48 : Subtil

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Fun fact : Y a des lecteur:ices qui lisent les chapitres de cette Bombe plus vite que je les poste XD

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48 : Subtil

Jolt regarda l'heure à son portable. 13h30. Pretty était assis·e au bar café de la résidence, æl était arrivæ avec 10 minutes d'avance. Jolt aussi. Mais il avait passé ces 10 minutes à l'observer.


— Hey, lança-t-il d'un superbe ton amical. Ça fait longtemps !


Pretty se retourna, æl aussi avec un sourire magnifique. Qu'est-ce qui ne l'était pas, chez æl ?


— Jolt ! Qu'est-ce que tu deviens ?


Il n'y avait presque personne. Le comptoir se trouvait au centre d'une immense pièce circulaire au rez-de-chaussée, toute de verre, qui laissait admirer les somptueux jardins aménagés.


— J'ai l'impression de venir te voir en maison de retraite, papy.


La pièce était remplie de tables de deux, quatre, six, toutes de verres elles aussi, toutes vides. La seule vie se trouvait avec le barman en uniforme, derrière son comptoir, qui essuyait un verre comme on les voyait toujours faire dans les films.


— Pas grand chose, soupira Jolt. Je sais qu'il se passe des choses, dehors, mais... Honnêtement j'ai un peu l'impression d'être en maison de retraite aussi.


Pretty avait déjà une boisson, æl la porta à son sourire.


— J'ai entendu parler du scandale, avec le plagiat.

— Ouais...

— L'opinion publique a plutôt l'air de ton côté, d'après ce que j'ai vu.

— Mmh...


Le barman s'approcha avec un verre pour Jolt, et le déposa devant lui.


— J'ai commandé pour toi, c'est... une infusion de fruits ?


Le liquide ambré, dans un verre transparent, aurait pu être tout et n'importe quoi. C'était la même chose que buvait Pretty. Jolt désigna son verre.


— Infusion de fruit ? répéta-t-il.


Pretty soupira.


— Quoi, tu veux goûter ?

— Je suis pas ton sponsor.

— Tu me le rappelles vraiment, pourtant.


À Jolt, de soupirer.


— Pretty, tu t'attendais à quoi ? On s'est pas parlé pendant des semaines, et-

— Et tu t'es immédiatement dit que j'avais replongé ? Toi aussi t'es passé en silence radio pendant des semaines !

— Mais moi, je ne suis pas alcoolique !


Le barman leur jeta un très bref regard. Pretty se laissa retomber dans son siège :


— Subtil.


Merde.


— Je suis désolé.

— Ça va, je comprends.

— J'étais inquiet pour toi. Quand un·e addict arrête de répondre à ses proches, et s'isole...

— Je sais, j'ai lu les prospectus. Et je l'ai vécu.


Pretty but une autre gorgée.


— Bon... Qu'est-ce que tu deviens, sinon ? J'ai l'impression de venir te voir en maison de retraite.

RADICAL : T1 「MxM」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant