Perfectly Wrong [Dramione❤]

VI : Perfectly Wrong

NB :

J'ai écrit ce chapitre d'une traite, dans la nuit, en écoutant Perfectly Wrong, de Shawn Mendes en boucle. Je vous incite fortement à le faire aussi, tellement cette musique restitue l'ambiance que j'ai voulu donner à ce texte. Même plus qu'à ce texte. À toute mon histoire, c'est pourquoi j'ai tenu à changer son titre.

N'hésitez pas à lire avec la musique, que j'ai mis en multimédia ;)

Merci infiniment et bonne lecture !

🌑🌘🌗🌖🌕🌔🌓🌒🌑

Dans les lits de Poudlard, des centaines de corps respiraient. Certains esprits essayaient de faire le vide afin de trouver le sommeil, et son sillage d'oubli paisible. D'autres rêvaient. Quelques coeurs pleuraient des larmes amères, ou des larmes bienheureuses.

Hermione, elle, faisait tout cela à la fois.

Son corps se soulevait dans une étrange suite de rythmes, tantôt hachée, tantôt apaisée. Ses bras étaient noués autour de la forme de ses jambes, par dessus sa couverture.

Des larmes qu'elle ne sentait pas tomber coulaient sur ses joues.

Son esprit, ou, du moins, une part de celui-ci, essayait désespérément de la convaincre de dormir, et s'affolait devant les minutes qu'égrénait le petit radio-réveil en bois, acquisition qu'avait fait Hermione en Australie.

L'autre part était perdue dans ses intenses réflexions. Si l'on avait voulu sortir Hermione de son mutisme, elle aurait certainement eu bien peur ; en cet instant, elle se trouvait loin, très loin de son lit rouge et or.

Elle se voyait dans une grotte, une abysse, profonde cavité rocheuse. De l'eau lui rafraîchissait les jambes, dans des clapotis délicats. Les parois de la grotte étaient lisses, et remontaient en goulot. Quand elle se concentrait bien, elle apercevait des étoiles par la haute ouverture de l'abysse, qui lui paraissait si haute, si éloignée. Inaccessible.

Cette vision mélancolique, désespéré lui apparaissait chaque nuit désormais.

En dépit de ce rêve, les rouages de sa raison s'agitaient fermement.

En cet instant, Hermione songeait à sa solitude. Sa petitesse. Demain, des millions, non, des milliards d'âmes se réveilleraient et reprendraient le cours de leurs existences. Certaines seraient tristes, d'autres heureuses. Personne ne ferait vraiment attention à elle. Ginny essayerait de lui parler, mais si Hermione restait nui lui repondait pas elle respecterait son silence. Les professeurs ne s'inquiéteraient par outre mesure, sachant ce qu'elle avait eu à traverser. Ses parents vivaient à Camberra, à des milliers kilomètres de son Écosse adoptive. Chez eux, le soleil s'était déjà levé depuis longtemps. Ils ne devaient pas penser à elle.
Et elle n'aurait jamais pû leur en vouloir.

Et son coeur alors ?

Hermione, d'habitude n'aimait dissocier l'âme, l'esprit, le corps et le coeur.

Le corps et ses réflexes étaient ce qu'elle possédait de plus animal, un mélange d'instincts. De force. De faiblesse.

L'âme, croyait-elle fermement, était comme un paradis intérieur. Un lieu jailli de la vie et de la beauté. Là se trouvait tout ce qu'il y avait d'admirable et d'aimable en elle. Ses qualités, ses bonheurs, ses aspirations et désirs profonds. Ça faisait longtemps qu'elle avait la sensation d'avoir perdu cette partie d'elle.

L'esprit, ou la raison, était le centre de sa pensée, de sa logique. Un centre qu'elle avait tendance à beaucoup écouter. Trop, selon les dires de ses proches. Peut-être. Mais elle n'avait pas envie d'y songer. Sa raison était fiable, elle.