Notre cohorte se mit immédiatement en position de défense autour de Kara, Ignis et moi. Nous tentions tant bien que mal de lui apporter les premiers soins. Je soutenais la tête de la blonde pendant qu'Ignis lui faisait un rapide bandage avec le haut qu'elle venait de retirer. Le groupe de la rue perpendiculaire s'était mis à avancer, pour découvrir au juste ce qu'il se tramait ici.
Si tout le monde était sous pression, je compris au corps d'Adonis qui se tendit derrière moi que nous allions devoir nous battre férocement et que cela allait s'avérer compliqué de ne compter aucun blessé supplémentaire. Tandis que j'aidais au mieux Ignis, nos rangs se resserrèrent autour de nous. Un rire éclatant se déclara soudainement dans la rue, me figeant au passage. Bingo.
-Je ne te pensais pas idiote au point de rester ici en ayant la possibilité de fuir Amoris, se prononça notre cible.
Je me relevais doucement en étirant tous mes muscles un à un. Je portais ma main à mon fourreau avec un sourire. Cette fois, nous allions nous battre tous les deux, pour de vrai et presque à égalité. Il ne m'en fallait pas plus pour me rendre heureuse. Je retirais mon épée en me retournant vers celui qui avait réussi à me toucher bien que nos intentions soient diamétralement opposées.
-Je ne te pensais pas lâche au point de t'enfuir par crainte d'une attaque Deleo, répliquais-je sur le même ton.
J'avançais jusqu'à me retrouver en tête de notre cohorte. Face à nous, l'escouade vraisemblablement dirigée par Deleo nous attendait en chien de faïence, l'épée en l'air, prête à fondre sur nous. Même si j'étais celle qui était le plus à même d'anticiper les actions de Deleo, je me tournais vers mon chef sur ma gauche pour attendre les ordres. Il me fit un léger signe de tête pour m'indiquer de nous faire gagner du temps, surtout pour laisser le temps à Ignis de soigner au mieux la blonde encore au sol.
-Je dois l'avouer, nous ne nous attendions pas à ta fuite, déclara Deleo en penchant la tête sur le côté.
Ses paroles me renforcèrent dans l'idée q'Aspra nous avait aidé de son propre grès ou comme elle me l'avait fait comprendre, de son peuple et par extension d'Alathéia. J'étais toujours remontée envers la dirigeante blonde et son action m'apparaissait comme un maigre lot de consolation en raison de la torture que l'on m'avait infligé.
-Vous n'êtes pas si infaillible.
À mes paroles, je conservais au mieux mon air neutre pour ne pas trahir mes intentions. Alors que chacun jaugeait l'autre, je déployais toutes mes forces mentales pour rentrer dans sa tête. La connexion se fit bien et une légère attirance voulut me pousser à avancer vers mon bourreau mais le contact d'Adonis qui frôla du bout des doigts mon poignet suffit à calmer cette envie. Je distinguais avec difficulté les pensées de Deleo. Tout dans sa tête me paraissait embrumé et flou comme si quelque chose venait de le perturber profondément. Je doutais que ma fuite en soit la cause, Deleo était touché avec une puissance qui me bousculait aussi. Une nouvelle vague de motivation monta en moi et je redoublais de force pour tenter de capter une information. La seule chose qui finit par m'arriver fut le nord. Deleo voulait se rendre au nord, comme nous l'avait dit Ether. Subitement, je fus ramenée sur terre par un toucher sur ma joue. Quelque chose avait du me trahir puisque Deleo me fusillait du regard et Adonis semblait s'inquiéter à mes côtés.
-Tu pensais vraiment m'avoir alors que je suis bien meilleur que toi? Cracha t-il férocement. Je n'ai pas eu besoin de sentir ta présence, tu t'es trahie toute seule. Tes yeux se dilatent et tu ne n'entends plus ce qu'il y a autour, tu es une débutante, se moqua le brun.
Il y eu un nouveau moment de silence dans lequel ce fut lui qui tenta de s'immiscer dans mon crâne sans y arriver, preuve qu'il n'était réellement pas dans son état normal. Voulant profiter de ce manque complet d'attention je détournais le regard vers Neptune pour quémander l'ordre d'attaquer. Ce n'est qu'en croisant ses yeux, que je vis qu'il me regardait. C'en était pareil pour toute notre escouade et je réalisais qu'ils attendaient mes ordres. Cela me parut particulièrement étrange, j'avais déjà dirigé des groupes peu expérimentés mais jamais autant de guerriers aussi doués en combat.
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Quoi qu'il nous en coûte
Science-FictionLe monde tel qu'il a été a disparu. En 2333, il y a eu une explosion tellement énorme que tout est parti en fumée et il n'y a eu que 50 survivants dans le monde. En 2862, plus de 5 siècles plus tard, deux clans s'affrontent depuis des siècles, les r...