Promesses compromises

Chapitre 14

Il ne me reste que mon t-shirt ou mon short. Léo enlève ses chaussettes vu qu'il ne lui reste que son caleçon. Je vais alors pour enlever mon t-shirt mais à peine l'ai-je retiré que des sifflements retentissent. Je sens le regard noir d'Alek posé sur moi.

Avant même que je puisse m'en rendre compte, je sens des mains se balader sur mon corps à la vue de tous. J'essaye de les retirer mais c'est impossible à cause de sa force. J'avais oublié que c'était Monsieur Muscles. Il insiste malgré mes protestations.

Ça dégénère.

Je tombe par terre, propulsée sur le côté, et Léo bascule en arrière avec la chaise. Une ombre est sur lui. Après inspection, je constate qu'il s'agit d'Alek. Il n'aura jamais le dessus face à ce mastodonte. Il lui met un coup de poing mais Léo le bloque facilement. Je cris son nom pour qu'il arrête avant de se faire mal mais il ne m'écoute pas.

Cette situation est complètement ridicule. J'aurais très bien pu me débrouiller toute seule.

Me relevant tant bien que mal, je réalise que je suis en soutien-gorge. Mais voyant Alek se faire frapper, je ne m'en préoccupe pas plus longtemps.

Je m'approche d'eux et tente de tirer en arrière Léo, se trouvant au-dessus d'Alek. Mais j'ai beau enroulé mes bras autour de son torse, je n'arrive pas à le faire bouger d'un iota.
- Mais merde, il pèse combien ce machin-là ? m'écriai-je.

Je regarde désespérément autour de moi, appelant à l'aide mais personne ne bouge. La plupart se marre et ça a l'air d'exciter les filles...

Alek semble reprendre le dessus mais il est tout de même très amoché.
- Bon, Alek, stop !

Max s'empresse enfin d'aller les séparer avec un autre homme qui jouait à notre table. Je suis tellement énervée du comportement puéril d'Alek que je décide de partir de cet endroit rempli de testostérone.

Je ramasse mon t-shirt blanc et l'enfile rageusement. Je passe dans le couloir me ramenant à la fête, énervée et dégoutée.

Des personnes se sont endormies à même le sol. Ils devaient être sacrément alcoolisés.

J'enjambe tous ces corps et atteins la sortie. À quelques mètres de ma voiture, quelqu'un m'interpelle. Je me retourne prête à frapper la personne qui ose m'empêcher de partir.

La personne n'est autre qu'Alek et je n'ai vraiment pas envie de lui parler. Je lui lance froidement :
- Qu'est-ce que tu veux ?
Il prend un air outré.
- Un merci ne serait pas de refus.

Je roule des yeux, son égo surdimensionné est insupportable.
- L'utilisation de la violence n'est pas quelque chose que je félicite ou remercie.
- Il serait allé beaucoup plus loin sans mon intervention !

Qu'est-ce qu'il en sait après tout ?

- Et alors ? Ce n'est pas une raison de battre à mort quelqu'un alors que ce dernier est beaucoup plus fort que toi. Regarde ton visage maintenant.

Il a déjà l'arcade sourcilière fendue, la lèvre inférieure ouverte et un hématome sur la pommette. Il est très amoché et c'est pas très beau à voir. Mais malgré tout, il reste attirant et c'est carrément frustrant. Qu'est-ce qui me prend ? Je ne devrais pas penser à ça, surtout en ce moment-même.

- En fait, je ne l'ai pas fait pour toi mais pour Max. Je sais que vous êtes très proches tous les deux depuis très longtemps. Il m'a tout expliqué, dit-il sèchement.

Il m'a tellement déçue par son comportement que sa réplique ne m'étonne même plus et je n'ai plus rien à dire. Je me retourne alors sans lui répondre et monte dans ma voiture. Il toque à ma vitre passagère mais je ne lui jette aucun regard. Toutes les émotions que j'ai ressenties dans la soirée reviennent comme un coup de fouet dans ma mémoire.