5. Evasion

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-Tu dois te concentrer Amoris, me répéta une nouvelle fois Asteria.

Je soufflais et excluais toute distraction dans ma tête. J'essayais de me concentrer seulement sur le vide. La seule chose que je réussis à percevoir était mon propre souffle. Je rouvrais les yeux en envoyant valser ce qu'il se trouvait devant moi, à savoir un verre. Il se fracassa sur le sol sans effectuer un seul rebond dans un bruit sourd. Le reste d'eau se déversa sur le sol.

-Amoris! Qu'est-ce qu'il te prend bon sang? S'écria Asteria.

-Je n'y arrive pas, j'ai besoin de respirer, dis-je en me levant.

Je me précipitais hors de la caverne et grimpais au travers des roches pour débouler sur la place. Elle était déserte. Après tout, c'était normal, il n'était que cinq heure du matin. Asteria était venue me trouver dans ma tente il y a près de deux heures. Elle voulait voir de quoi j'étais capable et avait besoin du calme de la nuit pour ça. J'avais certainement dû la décevoir. Je n'avais rien ressenti de semblable à la dernière fois.

L'aube se levait sur la résistance et avec elle son ciel teinté de rouge, d'orange et de rose. Je m'arrêtais un instant pour regarder le paysage qui s'offrait à moi. Les immense arbres autour de moi me donnaient l'impression de me narguer par leur hauteur. Notre au camp était surélevé par rapport au reste de la forêt. Des kilomètres d'arbres s'étendaient sous moi.

-Je suis inquiète. J'ai de plus en plus de flashs. Des images de batailles se succèdent dans ma tête. Dans chacune d'elle, je vois des résistants mourir, s'exprima la femme qui venait de me rejoindre.

-J'en suis désolée.

-Tu n'y peux rien, pas plus qu'à ton destin. En revanche, je me demande ce qui enclenchera ces batailles. Va dormir, tu en as assez fait comme ça Amoris, demanda Asteria.

J'acquiesçais en lui souhaitant bonne nuit. Elle croisa ses poignets contre sa poitrine en signe de respect avant de disparaître dans les rochers. J'arrivais presque à re-sentir la sensation que j'avais eu lorsque que j'avais entendu le murmure. Ce long frisson qui était remonté le long de mon échine m'avait d'abord fait peur, puis intriguée. Pourtant ce qui me restait le plus dans le crâne était l'autre. Qui était-il et pourquoi se cachait-il?

Je sursautais brusquement quand je sentis une main se poser sur mon épaule. Sans réfléchir je pris cette main, la tirais et me décalais de sorte à ce que mon bras soit contre la gorge du nouvel arrivant.

-C'est une manie chez toi de m'attaquer dès que je te touche? S'enquit Adonis.

-C'est une manie chez toi de venir me perturber quand je réfléchis ? Répondais-je en desserrant ma poigne sans pour autant m'éloigner.

Nous nous jaugeâmes quelques instants, mesurant l'autre. J'étais un peu plus petite que lui ainsi je sentais son souffle s'abattre sur ma main. Quand je décidais de la lâcher, Adonis ne s'éloigna pas. Du moins, pas tout de suite. Il avait ce même air joyeux que lorsqu'il venait m'entraîner dans la forêt.

-Si tu es fatiguée, tu n'es pas obligée de venir à la réunion du conseil. Je pourrais passer dans ta tente pour te faire un résumé, proposa mon acolyte de combat.

Je me stoppais quelques instants. La réunion du conseil? Avais-je réellement oublié cette réunion? Je cherchais dans ma mémoire avant de comprendre. Stultus ne m'avait simplement pas prévenu pour m'empêcher de venir. Qu'il aille au diable.

-Je viens.

-Alors en avant, s'exclama Adonis en reprenant la marche à mes côtés.

Quoi qu'il nous en coûteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant