18 : PETIT CHAT, PETIT CHAT, TU NE RÊVES PAS

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ET VOILA, comme promis, le chapitre suivant.
Vous vous rendez compte, on est presque au chapitre 20 ! Déjà !!

Fun fact pas si fun : mes correcteurs automatiques ne reconnaissent pas le mot Docteure. Ni agresseuse. Les femmes et personnes se désignant au féminin peuvent être docteures, et sans que ce soit lié aucunement, dangereuses. Ne vous dites jamais qu'un comportement louche ou carrément abusif n'est "probablement pas si grave" juste parce qu'il vient d'une personne se désignant au féminin. Les personnes abusives peuvent être de toutes formes, identités, ethnies et couleurs de peau, croyances, origines et de tous genres. Si vous n'êtes pas à l'aise, protégez-vous, vous n'avez jamais à taire votre malaise dans une relation saine.

SUR CETTE NOTE, le chapitre <3


***


18 : PETIT CHAT, PETIT CHAT, TU NE RÊVES PAS

Force fit un rêve. Ou peut-être fut-ce juste un souvenir qui lui revint. Pouvait-on se souvenir en rêve mais pas éveillé ? Pouvait-on se rappeler de choses qui n'étaient pas arrivées ?

Il était au milieu d'un carrefour, sur la route, au croisement entre deux avenues au trafic dense. Mais tout était suspendu dans l'espace. Ses jambes s'étaient enfoncées jusqu'aux genoux dans le goudron, il était coincé. Il ne pourrait jamais partir, il ne serait plus jamais libre.

Il y avait quelqu'un juste à côté de lui, sur un fauteuil confortable, un bloc-notes à la main. C'était une personne féminine, à la peau hâlée, et à l'épaisse natte de cheveux noirs qui tombait sur son épaule et son fin torse plat. Docteure Lava Jenkins, la thérapeute que Force avait depuis toujours.


— Vous vous sentez lourd, dit-elle.


Elle avait toujours vouvoyé Force, même enfant.


— Toutes vos craintes et vos soucis sont sur vos épaules. Ils vous alourdissent. Ils sont là, ils s'alourdissent. Ils commencent à glisser.


Force se sentait s'enfoncer dans le sol, toutes ses craintes sur les épaules.


— Ils glissent de vos épaules, et vous commencez à vous détendre.


Il se détendit, enfoncé dans le sol jusqu'à la taille. Il était toujours très lourd.


— J'aimerais revenir à ce qui s'est passé, Force. Au jour de la destruction du complexe.


Force ne voulait pas revenir là. Il continua de s'enfoncer. Toutes ses craintes continuaient de l'alourdir.


— Pourquoi un tel état de rage ? demanda Jenkins sans le regarder, les yeux rivés dans son bloc note. Qu'est-ce qui vous a poussé à réagir comme ça ?

— La vérité, répondit Force d'une voix calme.


Mais le calme était un mensonge. Il était terrorisé. Il était obligé de paraître calme, c'était ce que la présence de Jenkins lui faisait. Ça, et placer toutes ses craintes sur ses épaules.


— Je me suis souvenu de mon âge...

— Votre âge ?

— Mon véritable âge.


Il s'était souvenu qu'on l'avait fait oublier. Il avait été plongé dans l'intense confusion de découvrir une petite part seulement de la vérité. Il se souvenait désormais qu'il avait le pouvoir d'en voir plus. De voir tout.


— J'étais perdu, tenta-t-il d'expliquer sous la contrainte. J'avais peur, je n'arrivais plus à réfléchir... et j'ai lâché prise.



Le lendemain, vers 11h, Force reçu de Satine l'information que la maison avait été nettoyée et déblayée, qu'elle était de nouveau habitable pour le client. Durant le trajet retour, Jolt, assis derrière le siège passager, demeura sombre, fermé. Tout le contraire de la veille. Calme. Mais le calme était un mensonge.

***


That's all folks.
On se voit vendredi <3 ?

RADICAL : T1 「MxM」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant