35. Altera est Pax

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-Tu en es certaine? Demanda Asteria en conservant son sang froid.

-Presque, fis-je bien que j'estimais sa survie à moins d'un pour cent. Il faut qu'on parle de la prophétie d'urgence, je, bégayais-je.

-Je sais. D'après Agathos ton prénom veut dire Amour Amoris, et quant à Deleo, il veut dire détruire dans un langue plus vielle que les Grandes Déflagrations. Tu comprends ce que cela veut dire? Arqua t-elle doucement.

J'acquiesçais, comprenant le rapport proche avec la prophétie. Je voulais lui reparler de mes visions causées par Deleo pour entendre son avis là dessus. Je redoutais plus que tout qu'elle soit d'accord avec moi et pourtant, je me doutais bien que cela était notre seule issue. Ce n'était plus la peine de tenter de capturer Deleo ici, nous ne l'aurions jamais comme ça. Il n'était pas assez idiot pour se pointer sur le champ de bataille. J'avais eu des visions et je le savais au fond de moi, elles ne m'étaient pas apparues pour rien, elles avaient pour but de me guider.

-De ce que je comprends de la prophétie, je dois d'abord localiser Deleo, dis-je, organisant mes pensées dans mon crâne. Ensuite, je devrais me rendre seule face à Deleo et s'il se trouve que la situation est la même que dans mes visions, également face à son armée, articulais-je amèrement, pressée par l'urgence de la situation. Et pour la fin... Pour la fin, il faut que je meurs, c'est inévitable.

-Amoris, murmura Ignis, désemparée et effrayée. Mon père, Alitis puis toi... Qui sera le prochain? Chuchota t-elle le regard rivé au sol.

-C'est la guerre, des gens meurent c'est fatidique, émis-je avec un sourire qui nous parut toutes trois faux.

-Mais j'ai bien peur que tout soit exact, soupira Asteria.

Respirant un bon coup, j'usais à nouveau de toute ma concentration. Maintenant que j'étais définitivement persuadée de mon sort, mon esprit s'était totalement vidé. Mon cœur n'en n'avait pas décidé autant. J'y avais mal et je savais que cette douleur là j'allais l'imposer à certains dans quelques heures. Je savais aussi qu'elle ne tarirait pas. Tant pis, je devais jouer le tout pour le tout, et accepter si je perdais.

La connexion se fit fluide, mais n'arriva pas là où je l'aurais espéré. Comme au tout début, j'étais dans une petite ruelle sombre. J'avançais et tournais à tous les coins de rues jusqu'à tombais sur ma cible. Méfiante et mécontente, je m'avançais à pas feutrés jusqu'à lui. Il se retourna, me laissant voir la trace de sang séchée sur sa joue. Je m'arrêtais à un mètre de lui, attendant sa première attaque. Comme il ne parlait pas, ce fut moi qui entama à parler.

-Où te caches-tu?

-Tu n'as qu'à venir me chercher, s'enquit le jeune homme sur le même ton.

Bien différent de la veille, Deleo avait retrouvé son arrogance, sa confiance et son air vicieux. Il n'y avait plus aucune trace du Deleo triste et perdu d'hier. Je plissais les yeux pour me concentrer et tenter de pénétrer son cerveau sans son accord.

-À quoi tu joues? S'estomaqua le garçon. Tu ne me crois tout même pas aussi abruti pour te laisser des clés pour t'en sortir, une seconde fois? Cracha t-il à mon égard.

-J'aurais mes réponses de ton plein grès ou par la force, menaçais-je sérieusement.

Je réessayais plusieurs fois d'entrer dans son cerveau mais rien n'y faisait, tout se dérobait de ma portée. C'était comme si chaque fois que je posais les doigts sur une information, celle ci se transformait en sable et m'échappais irrémédiablement. Je voulais trouver un moyen et vite, pour éviter un maximum de pertes de mon peuple. Une idée traversa mon cerveau et je réunis encore une dernière fois toutes mes force mentales. J'allais avoir besoin de m'accrocher.

Quoi qu'il nous en coûteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant