{T1} [Act I] Le Moine Sombre Chap XX:

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Chapitre XX:

Il se réveillèrent l'un avec l'autre le lendemain matin. Le soleil commençait à prendre de l'altitude et il sentait la chaleur monter légèrement dans la pièce. Il pouvait sentir la douce respiration de Sekira sur son torse. Sa queue de fourrure était toujours enroulée dans la sienne. Ses cornes, comme toujours quand il était allongé sur le dos, lui relevait un peu la tête. Cela lui donnait quelques mal de cou parfois et lui tirait le crâne mais ça restait très supportable. Il regarda le plafond de l'atelier ou chambre de la Kitsune. Elle vivait dans la misère comme elle l'avait dit. Il la souleva doucement et la déposa au sol. Il enfila une chemise et un pantalon en toile puis s'approcha du golem. Il était resplendissant et mystique. Le métal vibrait quand il s'approchait de la machine. Il avait la sensation de résonner avec celui-ci. Des ondes de Ki régulières accordées avec ses battements de cœur faisaient luire les plaques de bronze polies. Leucis sourit puis s'écarta de la machine. Il partit préparer du thé. Il fit chauffer sa paume pour mettre la théière à bonne température. Quand cela fut fait, il trempa les feuilles dans l'eau puis referma le couvercle. Il déposa la théière sur l'établi puis alla s'appuyer contre la fenêtre pour respirer l'air extérieur. Il sentait l'humidité qui provenait des machines à vapeur disposées dans la ville. Elles étaient en effet pratique pour gérer les taches manuelles. Elle ne se fatiguaient pas, travaillaient avec une efficacité optimale à chaque instant et n'avaient pas besoin de paillasse. Un moyen efficace d'éliminer pauvreté, criminalité et petites classes sociales, pensa-t-il.

Il entendit un miaulement et se retourna. Sekira se réveillait enfin. Pendant quelle reprenait ses repères et se relevait, il prit deux tasses et les remplit de thé. L'odeur douce des feuilles parfaitement infusées emplit la pièce. La Kitsune se releva gracieusement et sourit en le voyant. Ils s'embrassèrent et il lui tendit une tasse. Elle le remercia et ils burent en silence chacun dans leurs pensées. Quand elle eu fini, elle s'étira et alla devant le golem. Elle fit courir ses ongles en forme de griffe sur le bras de celui-ci et, en même temps, Leucis ressentit un picotement. Il leva sa chemise et observa son bras, une ligne luisante apparu légèrement puis disparu, correspondant au toucher de la Kitsune sur le golem.

Après avoir fini sa boisson, Leucis embrassa la Kitsune, la remercia une fois de plus et se téléporta dans sa demeure. Lya était parti et avait tout emporté avec elle. Il se dit que tout cela était pour le mieux, cela lui éviterait de la blesser plus qu'elle ne l'était déjà. Après avoir tout remis en ordre et tout nettoyé, il se prépara et s'habilla avec des affaires plus adaptées à l'Académie.
Il avait maintenant besoin de recharger sa magie. Il remarqua qu'elle se régénérait plus vite que dans son ancien monde. Cela était surement dû au fait que beaucoup moins de personne en utilisait. En effet, il y avait plus de magie qui flottait dans l'air. Il pouvait voir les filins de différentes tailles et couleurs traverser la cité de part en part.
A chaque étudiant en étaient reliés et grâce à ça il pouvait déterminer le type magique de ceux-ci.

Il se dirigea vers la bibliothèque principale puis entra dans l'alcôve privée de L'Archimage. Il devait étudier toutes les caractéristiques du monde, toutes ses règles et la magie présente dans celui-ci. Il se rappela son objectif principal, tuer cet ensorceleur. Il avait passé beaucoup trop de temps dans cette académie et cela ne lui avait pas apporté beaucoup pour l'instant. Il resterait jusqu'à avoir assez de connaissance et préparation pour aller battre l'ensorceleur. Il passa plusieurs heures sans relever la tête de sa pile de livre, parchemin ou autre source de savoir exotique qu'il ne connaissait encore que très mal. Il réalisa bien que la magie ici était bien moins évoluée que son ancien chez lui. Mais du point de vue de la complexité de toute les machines qu'il pouvait observer, les habitants d'ici étaient bien plus avancés.

Son corps se fit de plus en plus lourd au fur et à mesure qu'il s'acharnait sur ses études. Au bout de trois jours consécutifs il s'écroula sur sa pile de document et s'endormit d'un sommeil sans rêves ni pensées.

Quand il se réveilla il fût engourdi. Sa bouche était sèche et ses cornes, qui avaient soutenues sa tête pendant ces longues heures de sommeil, lui avaient procuré un mal de crâne important. Il prit le temps de se remettre les idées en place et il sentit quelque-chose d'anormal, une puissance familière l'appelait. Il fut surprit par ce signal, cette pulsation régulière et apaisante qu'il connaissait tant mais dont il ne se rappelait la provenance.

Il se laissa guider par ce qui devenait à ses oreilles une mélodie. Il sentait son esprit marcher sur un sentier de paix. Calme et sécurité régnaient. Il se vit approcher d'un des murs de la bibliothèque et le traversa sans mal. Son corps était passé dans le monde spectral le temps de traverser le mur. Il se retrouva alors dans une alcôve sombre.

Sa vision nocturne lui permit de voir nettement. C'était une petite salle de deux mètres sur trois maximum mais il ne pouvait par contre voir le plafond qui devait bien dépasser les vingt mètres de haut. Il devait se situer dans un espace secret entre deux des tours composant le bâtiment. La pièce était vide mais il y avait trois piédestal au milieu de celle-ci. La mélodie l'envoûtait de plus en plus. Il se sentait porté et tout ses mots s'en allèrent. Il ne se dirigeait plus consciemment, juste guidé par ce rythme enivrant. Sur chaque socle se tenait un grimoire. Chacun émettaient une lueur différente. Un émettait une chaleur apaisante et brillait d'un orange rougeâtre. Un second déformait l'espace autour de lui et il voyait les poussières être plus attirées vers le sol et ralentir en se rapprochant du grimoire. Enfin le dernier lui était encore plus étonnant. Il brillait bien mais la lumière n'apparaissait que dans l'esprit car elle ne produisait aucune ombre et aucune poussières n'approchait de celui-ci. Il s'approcha lentement des piédestaux et observa les grimoires. Des runes anciennes étaient inscrites sur les ouvrages. Il fit plus attention et remarqua qu'ils étaient tous signés ...

... Mirus.

Fin de l'Acte I

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