12 : Un vieux songe

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12 : Un vieux songe


Allo ?


Il avait presque immédiatement décroché.

— Bonsoir, Mons-

Russel.


Il... semblait soulagé ?

Il y eut un silence de plusieurs secondes. Jolt, pressé contre le verre de son téléphone, retenait son souffle, et Force ne savait pas comment traiter à ça.


— ...Je voulais m'assurer que tout allait bien, finit-il par dire.


Jolt soupira, comme s'il respirait à nouveau.


Ok.

— Est-ce que tout va bien ?


De nouveau, silence. Force pouvait entendre Jolt, les lèvres entrouvertes, tenter de répondre à cette question sans parvenir à mentir, sans vouloir avouer la vérité. Les secondes défilèrent en un instant, ou peut-être se dilatèrent en longs, longs battements de cœur.


Russel, reprit Jolt d'un ton épuisé. Qu'est-ce que vous... pensez de moi ?


...Oh.

De toute évidence, Force ne pouvait pas être complètement honnête.


— J'ai eu des clients beaucoup plus, eum ... difficiles à suivre.

Pas en tant que client...


Jolt passa ses mains sur son visage. C'était tellement étrange, Force pouvait le voir faire juste aux sons qu'il entendant par téléphone. Entendait-il seulement quelque chose ?


Tout le monde pense que je suis... une salope, ou quelque chose comme ça. Ils s'imaginent que tout ce qui m'intéresse c'est le sexe, c'est tout ce qu'ils savent, c'est tout ce qu'ils veulent savoir...


Ça n'avait pas été ce qu'avait voulu savoir Force. Mais il s'était malgré lui prit pleine tête tout ce que la presse pouvait relayer du célèbre Jolt Curtis.

L'agent de sécurité avait cru que son client alimentait l'attention dont il se nourrissait, alors que c'était le contraire. Cette attention là était son poison. Il l'avait jugé sans même prendre connaissance de ses appels à l'aide.


Quoi que je fasse, je... Je sais pas. Mon corps est une propriété publique, j'en sais rien. Je veux juste... Je suis quelqu'un, à l'intérieur, merde... Je fais de mal à personne.


Jolt s'essuya les yeux, Force s'en rendit compte malgré le silence.


Parlez-moi de vous, Russel, enchaina brusquement la faible voix de Jolt.

— ...de moi ?

Oui... Au final, je sais pas grand chose de vous, à part...


Qu'il était Sui Generis ?


...la base.

— Et bien...


Qu'est-ce qu'il y avait vraiment à dire ? Force n'avait pas eu une vie très atypique, du moins il ne pensait pas.


— Mes deux parents sont morts, quand j'étais enfant, commença-t-il. J'ai vécu assez longtemps sans domicile quand j'étais mineur.

Oh.

RADICAL : T1 「MxM」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant