{T1} Le Moine Sombre

{T1} [Act I] Le Moine Sombre Chap X:

Chapitre X:

A l'intérieur, la lumière du jour filtrait à travers des vitraux d'une couleur brune. Le bâtiment était assez étrange. Après avoir passé une première porte tournante, il arrivèrent dans un énorme hall qui grouillait de vie ... enfin c'est ce qu'il pensait. En effet ce n'étaient non pas des êtres vivant en soit. Des milliers d'automates magiques s'activaient dans tout les sens. Chacun avait une forme adaptée à son travail. D'énormes automates bossus transportaient des caisses contenant plusieurs centaines de kilos de matériel. D'autres plus trapu poussaient des chariots ou transportaient de la paperasse. Plusieurs tuyaux en bronze ou en cuivre sortaient des murs, ils allaient tous à un endroit différent et plusieurs valves étaient disposée à intervalles réguliers sur ceux-ci. Sous le coup de la pression on pouvait voir et ressentir des jets de vapeurs qui sortaient de ces tuyaux en émettant un sifflement bien particulier. Au bout d'un certain temps on pouvait voir les automates se diriger vers des bornes étranges reliées par des conduits. Elles doivent servir à les recharger en vapeur quand ils n'ont plus assez d'énergie, pensa-t-il. On pouvait voir à certains endroit des énormes machines qui faisaient trembler tout le bâtiment, de celles-ci sortaient la majorité des tubes. Ces machines étaient construites en deux parties, la première servait à accueillir un grand feu sur-lequel une grande cuve, constituant la deuxième partie, chauffait intensément.

Toute la pièce était sous un constant brouhaha de mécanismes s'enchaînant les uns derrière les autres. Tout était cadencé à un rythme bien défini ce qui permettait que tout fonctionne dans une harmonie parfaite. Finarfin sûrement habitué fit signe à Leucis de le suivre jusqu'à une salle située au fond de ce hall. L'ancien ferma la porte dès que Leucis entra ce qui fit étonnamment taire le bruit extérieur. Il fit signe à Leucis de s'asseoir et alla voir l'elfe noir qui était assis derrière un bureau en bois sculpté. Il parla à voix basse et le moine ne parvint pas à discerner ce qu'ils disaient. Au bout d'une dizaine de minute l'elfe se tourna vers le Tieffelin.

-Bienvenue Leucis, je suis un de ceux qui gèrent l'administration et la justice de l'académie. Ton cas est étonnant. On va faire une exception pour toi, tu auras un statut d'étudiant de l'académie comme la majorité de ceux étant ici mais tu ne sera pas directement rattachée à elle. Tu pourras donc t'en aller quand tu voudras. Mais attention, c'est parce que tu restes étranger et que je devais une dette à Finarfin que je te fais cela. Tu n'en parleras à personne, rare sont ceux qui possèdent ce statut et il ne doit pas être connu de tout le monde, expliqua l'elfe noir. Tend ton bras, ordonna-t-il au moine.

Leucis s'exécuta et l'elfe appliqua un sceau magique sur celui-ci. La marque en s'appliquant rayonna un temps avant de disparaître complètement.

-Voilà c'est fait. Oh et au fait, avec ce statut spécial, si tu sors à plus de trois kilomètre en dehors de l'académie, ton sceau se désactivera et tu ne pourras plus rentrer à nouveau dans celle-ci ni y revenir.

Le bruit revint dans la salle. Finarfin avait ouvert la porte et faisait signe à Leucis de le suivre. Arrivé dehors, l'ancien se tourna vers le moine.

-Bon, tu vois cette rue là bas, dit-il en indiquant une ruelle partant vers l'Est de la ville. C'est là-bas que tu trouveras la plupart du nécessaire dont tu as besoin. Tient prend ce cachet, cela te permettra de tout payer. Maintenant je dois aller régler certaines affaires, pour tout le reste tu devras rejoindre le bâtiment principal et là tu sera pris en charge par quelqu'un qui t'indiquera tout le reste.

Après un geste d'au revoir, Finarfin partit et Leucis se retrouva seul dans la grande ruelle. Il se décida de partir dans la direction indiquée par l'ancien. Il passa le reste de son après-midi à explorer la ville, il visita plusieurs échoppes et expérimenta quelques produits magiques qu'il trouvait étonnant. Au fond d'une ruelle, il trouva une échoppe étrange qui vendait des bras articulés sûrement servant de pièces de rechange aux automates qu'il avait vu précédemment. Il entra dans celle-ci et le son d'une petite cloche retentit. Il entendit dans l'arrière salle quelqu'un qui posait ses outils puis quelques secondes plus tard une jeune Kitsune apparu et se présenta.

-Bonsoir étranger, vous désirez ? demanda-t-elle avec une voix féline.

-Bonsoir, je viens pour une demande spéciale. J'ai besoin d'un bras mécanique ayant ma morphologie qui pourrait m'aller.

La marchande étudia de plus près le moine et réfléchis. Elle repartit dans son arrière boutique puis revint cinq minute plus tard avec quelques bras de différentes formes. Ils discutèrent pendant à peu près une heure et Leucis expliqua ce qui voulait faire de ce bras à l'artisane. Il en testa plusieurs et finis par en choisir un d'une très bonne qualité. Il était façonné avec des plaques de bronze et orné de motifs et d'arabesques. Les mécanismes étaient précis et il était celui permettant la plus grande possibilité de mouvements. Il utilisa le cachet pour payer ce bras et quitta l'échoppe. Il marcha en sens inverse vers une boutique qu'il avait vu plus tôt et qui vendait des pierres magiques de toutes sortes. Il en chercha une qui pouvait rentrer dans un des boîtiers qui servait initialement au contrôle de la vapeur. Quand le jour tomba il en trouva une qui ferait l'affaire. Après avoir visité d'autres boutiques comme par exemple pour des vêtements, une malle et autre, il s'installa dans un parc sous le clair de lune et prépara le nécessaire pour recréer son bras.

Il canalisa de la magie et l'insuffla dans la pierre. Puis il récita un sort pour que l'énergie soit permanente dans le cristal et se recharge avec les flux du monde spectral. Ensuite il l'inséra dans le boitier du bras et il plaça le membre mécanique au niveau de son coude. Après avoir incanté son sort il réussi enfin ce dont il rêvait depuis plus d'un mois maintenant. Son bras pris vie, les arabesques s'illuminèrent et semblaient bouger naturellement. Le métal se lia à la peau. Sa chair et l'objet s'allièrent si bien qu'on ne vit pas clairement la frontière entre les deux. Il l'essaya ensuite et une larme de joie courut sur sa joue. Il arrivait à parfaitement bouger et le mécanisme paraissait à la limite du mysticisme. Il était fier de sa réussite et son nouveau bras faisait office aussi d'atout voir d'oeuvre d'art. Il replia ses affaires apaisé et parti en direction de l'académie centrale. Son oeuvre l'avais épuisé et il ne fit pas attention à l'ombre qui coulait derrière son dos le long des bâtiments.