Quoi qu'il nous en coûte

3. Conseil

Deux jours se sont écoulés depuis le combat que j'ai gagné face à Adonis. Agacée et trop impatiente pour attendre qu'on vienne me chercher, j'allais trouvais Stultus par moi même. Il me laissait sur la touche alors que j'avais respecté les règles de notre marché, il devait faire de même. Je sortais de ma tente, mon épée bien accrochée à ma ceinture.

Je me dirigeai droit vers la tente du conseil, au diable Stultus et ses humeurs. J'entrais dans l'habitat de toile avec fracas. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis le conseil attablé, en train de débattre. Ils faisaient tellement de bruit en parlant, qu'ils ne m'avaient même pas entendu. J'entendis quatre fois mon nom en moins de deux minutes. Je me raclais la gorge afin de leur faire remarquer ma présence.

Toutes les têtes présentes se tournèrent vers moi. Différentes expressions prirent places sur leur visage. Asteria avait l'air dans les étoiles, ce qui lui allait bien, Adonis souriait, Neptune était neutre comme à son habitude, Alitis paraissait étonnée de mon affront et Stultus... Il avait l'air de vouloir me brûler. Non en faite, il voulait me brûler.

-Comment oses-tu t'introduire dans une réunion du conseil, dit-il en haussant le ton.

-J'ai fait ma part du marché, j'attend la tienne. De plus, vous tenez une réunion qui me concerne sans moi. Je ne trouve pas cela juste. Je pense que sur quelque chose qui me concerne, j'ai mon mot à dire, dis-je sans baisser les yeux.

-Insolente! Tu n'auras pas ce que tu réclames. Tu n'es en position de marchander.

Je souriais devant ses paroles. Oh que si j'allais avoir ce que je souhaitais et rien ne pourrait m'empêcher d'accéder à ma vengeance. Je tuerais l'empereur, quoi qu'il m'en coûte.

-Ah non? Bien sûr que si je suis en position de marchander. En très bonne position même, et j'aurais ce que je réclame. Et tu sais pourquoi, demandais-je en m'avançant vers lui. Parce que tu as peur. Tu as peur de moi.

-Manque moi de respect encore une fois et je t'arrêtes pour te mettre face à la justice. Oh, fit-il d'un air faussement surpris, c'est vrai, j'avais oublié, la justice, c'est moi, ricana Stultus.

Il ne se doutait pas qu'en me narguant il attisait encore plus ma haine. Et quand j'étais haineuse, je détruisais généralement tout autour de moi.

-Tu ne le fera pas. Et je vais te poser une nouvelle question, sais-tu pourquoi tu ne feras rien, au fur et à mesure que je parlais, il se décomposait de colère. Parce que tu ne peux pas, tout simplement. Tu sais que la résistance me soutient. Tu as vu combien les foules étaient derrière moi maintenant que j'ai fais mes preuves, dis-je pour lui rappeler les faits. Si tu t'en prenais à moi, ils réclameraient une révolution. Même ton armée serait révoltée contre toi. Tu es peut-être fort mais je doute que seul contre tous, tu puisses t'en sortir, riais-je à mon tour. À moins que tu préfères qu'on ne règle ça par un combat?

-Je suis ton chef, ce n'est pas toi qui commande. Je ne me battrai pas avec toi, trancha t'il d'un ton net.

-Tu vois, tu as peur de moi. Tu sais que si l'on se bat je gagnerai. J'ai battu ton meilleur guerrier et si ça n'avait tenu qu'à toi tu m'aurais affronté directement. Si je le souhaite, je tue tout le monde dans cette pièce en trente seconde, menaçais-je Stultus. Alors je vais te poser une dernière question à laquelle tu dois répondre positivement. Et tu sais quoi, tu m'as énervé alors je vais te réclamer plus. Je veux une place dans le conseil, affirmais-je.

Stultus s'étouffa et me regarda avec haine. Pourtant, il savait aussi bien que moi que ce que j'avais dis était vrai et que j'étais en position de force. Et je n'allais pas me gêner pour faire pression. L'empereur m'avait tout pris, j'allais me venger. Et il n'allait pas apprécier. Stultus non plus d'ailleurs. Quel abruti, il n'a aucune considération pour personne sauf pour ses guerriers et les membres du conseil. Je sortis mon épée de son fourreau et posais sa pointe sur le sol pour m'y appuyer.