute la Grande Salle.

On ne reconnaissait le jeune ex-Mangemort qu'avec peine. Il avait l'air aux prises avec des démons invisibles ; on devinait aisément ce combat, à son allure taciturne et son air fermé.

Il avait maigri, au point qu'il en paraissait presque malade. Les os de son visage saillaient sous sa peau pâle, évanescante.

On aurait dit un reste de cire en train de se consumer.

Il ne regardait personne, marchant sans s'arrêter, les yeux fixés sur un point mystérieux. Il eut un temps d'arrêt devant le Choixpeau, qui était resté posé sur son tabouret.
Mais il se retourna vite, et alla s'installer à la table des Serpentards, loin des regards indiscrets et amers.

Dans la salle, le temps avait suspendu son vol. On n'entendait plus un bruit.
Personne n'osait faire un geste. Alors, Hermione, avec ce qu'il lui restait de pitié pour ce garçon, s'éclairçit très bruyamment la gorge.

- Hum, hum.

L'effet produit fut assez comique, la Grande Salle entière sursauta, comme de concert, en entendant l'écho qui se répercutait sur les pierres de la voûte. Tous les regards se fixèrent sur elle un instant, - elle rougit, mais réussit à se tenir droite- puis la vie sembla reprendre son cours, comme s'il n'y avait eu ni de Malefoy, ni d'entrée aux accents dramatiques, ni de toussotements de la part d'une héroïne de la Seconde Grande Guerre Anglaise visant à épargner un Mangemort dont les intentions étaient bien plus que douteuses.
Hermione soupira, puis se tourna vers Ginny.

Cette dernière avait encore l'air sous le choc, les yeux écarquillés. Cependant elle ne s'appelait pas Ginny Weasley pour des noises : elle possédait une force intérieure et une capacité de bavardage reconnue.
Elle s'empressa donc immédiatement de lui chuchoter :

- Mione', Malefoy est revenu ! Revenu, bordel de gnome ! Tu as vu sa tête ? chuchota la jeune fille.

- Oui !, souffla son amie. Je me demande à quel point il doit souffrir, pour avoir l'air si... torturé ? se demanda Hermione, qui ne parlait finalement plus que pour elle-même.

- Ça n'est vraiment pas mon problème, lui rétorqua Ginny, en levant les yeux au ciel et en engloutissant à grandes bouchées sa purée de pommes de terre. Cette enflure a bien mérité d'être "torturé" jusqu'à la fin de sa vie.

- Ginny, on ne peut pas dire ça.

- Bien sûr que si. Je suis en train de le faire en ce moment même.

Agacée, la jeune fille releva la tête, pour apercevoir la directrice, en train de se lever.
Cette dernière avait certes un peu vielli depuis la première rentrée d'Hermione. Toutefois, elle n'avait rien perdu de sa prestance de reine, ni de son autorité magistrale. Elle s'avança vers l'estrade :

- Je souhaite la bienvenue à tous et à toutes. Avant de commençer notre traditionel banquet de début d'année, je tenais à vous adresser quelques mots.
Mais tout d'abord...

Le professeur McGonnagal pointa le fond de la salle de sa baguette.

- Accio, portraits !

Une ribambelle de tableaux traversent les airs, et vinrent se fixer sur une partie de l'immense mur.
Au centre, une longue tablette de pierre blanche vint s'accrocher.

- Pour accomplir le devoir de mémoire qui nous a paru indispensable, et de n'oublier aucune des victimes de cette guerre, le corps enseignant et moi-même avons choisi de lister les noms de touts les morts, afin que nul ne soit oublié.
Nous avons, de plus, réuni les portraits des élèves, ex-élèves et professeurs de Poudlard sacrifiés.
De plus...

Perfectly Wrong [Dramione❤]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant