28. Paix

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Je poussais un gémissement plaintif du à la douleur qui irradiait dans mon corps. Et encore, c'était peu dire, j'avais également mal au cœur et à l'esprit, si tant est que cela était possible. Les yeux résolument fermés, je tentais de me concentrer pour apaiser la douleur mais rien n'y faisait je continuais d'avoir terriblement mal. Mes paroles d'hier avaient du heurter Deleo et lui rester en travers de la gorge pour qu'il s'acharne à ce point là. Enfin, il m'avait laissé tranquille physiquement cet idiot. C'était mentalement qu'il donnait tout ce qu'il avait. Mais voilà, j'étais autant, si ce n'est plus, déterminée que lui.

Il me torturait d'images morbides. De plus que je ne savais comment mais il arrivait à me faire sentir les douleurs de différentes tortures sans que mon corps n'en prenne les marques. De ce fait, il pouvait redoubler de vigueur jusqu'à ce que je m'épuise. Deleo n'était visiblement pas remonté très loin dans ma mémoire -ou peut-être ne le pouvait-il pas- puisqu'il ne faisait apparaître qu'Adonis dans ses visions. Quelques rares fois, j'avais aperçu Ignis, Kara ou Asteria. Mais comme il voyait bien que cela me faisait des pauses plus qu'autre chose, il avait arrêter de me les montrer.

-Bien. Maintenant je veux que tu puises dans ton énergie, que tu te sentes arracher un bout de ton âme pour l'insuffler dans ce corps, réclama Deleo sans une once de douceur en désignant du menton le cadavre qui reposait à côté de nous.

Comme chaque fois que Deleo me l'avait demandé auparavant, je fis mine de me concentrer mais ne fis rien de ce qu'il m'ordonnait. Hors de question que je participe à la création de ces monstres de sang! Deleo comprit rapidement mon manège et complètement excédé et à bout de force mentale, il perdit le contrôle. J'eus à peine le temps de le voir que mon bourreau me décocha une violente droite. La puissance de ce coup entraîna non seulement ma tête sur le côté mais également tout mon corps qui fut emporté dans l'impulsion. Je me retrouvais à terre avec un Deleo furieux au dessus de moi. Il s'assit brusquement sur mon bassin et bloqua mes jambes avec les siennes. Sa main gauche trouva mes deux mains déjà attachées entre elles et les souleva au dessus de ma tête alors que sa droite vint se glisser contre ma gorge.

Deleo la serra jusqu'à voir que je commençais à suffoquer. Il se délecta de cette vue et alla jusqu'à fermer les yeux pour se détendre en écoutant mon souffle irrégulier. Une fois calmé, Deleo se leva et me décocha un nouveau coup en plein dans la poitrine. Mes poumons se vidèrent et une quinte de toux remonta dans ma gorge. Il attendit patiemment que cela s'atténue pour me relever sans peine. Je ne pouvais le nier, Deleo était fort. Je trouvais d'ailleurs qu'il le devenait un peu plus chaque jour. Le collier que je portais en permanence sortit de sous mes vêtements et attira l'oeil de mon ennemi. Il dévisagea longuement le bijou comme si celui ci avait le pouvoir de lui sauter à la gorge.

-Tu aurais bien besoin d'être dressée comme un animal, se reprit-il pourtant. Mais je n'ai pas le temps pour m'occuper de ça alors tu vas arrêter tes conneries et faire ce que je te dit, menaça t-il d'une voix sombre.

-Je tremble de peur, dis-je pour attiser encore plus les flammes de sa haine.

Deleo ne répondit pas à la provocation ayant bien compris que je n'attendais que ça. Je pus contempler de plus près ses orbes vertes sapins. Plus qu'une couleur, je lisais une histoire dans ces yeux habituellement voilés. Je voyais la peine, la douleur, la haine, la rancune et le mépris envers et contre tout. Un détail me perturba pourtant, toutes ces émotions étaient confuses. Lui-même était plongé dans ce doute continue, cette recherche de but. Cette homme qui restait tout de même mon bourreau me toucha d'une manière particulière. Cet instant suffit à me convaincre que je ne le haïssais pas totalement de tout mon être.

-Pourquoi tu te bats? Osais-je demander. Qu'est-ce qui te mène?

Deleo prit son temps pour répondre, il réfléchissait profondément aux paroles qu'il allait me donner. Du fond du cœur, je désirais connaître ce garçon terré derrière les marques que lui avait laissé le temps. Les minutes s'éternisèrent en même temps que ma patience et je manquais de lui rappeler ma présence par une remarque, il me fit cependant taire par une œillade.

Quoi qu'il nous en coûteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant