Chapitre 11

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- Luuuuciaaaaaa, fit la bouche de Mina.

Le son de sa voix était d'abord rauque avant de retrouver un timbre clair. Pourtant ce n'était pas sa voix.

Non, celle-ci était bien plus profonde et plus suave que celle de son amie.

- Rappelle ton chien de garde, Lucia, ordonna la voix féminine et sensuelle à travers Mina.

L'eurasienne releva lentement la tête vers la danseuse, un sourire carnassier aux lèvres, terrifiant Lucia qui ne reconnaissait plus les traits de son amie. Des cernes noires soulignaient ses yeux sans éclats et ses vêtements étaient couverts de poussière.

Figée par la peur, elle demeura incapable de parler, déclenchant l'hilarité de son amie. Son rire cristallin contrastait dans le décor lugubre de l'hôpital.

- Viens avec moi. Mina meurt d'envie de te revoir.

- Qui êtes-vous ? Qu'avez-vous fait à Mina ?

Les yeux de la danseuse lui piquaient et sa voix se brisait en atteignant les aigus. L'intéressée se redressa à la manière d'une poupée désarticulée.

- Quelle impolitesse, je ne me suis pas présentée. Je suis Nié, la reine des démons. Et ce soir, ma chère Lucia, tu dîneras avec Lucifer.

Pendant un court instant, le visage de son amie prit les traits d'une belle japonaise à la peau pâle et aux yeux turquoises avant de se dissiper.

Seul l'œil sur son front continuait de fixer Lucia sans jamais cligner, ignorant totalement le docteur qui s'interposait entre les deux femmes.

Mina tendit la main pour enjoindre la danseuse à la suivre.

Tout cela dépassait Alec, et son esprit, qui tentait en vain de rationaliser ce qui se déroulait sous ses yeux dut mettre de côté la raison

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Tout cela dépassait Alec, et son esprit, qui tentait en vain de rationaliser ce qui se déroulait sous ses yeux dut mettre de côté la raison. Mais une chose était sûre, il ne laisserait jamais ce monstre s'emparer de sa patiente.

Le bruit sec des os qui craquent mêlé à celui de la chair qui se rompt le fit se mettre en garde et son corps réagit de lui-même lorsque de grandes lances noires percèrent le corps de l'eurasienne. Les lances poussaient jusqu'à toucher le sol et se pliaient à plusieurs endroits. Il en compta huit et réalisa que ces lances n'en étaient pas. C'étaient les pattes géantes d'une araignée.

Il esquiva de justesse la première patte qui se planta dans le mur à sa gauche. La pointe s'était enfoncée de plusieurs dizaines de centimètres dans le plâtre comme si c'était du beurre. Son rythme cardiaque s'accéléra comme il comprenait le danger qu'il devait affronter. Il écarta du bras la deuxième qui dévia contre la porte, entaillant le plastique sur la largeur, provoquant un cri de surprise étouffé chez sa patiente. La troisième patte s'engouffra dans la garde ouverte du docteur et trouva la chair tendre de sa jambe droite tandis que la quatrième entailla son épaule comme il perdit l'équilibre. Un peu de sang gicla sur les murs et sur le sol sous la vitesse fulgurante de l'attaque.

Brasier - La ProieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant