Je m'éveillais doucement, mon corps se trouvait tout endolori. Tous mes muscles me faisaient mal, le fait que je sois allongée à même le sol sur de la pierre dure et froide n'y arrangeait rien. Je me relevais maladroitement en poussant sur mes deux bras. De mes yeux fatigués, j'observais avec précaution les alentours. J'étais attachée par la cheville à une épaisse chaîne de fer, elle-même rattachée au mur. Je n'aurais pas cru que j'allais moi même me trouver dans une des prisons de l'empire. Un souffle rauque s'échappa de mes lèvres fendues.
Je fis une première estimation de mes blessures toute seule : je pensais avoir quelques côtes fêlées, plusieurs plaies superficielles, une cheville -ou les deux, je n'en savais trop rien- tordue, des bleus partout sur le corps et peut-être que le choc à ma tête avait causé de légères lésions. Je tirais rapidement la conclusion que ma cheville droite était bien foulée tandis que la gauche était déplacée.
Je plaçais mes lèvres entre mes dents et mes mains sur ma cheville déplacée. J'allais devoir la replacer moi même et ça allait définitivement faire mal. Je comptais jusqu'à trois et remettais correctement l'os déplacé. Je retins un long hurlement de douleur en mordant ma lèvre inférieure. J'haletais rapidement, la douleur était intense. Je me résonnais bien vite, si je trouvais que cela faisait trop mal, autant me pendre immédiatement. Je déchirais un bout de ma cape déjà bien en lambeau et l'entourais autour de ma cheville. Ce n'était pas vraiment épais, ni très résistant, mais c'était tout ce dont je disposais.
Mon bandage de fortune mis en place, je me relevais péniblement. Je titubais en avançant jusqu'aux barreaux de ma cellule. Ceux ci étaient froid, si bien qu'ils m'arrachèrent un long frisson. En face de moi, il y avait un autre cachot. Celui ci se trouvait également entouré de deux autres cellules. De part la construction et l'aménagement de ce morbide couloir, je me doutais qu'il en était de même pour le côté où je me trouvais. Cependant, les cellules face à moi étaient vides et abandonnées. En était-il de même pour les cellules entourant la mienne? Je me collais dos à la pierre et me laissais tomber au sol. Je pris ma tête entre mes mains et massais mon crâne du bout des doigts. En voulant les passer le long de mes cheveux, je sentais une résistance : mes cheveux étaient trop collés entre eux à cause du sang dont ils s'étaient imprégnés.
Je m'étais donc ouverte au niveau de la tête, assez profondément si j'en croyais mon sang qui s'était échappé. Je ne pouvais rien faire dans l'état où j'étais : je ne pouvais pas tenter une fuite, ni quoi que ce soit d'autre d'autant plus que si un garde me surveillait, il se trouvait totalement hors de ma vue. Je ne pouvais que réfléchir. Penser m'amena immédiatement à quelqu'un qui laissait un vide dans mon cœur : Adonis.
Où était-il? Que faisait-il? Allait-il bien tout au moins? Je l'espérais,du plus profond de mon être. Je ne savais même pas combien de temps il s'était écoulé depuis que j'avais quitté celui que je désirais maintenant sauver et cela au défaut de ma propre vie s'il me le fallait. J'espérais vivement qu'Adonis avait réussi à rejoindre la Résistance, ou au moins le peuple de Vassilisa. Je ne pouvais même pas imaginer qu'il ait pu périr. Non Adonis était fort, personne ne pouvait prendre sa vie comme ça. Même du fond de ma cellule, je l'en empêcherais.
Une porte s'ouvrit au loin et claqua dans son cadran. Je ne voyais pas depuis ma cellule le fond du couloir en revanche j'eus tout le loisir d'écouter les pas de la personne qui s'y déplaçait. On se décidait donc enfin à venir me voir? La première chose que je devais faire c'était de me renseigner sur ce qui m'entourait. Je devais en apprendre le plus possible sur les objectifs de l'empire, à commencer par que me voulait-il réellement ? Du noir émergea une ombre, celle de Deleo. Mon cauchemar -qui s'avérait être en réalité un souvenir, avait été ravivé par la simple entente de son prénom- me restait coincé en travers de la gorge. Je regardais le jeune homme -pas tant que ça puisqu'il semblait avoir une bonne poignée d'années de plus que moi- s'avancer tranquillement jusqu'aux barreaux de ma cage.
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Quoi qu'il nous en coûte
Ficção CientíficaLe monde tel qu'il a été a disparu. En 2333, il y a eu une explosion tellement énorme que tout est parti en fumée et il n'y a eu que 50 survivants dans le monde. En 2862, plus de 5 siècles plus tard, deux clans s'affrontent depuis des siècles, les r...