49 : Il tua l'oiseau

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Ce titre est important, il contient quelque chose que j'ai essayé d'installer depuis le début du roman bref j'espère que ca va marcher blblblblblbl

***

49 : Il tua l'oiseau

Satine sourit en ouvrant sa vitre conducteur.


— Hey, Solstice ! Quoi de neuf ? Ça a été, ton frère ?


La quarantenaire, à la barrière d'entrée, s'accouda à la vitre.


— Ouais, fit-elle en passant rapidement en revue quelques pages de son registre. Son opération s'est bien passée, mais les médecins trouvent ça bizarre d'avoir une appendicite à son âge.


Satine rit nerveusement.


— Y a un âge pour ça maintenant ?


Elle parlait trop vite, sa tension transpirait de la moindre consonne.


— Ben c'est plus ou moins ce que je me suis demandé, répondit la gardienne d'un ton égal. 'Fin tu sais, tant qu'il ressort pas de là avec un truc encore pire...

— Grave.


Elle tapait sur son volant. Elle arrêta. Solstice releva les yeux de son registre et les plongea dans les siens :


— C'est bizarre, meuf, je te trouve pas.


Putain de merde...


— C'est Georges avec un G et un E.

— Ouais, ouais...


Les quelques secondes supplémentaires durant lesquelles la gardienne chercha encore n'apportèrent rien à Satine.


— Ça doit être un oublie, désolée. Bouge pas, je vais appeler-

— Écoute. Solstice. J'ai besoin d'entrer. Je suis pas sur le registre, et si t'appelles, on va m'envoyer la sécurité.


Ni l'expression ni la posture de Solstice ne varièrent.


— C'est une question de vie ou de mort. Mon client est en danger, mon collègue aussi, je dois entrer. Je vais ressortir direct et jamais revenir. S'il te plait.


Elle baissa les yeux, pinça les lèvres. Se redressa de la vitre :


— Je peux pas te laisser entrer si t'es pas autorisée, Satine. C'est littéralement mon job, je serais virée.


Merde merde merde.


— Sol-

— Mais...


Elle s'écarte un peu du véhicule.


— J'ai entendu dire que les barrières comme ça sont faciles à défoncer, en voiture. Avec un peu d'élan, je veux dire. Et si ça arrivait sous mes yeux, je serais tellement surprise que j'aurais bien besoin de deux, trois minutes avant d'appeler à l'aide.


Satine, pensive, hocha la tête.


— Merci.


Elle remonta sa vitre, commença à reculer comme si elle partait. Mais une fois assez loin, elle écrasa l'accélérateur. Ses roues crissèrent, avant de la propulser droit dans la barrière, qui se plia comme un fétu de paille sous l'impact.

Quelques minutes de sursis n'était pas ce qu'elle avait espéré, mais c'était mieux que ce qu'elle avait craint. En trombe, elle traversa le parking visiteur. Il était 13h55.

RADICAL : T1 「MxM」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant