Imaginer une scène fixe et gelée dans le temps.
Tu serais assise seule, décontenancée, admirant le bordel pas possible autour de toi, confuse et regrettant les moindres choix insignifiants que tu aurais fait au long de l'entièreté de ta vie. Puis ton voisin à côté aurait son verre de rosé à la main.
Les vieux du huitième seraient penchés sur leur balcon en train de mettre en marche le plan diabolique réservé à la coloc juste en dessous de chez eux qui s'amusait bruyamment dans la piscine de la cour.
Les deux familles de sept enfants seraient face à face, visiblement en colère.
Puis tu aurais ton voisin de palier agrippé à ton poignet, attendant pour la bonne occasion.
Maintenant, imaginez cette même scène prendre forme et s'animer.
Les éclats d'alcool du verre de ton voisin de table d'éclatèrent sur le visage du voisin assis en face après un mot de travers déblatéré indubitablement trop fort à cause d'un verre de trop mal passé le long de l'œsophage.
Quant à toi, tu cachas ton visage dans tes mains comme par réflexe, tout en repassant ta vie dans ta tête. Morte bien trop jeune.
Des hurlements aigus se firent entendre quand les voix aigris et agacés jetèrent de leur haut balcon un sceau plein de crevettes et de petits calamars vivants en direction de la piscine gonflable utilisée par les jeunes qui faisaient des fêtes très régulièrement juste en dessous de chez eux.
Puis comme si ce n'était pas suffisant, les deux familles les plus nombreuses s'insultèrent par jalousie -probablement, en réalité quiconque était bien dans sa tête n'était pas capable de comprendre réellement la situation- avant de se frapper dessus avec une élégance rare.
Puis une main chaude mais effrayante sur le coup agrippa ton poignet et t'entraina à l'écart, heureusement -ou pas d'ailleurs-. Courant à travers les hurlements, les jets de verres alcoolisées et les rires des peu concernés mais divertis, tu partis en fou rire à ton tour, entraînée par la touffe rosâtre familière qui flottait dans le vent devant toi.
Arrivée dans le hall de l'immeuble, tu te laissas tomber au sol avant de reprendre ton souffle. Face à toi, Jimin, ton voisin de gauche, qui avait emménagé en même temps que toi, il n'y avait pas plus de trois mois.
— C'est la raison pour laquelle je n'avais jamais fêté la « Fête des Voisins ». Ça part dans tous les sens, j'ai l'impression d'être aux fêtes de Bayonne.
Il se mit à glousser d'un rire clair et léger. Ses mains appuyées sur ses hanches, il te sourit tendrement.
— Parait que c'est à faire.
— Au prix du Ricard, t'as intérêt à prévoir quelques centaines, garçon.Parce qu'en effet, le splendide -tout est relatif- désastre d'aujourd'hui est lié à la fête des voisins, qui se caractérisait dans votre immeuble d'un grand repas avec tout le monde dans la cour. Tu ne l'avais jamais fêté auparavant et voyant aujourd'hui, ce n'était pas particulièrement regretté.
— On a de sacrés cas par ici. Tu sais ce qu'elle a fait la folle au chat du second ? te demanda-t-il d'un ton complice en s'asseyant au sol à tes côtés à son tour.
Tu secouas la tête, signifiant que non.
Puis ainsi, gossipant sur tout ce que vous saviez -et ça s'était accumulé en trois mois- vous vous amusâtes et apprîtes à vous connaître. Tant mieux pour toi, le jeune voisin de ton âge aussi sexy qu'Apollon lui-même passait cette soirée ratée avec toi à se marrer. Plutôt bon programme en fait.
Au final, vous remarquâtes au fil de la soirée pas mal de personnes déchirées et trempées par les arrosages maladroits -oops- et en rîtes jusqu'à ce que, de plus en plus à l'aise, tu lui jetas ta bouteille d'eau -que tu avais eu le temps de récupérer au passage- au visage après une remarque pseudo déplacée.
Il flirtait rapidement, c'était léger et ambigu, plutôt flatteur et sympathique, puis après une remarque abusée -c'était forcé-, tout naturellement, le contenu de ta bouteille -du moins le peu qui restait- lui finit au visage.
Il baissa la tête, t'inquiétant, avant de se mettre à rire. Tu mis quelques instants avant de t'apercevoir que son rire était différent de celui en début de soirée. Il était plus... sombre.
Il releva les yeux, des goutes d'eau perlaient de ses cheveux et glissaient le long de sa peau de porcelaine. Il était magnifique, mais là, tel un démon, il était carrément sexy.
L'eau faisant transparaître sa chemise, ton cœur s'accéléra.
Oh. Tu la joues comme ça, donc.
Tu te mordillas l'intérieure de la joue. En réalité, il ne t'effrayait pas du tout. Il s'avança vers toi.
Il était au moins trois heures du matin, et pour l'une des premières fois de ta vie, tu ne ressentais pas la fatigue du tout. L'excitation et l'amusement te tenaient fermement éveillée.
Il glissa sa main contre ta joue et la caressa avant de passer son pouce sur tes lèvres.
— Tu es bien joueuse.
— Je suis simplement à l'aise, Jiminie.Ses sourcils se froncèrent. Il t'avait confiée il n'y avait pas deux heures qu'il détestait qu'on l'appelle « Jiminie ».
— Qui aime bien taquine bien, répondis-tu comme s'il s'agissait d'une évidence en haussant les épaules.
— Tu m'aimes bien, donc ?Ah. Zut. Crotte. Flûte.
Tes joues s'empourprèrent légèrement.
— N-non.
Seigneur dieu, Y/N ! Tu es d'une crédibilité infaillible.
Il afficha un sourire satisfait.
— Même un peu ?
C'était qu'il était très proche le garçon. Son souffle frappait tes lèvres. Puis, d'une attraction mutuelle terriblement forte, tes yeux fixèrent ses lèvres pleines et pulpeuses et tu ne pouvais t'en détacher.
Finalement, vous rompîtes l'espace sans vous en rendre compte, et vous vous embrassâtes avec passion, vous découvrant sous un nouveau jour. Se décrochant pour mieux se retrouver, et ainsi de suite.
Se retirant, Jimin posa son front sur le tien avant de sourire gentiment.
— Ça faisait quelques temps déjà que je voulais t'embrasser.
Tu écarquillas les yeux.
— Ah oui ?
Finalement, il te souleva dans ses bras et te ramena à ton appartement sans te laisser toucher le sol, embrassant avec délicatesse ton cou et tes cheveux.
Devant ta porte, il murmura à ton oreille :
— Sois prête pour dix neuf heures, ça sera notre premier rendez vous.
Tu souris, effrontée, haussas les sourcils et roulas des yeux.
— Peu importe.
Il te répondit de la même manière :
— Bon, soupira-t-il, c'est vrai que tu n'es pas si bien que ça en plus.
Puis il tourna le dos, comme si de rien n'était. Tu te précipitas vers lui et frappas gentiment son épaule.
— Hé ! C'est carrément vexant ça ! lui reprochas-tu légèrement en riant.
Il déposa furtivement ses lèvres sur les tiennes. Puis encore. Et encore. Puis au fur et à mesure, ton corps fut encerclé par ses bras.
T'enlaçant juste fermement, son visage dans ton cou, humant ton odeur corporelle, vous vous rendîtes tous deux compte à quel point votre histoire allait être spéciale.
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BTS Imagines
FanfictionJuste un recueil sur le groupe a tendance médiatique mondiale BTS. [Commandes Fermées]