Chapitre 4

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Les jours passèrent et Mina s'absenta de plus en plus fréquemment

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Les jours passèrent et Mina s'absenta de plus en plus fréquemment. Elle parlait peu, avait la mine sombre et finit par ne plus venir du tout. Lucia se focalisa sur son rôle, mais parfois, il lui arrivait d'envoyer un SMS à son amie pour lui demander comment elle allait. Évidemment, elle n'eut jamais de réponses et les messages bleus s'empilaient les uns sur les autres sur son application. Les jours avaient la même rengaine de solitude. Chaque jour, elle se levait et prenait le bus qui l'emmenait à la salle de répétition. Elle dansait sur les mêmes refrains, et le sourire de son amie lui manquait. Et chaque soir elle prenait le même bus pour rentrer chez elle. Parfois, elle croisait le chat blanc sur sa route. Il la regardait et s'en allait sans rien demander. Une fois, elle lui ramena une petite boîte de thon qu'elle ouvrit rien que pour lui, mais l'offrande ne lui fit ni chaud ni froid. Et son sentiment de solitude s'intensifia.

Même le chat ne veut pas de toi comme amie, songea-t-elle.

Juste avant que les portes de l'ascenseur ne se referment, Lucia réussit à se glisser dans l'habitacle, non sans renverser son sac plein de livres.

À présent étalés sur le sol de l'ascenseur, elle se précipita pour les rassembler en vitesse lorsqu'une main se posa sur le Folklore Japonais pour le soulever. Lucia se tourna vers l'homme à qui appartenait cette main qui venait de s'emparer de sa lecture de chevet. Il portait un costume cravate recouvert d'un long manteau noir. Ses cheveux étaient noirs de jais, soyeux et brillants, ils lui tombaient sur les yeux. Leurs regards se croisèrent alors. Lucia bascula en avant, perdue dans l'immensité noire et tourbillonnante des iris de l'homme. D'épais sourcils noirs les surlignaient avec élégance.

- Intéressant comme lecture.

De sa bouche aux lèvres parfaitement dessinées sortait une voix douce et grave, qui vibrait dans l'air et l'homme tendit le livre à la jeune femme.

- M... merci, réussit-elle à bafouiller, se fustigiant de son incompétence à aligner deux mots face à un représentant du sexe opposé en reprenant son livre.

- Je vous mets mal à l'aise, se rendit compte l'homme aux yeux noirs. Je m'appelle Alec et vous êtes ?

Il lui tendit la main lorsque le bip de l'ascenseur retentit. Les portes s'ouvrirent et il fallut une seconde à Lucia pour réaliser que c'était son étage.

- En retard ! Je suis navrée.

Et elle se rua hors de l'ascenseur.

Arrivée dans les coulisses sous les regards noirs de ses camarades, Lucia noua ses cheveux en un chignon parfaitement maîtrisé, posa ses affaires et retira ses vêtements. Le costume l'attendait, blanc immaculé, avec des plumes sur le tutu et un cygne en tulle sur le ventre. Une couronne de plumes symbolisant les ailes de l'oiseau complétait la panoplie. Elle enfila son collant blanc et le costume puis laça ses chaussons de danse avant de s'affairer à son maquillage.

Brasier - La ProieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant