Chapitre 11

37 12 0
                                    

En rentrant à la maison, je suis assez fatiguée de tous ces événements. J'aurais bien besoin de mes parents pour me remonter le moral.

Je gare ma voiture dans l'allée en gravillons au centre de notre jardin. Je monte sur notre terrasse en bois entourée d'un beau parterre de fleurs et protégée par une pergola. Notre table et nos chaises de jardin sont rangées sur le côté vu que ce n'est pas encore la saison. Mais, on peut voir notre étendoir ouvert avec quelques vêtements humides en train de sécher.

Il faut absolument qu'on achète un sèche-linge. On se croirait au camping sérieux...

Du lierre décore les poteaux ce qui donne un côté assez chaleureux à notre extérieur. Une cabane au fond du jardin abrite tous les outils de jardinage et sert de local à vélo. Ma mère, étant amoureuse des plantes, a un serre rien que pour elle pour s'occuper pendant ses temps libres. Je n'y suis jamais allée faire un tour par peur d'être traumatisée par toutes ces plantes gigantesques qui ressemblent à des monstres la nuit avec leurs ombres.

Je passe les clés dans la serrure de la porte d'entrée, la déverrouille et remarque de la lumière dans la cuisine. Qui est-ce que ça peut être ? Je pose doucement mes clés sur le comptoir et cherche le premier objet que j'ai sous la main pour me défendre en cas de problème. Le seul à ma portée est une pauvre lampe sans fil.

Je suis tellement concentrée que je ne me rends pas compte du ridicule de la situation. Je me mets en position de défense et longe le mur pour atteindre la pièce. Je remarque une personne dos à moi, derrière le plan de travail. Je m'avance discrètement, lève la lampe prête à l'assommer sauf qu'elle se retourne et ce n'est autre que ma mère...

Elle sursaute et émets un cri d'horreur. C'est vrai que je dois ressembler à une psychopathe...

- Olivia ! Mais qu'est-ce que tu fiches avec cette lampe ? Ne me fais plus une peur pareille ! J'aurais pu faire une crise cardiaque, me réprimanda-t-elle.

J'essaye de me rattraper du mieux que je peux avec mon excuse bidon.
- Désolée, j'ai cru que c'était un cambrioleur... D'ailleurs qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas être au café avec papa ?

- Si, mais, tout d'abord, j'ai une excellente nouvelle à t'annoncer !
Elle arrête ce qu'elle était en train de faire, c'est-à-dire cuisiner. J'ai peur, ça devient très sérieux tout ça.

- Bon alors, ton père et moi avons deux amis dans le coin, à quinze minutes d'ici, qui sont restaurateurs aussi et ils vendent car ils déménagent dans le sud. Ils sont homosexuels donc ils n'ont pas de descendance et, comme ils nous connaissent bien, ils nous ont fait une offre sur le restaurant que nous avons acceptée.

C'est une merveilleuse nouvelle ! Ils pourront enfin mettre un peu d'argent de côté pour eux. Mais quelque chose me tracasse. Quand est-ce que je les verrai ?
- C'est trop bien ! Je suis trop contente pour vous ! Mais pourquoi t'es à la maison alors ?

- J'ai passé la matinée à la banque pour signer les papiers, me renseigner sur le prêt et toutes les modalités. Du coup, j'étais assez épuisée et ton père m'a obligée à rentrer. Normalement, on devrait avoir le restaurant dans deux mois donc, il faut que je trouve, pendant ce temps-là, des serveurs qualifiés et, peut-être que je te demanderais ton aide parfois malheureusement, si ça ne te dérange pas. Ça risque d'être vraiment fatiguant pour ton père et moi, donc on rentrera tard. Si tu peux m'aider aussi sur les tâches ménagères ou la cuisine, ça m'arrangerait beaucoup.

C'est à ce moment-là que je remarque les quelques rides plus marquées qui strient son visage et ses cernes qui exposent sa fatigue.
- Oui, t'inquiète pas maman. Je prendrai des initiatives. Je suis fière de vous, c'est top !

Promesses compromisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant