Promesses compromises

Chapitre 5

Je monte sur le plongeoir et me prépare à sauter dès que le coup de sifflet retentira. Juste avant, j'entends une voix qui crie :
- Allez l'insolente ! J'espère que tu es aussi bonne en natation qu'avec ta langue !
Je ne sais pas qui a crié ça mais son propos ne fait que de m'énerver, en plus de la pression. Tant pis pour lui, il vient encore plus de me booster. En fait, il y aura toujours des grandes gueules, même à l'université. Je décide de ne pas l'écouter et de me concentrer sur ma course.

Le coup de sifflet retentît alors. Je plonge et me retrouve enfin dans ma bulle. Je ne pense plus qu'à nager et aller encore plus loin, encore plus vite. Je n'entends plus les autres étudiants qui crient. Je ne sens que mes bras et mes jambes qui claquent sur l'eau. Mes premiers cinquante mètres en papillon sont effectués. Maintenant, j'attaque ma longueur sur le dos.
Je ne regarde même pas si je suis dans les premiers nageurs ou non. Je suis juste dans mon élément, coupée de ce qui m'entoure. Je passe ensuite à la brasse, et après, ce sera au crowl, ma nage préférée. Je donne mon maximum. Je rattrape même mon camarade qui est dans la même voie que moi. Il ne me reste plus qu'une longueur après celle-ci. J'arrive au mur juste après l'étudiant. Il fait sa roulade, je fais la mienne juste après lui et le dépasse par en dessous avec une bonne impulsion sur le mur. Je me retrouve alors devant lui et je fonce pour la dernière ligne droite. Je le distance facilement. C'est bon, j'ai touché le mur.

Je regarde autour de moi et vois que je suis arrivée en même temps qu'un autre garçon. Je suis d'abord un peu déçue de ne pas être la première mais je me dis que le plus important est le temps et que, peut-être, ce garçon sera aussi dans l'équipe parce qu'il me semble plutôt fort.
On me dit que mon temps est de deux minutes et quarante secondes, ce qui est un super bon chrono pour ce genre de série. L'autre étudiant aurait fait le même temps que moi. On est donc ex æquo. J'ai hâte de voir les performances de Max et de son co-équipier.

Les quatre autres groupes qui sont passés ont fais quelques bons temps. La première fille, en dehors de moi vu que je suis dans le classement des garçons, a fait un temps de trois minutes et deux secondes. Et au niveau des garçons, il y a celui de mon groupe puis deux autres gars qui ont fait un meilleur temps que moi et un autre qui n'a fait qu'un tout petit peu plus que moi. Ça me stresse. Pour l'instant, je suis troisième. Je n'espère pas qu'il y ait plus de quatre gars dans le dernier groupe qui me dépassent sinon c'est fini pour moi. Je dois être dans les sept premiers.

Le dernier groupe se prépare alors. Max et son pote se mettent dans la même voie. Le coup de sifflet retentît et ils plongent tous en même temps. Les deux sont en miroir, ils vont pile à la même allure. C'est impressionnant... Ce sont les deux premiers à avoir fini et qui se font un check de victoire. Un autre garçon arrive juste après puis, quelque temps plus tard, tout le monde a fini. C'est l'heure du verdict et je ne peux savoir mon classement exacte sans les temps du dernier groupe.

Mickaël nous interpelle tous et on le rejoint au tableau velleda à l'extérieur de son bureau. Il prend les temps du dernier groupe puis finalise le classement dans son bureau. Dix minutes plus tard, il n'en est toujours pas sorti. C'est mauvais signe ça.
J'en profite pour demander à Lou son temps. Elle me dit qu'elle a fait plus de trois minutes trente. Elle ne sera clairement pas prise. C'est un peu dommage, j'aurais bien aimé partagé ça avec elle. Pendant que nous parlons de sa relation avec Antoine, je sens le regard de quelqu'un posé sur moi. Je tourne doucement la tête et vois Max et son pote en train de me fixer. Quand ils remarquent que je les ai repérés, ils affichent un sourire en coin et se remettent à discuter tranquillement. Je ne sais pas ce qu'ils me veulent mais ça ne me dit rien de bon...

Quinze minutes après, il sort enfin de ce fichu bureau. Tout le monde est aux aguets. On attend tous avec impatience le résultat. Il commence alors à parler.
- Bon, je vais être clair avec vous tous. C'était très serré chez les garçons. Chez les filles ça allait. Je vais donc commencer par les filles. Comme on dit, honneur aux dames.
Il se racle la gorge et commence à énoncer les prénoms.
- Première fille : Jade.
- Quelle Jade Monsieur ? Demanda une jeune fille.
- Jade Boreira. Deuxième fille : Antonia. Il y en a qu'une, il me semble. Et enfin, la troisième fille : Lisa.