Promesses compromises

Chapitre 22

Arrivés à la villa, à peine ai-je refermé la voiture que je marche — cours presque — vers la chambre que je partage avec Alek. Toutes ses affaires sont encore rangées dans son sac. Fouiller son bagage est le seul moyen que j'ai trouvé pour essayer de trouver ce qu'il se passe.

Je pose son gros sac marron sur notre lit. Les petites poches sur les côtés ne contiennent que des objets inintéressants tels que des mouchoirs ou des chewing-gums. Je m'attaque alors à la grande poche.

À première vue, seuls des vêtements remplissent ce sac. J'enlève ses gros pulls et ses pantalons histoire d'y voir plus clair. Je découvre une petite fermeture sur le côté. Peut-être que les réponses à mes questions y sont cachées. Les clés de sa maison m'apparaissent. C'est un échec.

J'entends alors la porte d'entrée claquer. Les autres ont peut-être enfin décidé de rentrer. Il faut que je me dépêche si je ne veux pas me faire prendre.

Je tapote avec mes mains pour voir si quelque chose ne m'aurait pas échappé. Je sens alors un truc se froisser avec un petit bruit de frottement. Ça ne peut pas être un vêtement au vu du bruit.

J'enlève alors quelques t-shirts et trouve une liasse de billets avec une enveloppe. Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Pourquoi a-t-il autant d'argent sur lui ? Il doit bien y avoir des centaines voir milliers d'euros là-dedans.

J'entends alors des pas dans les escaliers. Je range au plus vite les vêtements que j'avais sortis de son sac et le remets à l'endroit où je l'avais trouvé. Je fonce dans la salle de bain pour ne pas rester plantée au milieu de la pièce comme quelqu'un de coupable.

Juste avant que je ne ferme la porte, j'entends Alek rentrer dans la chambre et se diriger vers ses affaires. J'espère qu'il ne s'est pas mis dans un sacré pétrin...

Je me démaquille et m'empresse de mettre mon pyjama. Une fois enfilé, je vais m'asseoir sur le lit où je réponds aux dernières notifications que j'ai reçues sur mon téléphone.

Alek est totalement silencieux et le visage sombre plongé dans ses affaires. Il se dirige alors vers la salle de bain pour se changer. Je n'ai pas envie de lui en parler ce soir. Je préfère attendre qu'il se calme et d'avoir plus d'informations. La nuit porte conseil comme on dit...

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Le lendemain matin, au petit déjeuner, je pense encore à la décision que j'ai prise dans la nuit. Lorsqu'Alek s'est couché à mes côtés, il ne m'a pas souhaité un seul « bonne nuit » ou « dors bien ». Rien.

Il ne voulait sûrement pas que je l'interroge sur son « pote » de la boîte de nuit. Un peu de confidence serait de trop pour Monsieur.
L'interroger m'avait traversé l'esprit mais c'était avant qu'il réagisse aussi rudement. Après ça, c'était impossible pour moi de fermer l'oeil.

La scène d'hier soir repasse en boucle dans ma tête. Cela ne fait que de me rappeler le moment où Nathan a commencé à mentir à propos de ses sorties de jour comme de nuit. Mais il n'avait que quinze ans à cette époque alors qu'Alek en a dix-neuf actuellement. Il devrait être assez responsable pour savoir ce qu'il fait...

Pour cette raison, j'ai décidé de lui en parler une nouvelle fois, histoire de savoir en quoi cela consiste mais je n'insisterai pas trop — fin j'essaierai. Tout du moins, seulement si ce n'est pas aussi grave que je ne le pense...

Je finis de bien tartiner ma brioche de beurre et de confiture avant de la fourrer au plus vite dans ma bouche. Je ne me lasserai jamais de ce genre de tartines et encore moins pendant les vacances. Manque plus que les oeufs brouillés, le bacon, le saucisson et les pancakes au Nutella. Oui je sais, c'est très équilibré tout ça.