RADICAL : T1 「MxM」

34 : Le reflet lui faisait signe

EN RETARD ENCORE
Cette semaine est vraiment folle pour moi. On a tous nos rendus et la semaine prochaine, BOOM, examen. Dormir n'est plus une option.

Sur une autre note, l'une des illustrations que je vous avais montré pour patienter pendant le vendredi de la Y/Men a été signalée par quelqu'un, du coup j'ai dépublié la partie concernée.
Je souhaiterais que la personne cesse de me suivre. Ne pas aimer ce que je fais est son droit mais je ne crois pas que ce soit la peine de s'y exposer si ça lui déplait au point de signaler, et ça ne vaut clairement pas le coup pour moi.

***

34 : Le reflet lui faisait signe

Pretty se regarda dans un miroir. Æl ne voyait plus son reflet, ce n'était plus son visage en face d'æl. Ça læ terrifiait. Cet autre visage, à la place du sien, ne signifiait que folie. Ça ne pouvait pas être autre chose, pas vrai ? Personne ne semblait voir la différence. Æl devenait dingue.

Mais est-ce qu'on l'aurait même vue ? Ce visage... Il lui ressemblait tellement. Juste assez différent pour être anormal, pas assez pour que ce soit sûr. C'était ça, le pire.

— Alors ? lança Jolt depuis son lit quand Pretty quitta la salle de bain.

L'invitæ sourit. Æl venait rendre visite à son ami, pas faire étale de sa lente et complète perte de pédales.

— J'approuve !

Æl vint se laisser tomber sur le matelas.

— Pour en revenir à cette psy, reprit-æl en attrapant la carte de visite, elle m'a l'air pas mal.

— Mouais...

Pretty essayait de contrôler le moindre accent dans sa voix, la moindre expression. Le plus dur, c'était de ne pas sursauter, chaque fois que ses yeux croisaient une surface réfléchissante.

— Je pense en voir un ou une, aussi. On pourrait le faire ensemble.

Non. Ça débordait.

Jolt lui lança un regard fatigué, mais intrigué :

— Tu veux voir un psy ?

— Oui, répondit Pretty d'un ton amusé.

Æl ne s'amusait pas du tout. Pretty était bon·ne acteur·ice, æl pouvait jouer n'importe quelle émotion. Mais l'anxiété commençait à l'empêcher de déterminer laquelle aurait été appropriée.

— Je crois que j'ai des hallucinations, je vois quelqu'un d'autre dans le miroir.

C'était ça, c'était exactement ça qu'æl n'avait pas voulu dire. Ça débordait. Pretty et Jolt s'était toujours tout dit. Assis·es ensemble à une terrasse ou nu·es sous les draps, aucune circonstance n'avait été trop étrange. Æls s'étaient toujours parlé.

Se taire était trop complexe, trop étrange. Pretty avait besoin d'en parler à quelqu'un. Mais Jolt n'était pas disponible.

Pretty était en train de perdre la tête et Jolt ne devait pas le réaliser. Pas tout de suite. Il n'était pas trop tard pour tourner cet appel à l'aide en blague.

— C'est bizarre, non ?

Jolt semblait confus, coincé dans une réflexion compliquée.

— ...Oui ? dit-il. Tu... veux en parler ?

— Non, je disais juste ça comme ça.

L'un·e sourit, l'autre ne mordit pas du tout. Æls se disaient toujours tout, que Pretty se taise devait aussi être pénible pour Jolt.