L'aube n'avait même pas encore entamé son ascension vers le ciel que j'ouvrais les paupières. En effet, ce n'était pas la lumière qui m'avait réveillé puisqu'il n'y en avait aucune. Le feu s'était éteint. Non, ce qui m'avait fait ouvrir les yeux était une douleur fulgurante dans la cuisse. Je n'avais pas fini d'avoir mal visiblement. J'entendais le souffle régulier d'Adonis à mes côtés. Il voulait à tout prix montrer la garde mais avait du finir par céder au sommeil. Il était trop têtu aussi je n'arrivais jamais à le résonner. Adonis avait besoin de dormir lui aussi. Je me levais sans faire de bruit pour ne pas le réveiller.
Je pris quelques bûches dans le petit tas de notre réserve et les mis sur les braises. Je rallumais le feu avec difficultés. Je retournais m'asseoir où j'avais dormi, remarquant que la place avait vite refroidi. Dans mon sac, je cherchais une nouvelle bande pour refaire le bandage de ma blessure. Je me mordais la lèvre en la désinfectant. Bon sang, cette créature ne m'avait pas raté. La plaie cicatrisait peu à peu. Hier, nous avions encore beaucoup marché en prenant directement vers l'ouest sans atteindre les ruines. L'effort n'avait pas fait du bien à ma plaie.
Je remis mon pantalon par dessus le bandage. Nous n'avions pas croisé de nouvelles créatures. Peut-être était-ce parce que nous nous éloignions de la forêt et que nous nous rapprochions des anciennes terres bombardées. On les avait longées pendant plusieurs kilomètres avant de rentrer de nouveau dans la forêt pour rester sur le chemin. Nous nous étions beaucoup questionné, Adonis et moi, sur l'origine des créatures. Ni lui ni moi n'en avions déjà vu auparavant. J'espérais qu'en notre absence la Résistance saurait se défendre et riposter en cas d'attaque.
-Déjà debout? Demanda Adonis d'une voix endormie.
J'acquiesçais dans la pâle lumière des flammes. Je profitais du calme environnant parce que bientôt nous reprendrons la marche. L'air était frais et balayait les mèches de cheveux qui s'étaient échappées de ma coiffure.
-Ta cuisse te faisait souffrir?
Je tournais ma tête vers lui en le dévisageant. Cela amusa Adonis puisqu'il sourit avant de se mettre à rire. Sa gaieté changea l'ambiance qui traînait dans l'air. L'atmosphère sembla plus légère, plus respirable.
-J'ai vu ta plaie. Je sais qu'elle va te faire mal encore un moment, s'expliqua t-il. Tu as changé ton bandage?
-Oui. Nous devrons peut-être trouver d'autres bandages dans l'empire. Au cas où, précisais-je.
Au fond nous savions tous les deux que c'était au cas où des créatures nous attaquerait de nouveau. Les crépitements du feu arrivèrent jusqu'à mes oreilles comme un bruit doux. C'était familier et presque rassurant. Je ne voulais penser qu'au moment actuel, si calme peu avant que la tempête de l'empire nous foudroie. La présence d'Adonis n'était plus désagréable, au contraire nous éprouvions un sentiment de respect mutuel. Mais au fond de ma tête, une question taraudait mon cerveau et brûlait mes lèvres. Adonis avait supporté le poids de mon sac tout le long de la marche. Il avait également supporté par moment mon poids lorsque ma blessure m'empêchait d'avancer. Pas une seule fois il ne s'était plaint. Pas une seule fois il n'avait ne serait-ce que grimacé. La brûlure finit pourtant par faire fondre le bronze qui avait jusqu'à présent scellé mes questions.
-Qui était ces hommes? Demandais-je en fixant le feu.
- Agathos Fylaki était l'ancien général de l'armée de la Résistance et Helori Mordoh était prétendant à ce titre de chef de l'armée, comme moi, expliqua Adonis.
-Et pour toi? Je ne suis pas aveugle Adonis. Tu aurais voulu sauver tout le monde mais une rage t'anime et elle est particulière pour les sauver eux. Qui sont ces hommes pour toi? Retentais-je.
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Quoi qu'il nous en coûte
Ciencia FicciónLe monde tel qu'il a été a disparu. En 2333, il y a eu une explosion tellement énorme que tout est parti en fumée et il n'y a eu que 50 survivants dans le monde. En 2862, plus de 5 siècles plus tard, deux clans s'affrontent depuis des siècles, les r...