Chapitre XI

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--Station LOP-G, Espace, 06/01/2031--

Jason était solidement attaché par Vladimir qui lui faisait une clef de bras. Le prisonnier avait le nez cassé et le visage en sang, malgré tout, il souriait bêtement. À côté se tenait Warren ; qui bouillait de rage, les yeux en furie. Arleen et Nao le retenait de se jeter sur Jason. À côté, Maria était affolé et balbuta à Marc qui venait d'arriver :

-Il a dit qu'il pouvait aller avec nous sur Mars, quand Arleen lui a montré des objections, il est devenu comme fou !

-Il a buté Hayden, ce taré ! Laissez-moi, je vais me le faire ! Cria Warren.

-Il... Il a quoi ?! S'affola Maria.

-En effet, intervînt Marc, c'est lui qui a tué Hayden pour prendre sa place à bord de la fusée. Mais je ne peux pas me permettre de prendre un taré dans mon équipage !

-Tu... Tu ne me comprend pas ! Pû dire Jason tout en crachant du sang.

-On va en faire quoi ? Demanda Nao.

-D'abord, tu peux relâcher Warren, en ce qui te concerne, déclara Marc en regardant celui-ci, tu ne t'acharnes pas sur lui, il y a déjà eu assez de morts !

-Et combien d'autres va-t-il en faire ! S'écria Warren quand Arleen et Nao le lâchait.

-Je... Je ne l'ai pas tué, murmura Jason, sous l'œil de Vladimir, vous vous méprenez...

-Bon... Arleen, Warren et Vladimir, vous venez avec moi, il faut le plus vite possible qu'on enlève ces cadavres, on va les mettre dans l'espace, ordonna leur commandant. Je vous préviens... Accrochez-vous, vous risquez d'avoir des remontées dans le ventre !

-Et nous ? Lui demanda Maria, tu vas nous laisser... Avec ce type ?

-Il n'est plus en état pour tenter quoi que ce soit, mais Nao et Maria, vous le surveillerez !

-Entendu, répondit Nao, qui prenait son rôle très au sérieux.

Marc, Warren, Arleen et Vladimir se rendirent donc à l'endroit où était Jason et Marc. Heureusement pour eux, celui-ci se rappelait de l'endroit où était enfermé les morts.

À la grande surprise de leur commandant, tous tinrent bon et gardèrent leur dégoût pour eux. Aucun ne protesta, même Warren pour qui cela semblait être une habitude, mais malgré ses blessures qui avaient été en partit soigné par Maria, il ne rechigna pas. En ce qui concerne Vladimir, cela ne l'étonna guère, il ne se plaignait jamais, même en pleine acopalypse. Arleen, elle, était faite pour être une meneuse, alors elle ne divulgait jamais ces états d'âme et sentiments aux autres.

Après avoir mit la bonne dizaine de cadavres dans le Sas Sud, se situant à l'opposé du Sas où était la fusée, ils partirent et refermèrent le sas. Arleen actionna le portail extérieur qui s'ouvrit dans un silence de mort. À travers le hublot du portail intérieur, ils purent voir le vide spatial ranimer les corps sans vie des pensionnaires de la station. Arleen tint bon en voyant Hayden se soulever, flottant dans une danse macabre, avant de disparaître dans l'espace et ne devenir qu'un point dans l'immensité de la galaxie. Les corps s'entrechoquaient entre eux, des membres volèrent dans tous les sens. Une tête de femme vint se détacher de son corps, ses cheveux se déployèrent comme si elle avait été électrifié, sa bouche grande ouverte et ses yeux écarquillés au moment de sa mort -sans doute dû au cannibalisme- ne faisait que accentuer ce côté horrifique. À force de se percuter, les corps volaient de plus en plus vite, dans un spectacle morbide.

C'était décidé, Arleen se détourna pour partir afin de reffouler ses émotions qui débordaient en elle, elle était humaine, et ses gens qui s'étaient entre tuer dans un accès de folie pure ne l'étaient plus. Marc se détourna à son tour, il aurait tout le temps de refermer le portail extérieur plus tard, une fois que tous les morts seraient partis. Il fût bientôt imité par Vladimir, qui, d'une tape sur l'épaule de Warren, lui fit comprendre qu'il fallait partir.

Les 4 astronautes longèrent donc les couloirs pour revenir vers le reste du groupe, Arleen devant, quand celle-ci s'arrêta net. Le visage blême, elle se retourna vers Marc, Vladimir et Warren.

-Qu'est ce qui se passe ? S'impatienta Warren.

-Il... Il y a... De la lumière...

-Et ? La regarda-t-il d'une mine inquiétante. Ils ont de la lumière, c'est tout... Tu vas finir par attraper cette folie qui se propage comme la peste, je te le dis !

Marc arriva à la hauteur d'Arleen et constata :

-Elle a raison, c'est pas normal... La lumière est forte... Trop forte !

Aussitôt dit, il courut et piqua un sprint vers les autres, aussitôt suivi par Arleen, Vladimir et Warren. Quand ils arrivèrent vers la salle principale, la porte était ouverte, et le groupe dû se protéger les yeux car la lumière était très forte pour la rétine.

-Qu'est ce qui se passe, ici ?! S'écria Marc en se protégeant les yeux.

-Je... Je suis désolé... Il.. Il s'est écroulé, je me suis approché pour voir s'il allait bien quand il..

-Tais-toi ! Hurla une voix que Marc reconnu comme appartenant à Jason. L'autre voix devait être à Maria.

Peu à peu, ses yeux s'habituèrent à l'immense luminosité. Il pu constater que Jason, en sang, tenait un couteau suisse sur la gorge de Maria. Nao était devant eux, impuissant, ne sachant que faire.

-Il... Il a un putain de couteau suisse et vous l'avez même pas fouillé ! Hurla Warren à en perdre les tympans.

-C'est ma faute... Dit doucement le commandant de la mission, je n'aurais jamais du vous laisser avec lui, on serait partit larguer les corps en étant que eux, ça l'aurait fait...

-Les gars... Vous... La fusée... La mission... Balbuta Arleen, qui semblait être la seule à comprendre la situation.

Alors Vladimir s'approcha doucement, le regard fixé vers le sas par lequel ils s'étaient posés avec leur fusée voilà même 4 jours. À travers les hublots de l'immense portail blindée, l'astronaute russe observa leur fusée, posé à l'horizontale à l'origine, qui avait comme roulé, les stabilisateurs n'exerçant plus leur fonction. En roulant, elle avait percuté le mur gauche et s'était enflammée... À présent, leur seul espoir pour la mission vers Mars venait de brûler en même temps que la fusée. Vladimir versa une larme en se rendant compte de tous le chemin parcouru, de tous les morts, de toutes ces folies et galères... Pour rien.

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