Chapitre 9

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Maintenant, ça risque d'être compliqué de faire semblant d'être quelqu'un qui n'a absolument pas eu peur, étant donné mes cris tout du long de l'attraction. Si Max n'a pas encore perdu son ouïe, ce serait un exploit. Mais il semble plus en rire qu'autre chose.

- Tu me rappelles une vieille amie... me confia-t-il songeur.

Mon cœur manque un battement. Alors il a toujours des souvenirs de nous mais il n'a toujours pas l'air de faire le lien. Je prends un air innocent.
- Vous étiez proches ?

Max se passe la main dans les cheveux sans oser croiser mon regard. Il semble gêné et pensif comme s'il hésitait à se confier. Je n'arrive pas à savoir si le souvenir de moi est manifeste et positif.

- Plutôt oui, mais comme des frères et sœurs. On passait pas mal de temps ensemble pendant les vacances. Sauf qu'on s'est éloigné à cause d'un accident et...

Il n'a même pas le temps de finir sa phrase qu'une certaine personne inattendue le coupe.

- Max ! Je te cherchais ! On m'avait dit que t'avais quitté la fête. J'étais sûr de te trouver ici. Il faut absolument que je te raconte quelque chose.

Je reconnais immédiatement cette voix insupportable. Je me retourne vivement avec Max pour qu'il remarque bien ma présence. Je me trouve alors en face de la dernière personne que j'avais envie de voir ce soir. Alek prend alors un air mauvais et un sourire sadique s'installe sur son visage.

- Ah, t'es avec cette fille... Fais attention, elle pourrait te faire une crise avec toute cette foule.

Je lui fais les gros yeux. Il ne doit absolument pas en parler à Max sinon il se rappellera forcément de mes crises d'angoisse dues à ma claustrophobie. Les souvenirs de la fête foraine et de ces dernières serait le combo. Il me reconnaîtrait et ce n'est sûrement pas le lieu propice, à ce moment-là, pour parler de tout ça.

- Alek, commence pas, gronda Max.
- Je te jure, elle m'a...

Je le coupe avant qu'il n'aille trop loin.
- Écoute, comme j'ai l'impression de déranger, je vais y aller.

Je me retourne pour partir mais quelqu'un me retient en m'attrapant le poignet.
- Attends, je te ramène, m'annonça Max. On se voit plus tard Alek, le salua-t-il d'un ton neutre.

Je sens que c'est tendu entre eux et je sais que j'en suis la cause. Ça me fait de la peine de mettre du désordre dans leur amitié. Même si Alek le mérite amplement, Max n'a rien fait. Je l'ai échappé belle. Sans mon intervention, il aurait tout déblatéré. Mais ça ne règle pas le problème. Il va falloir un jour ou l'autre que je lui révèle ma véritable identité avant que quelqu'un d'autre ou qu'un événement le fasse à ma place.

Arrivant à la maison où la soirée se déroule encore, je remercie Max :
- Merci beaucoup pour cette soirée Max.
- Même si c'était mal parti au début ? Me demanda-t-il avec ses yeux d'enfant à qui on ne peut pas dire non.

Je lui souris, monte dans ma voiture et lui répond :
- Même si c'était mal parti, tu as très bien rattrapé le coup.

Il fait une sorte de révérence, j'imagine, qui nous vaut un éclat de rire et il referme ma portière. Je le salue de la main et démarre pour enfin rentrer chez moi. Lorsque je sors de ma place, je croise Alek en voiture dans le sens inverse, sûrement pour retourner à la soirée et parler à Max. Nous nous regardons en chiens de faïence, le regard noir. Je sens dans ses yeux qu'il n'en a pas fini avec moi. Je passe mon chemin et me concentre désormais sur la route.

Après tous ces événements, j'ai hâte de retrouver mon lit et d'avoir une bonne nuit de sommeil. Heureusement que les dimanches existent pour se reposer...

Promesses compromisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant