Chapitre XV

13 6 7
                                    

--Espace, 08/01/2031--

Vêtu d'une combinaison spatiale et reliée par un tuyau à la station, Arleen faisait le tour de l'extérieur de la station pour vérifier que tout était sous fonction. Après une bonne heure, elle en avait presque finit quand elle crû voir quelque chose en mouvement au coin de l'œil. Se situant sur le toit de la station, elle se retourna et ses yeux s'écarquillèrent en apercevant un énorme astéroïde fusant vers elle. Elle voulu crier, hurler au micro pour prévenir les autres, mais aucun son ne sortit de sa gorge, comme si elle en avait du plomb.

Après constatation, elle s'aperçut que c'était précisément une comète... Du moins ce ne pouvait être que cela. Elle sentit une énorme vibration quand elle voulut s'accrocher au cordon la reliant à la station. Alors vite, elle tira le cordon à elle pour que la force d'attractivité la pousse vers la porte principal, là où s'achevait la corde la reliant à la vie. Au bout d'une trentaine de seconde, elle y parvint presque, mais, épuisée, elle ne put  rien faire quand la vibration monta crescendo, le cordon glissa, et en deux secondes, tout son parcours fut anéantit. Tout était à refaire. Elle n'osa regarder la comète qui semblait gronder, mais d'un coup, elle se sentit comme pousser d'un violent coup dans le dos. Son front se frappa contre son casque, du sang glissa sur sa visière, elle essaya de ne pas s'évanouir ou la mort l'attendait. Problème : le sang recouvrait la moitié de son champs de vision, un handicap qui pouvait s'avérer fatal dans l'espace. Elle parvint alors à hurler de l'aide au micro, mais elle se rendit alors vite compte que le choc l'avait anéantit.

Soudain, ce fut le noir complet, si tant est que ça ne l'était pas encore. Tout son champ de vision était noircie par l'immense comète dans son dos... Se rapprochant toujours. En absence de gravité, elle se tenait à 5 mètres de la station LOP-G, tout son corps tirait sur le cordon liée à la pression de la comète, menaçant de craquer. Néanmoins, elle ne se laissa pas perturber par l'astéroïde dans son dos qui la couvrait de son ombre. De ses deux mains, elle tira à nouveau sur le cordon pour revenir vers le sas. Elle le referait des centaines de fois si nécessaire, elle aimait trop la vie pour l'abandonner, même si celle-ci semblait vous tourner le dos. Elle s'accrocha alors désespérément à la vie et tira, tira, tira encore. Ses mains n'étaient que chair en souffrance, mais elle ignora la douleur car douleur serait plus forte si elle abandonnait. La comète devait passer tout près d'elle. Une bonne centaine de mètres, pensa-t-elle, et elle devait être si gigantesque...

À force d'acharnement, elle parvint une seconde fois au sas. Elle tandis alors une main pour ouvrir le sas quand... Un projectile fit exploser la porte du sas, le choc la fit s'écarter de quelques mètres avant qu'elle ne reprenne le cordon une troisième fois. Mais une pluie de cailloux fusaient tout autour d'elle. Forcément, pensa-t-elle, la comète en était la responsable. Un caillou passa si près d'elle qu'elle lâcha sans s'apercevoir le fil, et sa tête se tourna d'un coup pour apercevoir une tempête de roches  qui s'abattant sur la station et tout autour... Tout autour... L'espace était en proie à cette pluie de météores alors que la comète fondait... Sur la Terre. Droit vers la Terre, s'aperçut-elle avec horreur. À quoi rimait tout cela ? Arleen était en proie à encore plus de questions et si peu de réponses... Que des indices...

Avec une douleur au ventre, elle se sentait tirée d'un bond vers la station. En redressent la tête, elle vit des flammes sur un bout du cordon. Une roche l'avait effleuré. Une partie de la corde était rongé par le caillou, si elle attendait, le cordon qui la maintenait à la vie allait finir par craqueler et le couper en deux. L'espace n'était que mort, pensa-t-elle avec amertume, contrairement à ce qu'elle s'était imaginer tout au long de sa vie, ce qui était le paradis, ce pour quoi elle avait fait tant d'entraînements, de concours, n'était qu'enfer et damnation.

--Station LOP-G, Espace, 08/01/2031--

Un... Warren contempla le seul vaisseau de secours disposé dans un immense hall, dans les "sous-sols" de la station. Un si grand hall pour qu'un minuscule vaisseau. L'astronaute serra les poings en s'imaginant Jason larguer le reste de vaisseaux dans l'espace pour ne pas que la mission aboutisse et qu'ils restent coincés dans cette prison spatial avec lui. Il en avait laissé juste un, au cas où pour lui, sans doute.

-Ah l'ordure ! Hurla-t-il en frappant du poing un poteau. L'ordure !!!

Son cris se répercuta à travers le hall, résonnant de part et d'autre tandis que Warren continuait de frapper rageusement le poing sur le poteau. Il finit par s'arrêter quand une énorme marque de sang y fit son apparition. Il se laissa alors tomber près du vaisseau, et, d'un regard noir, contempla ses mains. Il était seul, les autres se trouvaient dans les couchettes, à l'étage. Quatre, ils n'étaient plus que quatre pour deux place dans ce foutue vaisseau, songea-t-il, Arleen était dans l'espace, Nao et Éric en train de dormir, sans doute. Et lui... Devant le vaisseau qui pouvait le ramener vers sa Terre, vers sa famille. Il se relèverait, ouvrirait la portière, la refermerait, et ferait démarrer le bolide. Ce ne devrait pas être compliqué à manipuler, il avait été formé pour conduire ce genre de vaisseaux. Au bout de quatre jours, il serait sans doute arrivé sur la bonne vieille planète bleue, et après une série de test et d'enfermement pour que les scientifiques contrôlent son corps à travers diverses prises de sang, il aurait le droit de rentrer chez lui, à Moreno Valley, dans sa ville en Californie. Sa femme l'acceuillera. Ses parents se trouvant à un quartier d'ici, cette fois-ci, il se ferait la promesse d'aller les voir. Oui... Il irait.

Sans ContactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant