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Je m'assoie entre Judy et sa mère, elles ont été très protectrice avec moi depuis le départ de Yann. Ça me mets assez mal à l'aise à vrai dire. J'ai la sensation d'être une petite chose fragile, une petite fille de cinq ans qu'il faut surveiller constamment.
Il y a beaucoup de monde dans le gymnase, mais je n'ai pas peur, d'abord parce que je suis sous bonne escorte et surtout parce que je sais que Yann n'est pas loin.
Je le vois discuter avec un gars, son coéquipier et ami, que j'ai déjà croisé. Mais l'arrivée d'une fille, jeune, bien foutu me dérange. En même temps qu'est ce que je pensais? Qu'il pouvait s'intéresser à une fille comme moi? Non, il a juste pitié, sa sœur a dû lui raconter mon histoire. Il doit sentir mon regard sur lui. Il se retourne, me fixe et me sourit, je lui rends. Mais nous sommes interrompus par le coup de sifflet, annonçant le début du match.

Je ne suis pas une expert en sport, mais je trouve que Yann est le meilleur joueur de son équipe, je sais que je suis de parti pris, mais quand même. Je ne le quitte pas des yeux, mais je remarque que je ne suis pas la seule. Il y a cette fille qui lui saute dans les bras à chaque panier marqué, par lui ou par un autre joueur. Je ne suis pas violente mais j'aimerais bien, je l'avoue lui arracher les bras pour qu'elle arrête de le toucher.

La fin du match arrive enfin, nous rejoignons la sortie et pouvons prendre un peu l'air en attendant les joueurs.
Judy m'a dit qu'il allait fêter les victoires au bar, je sais qu'elle veut y aller, je vais donc prendre sur moi, même si je sais que de voir Yann avec sa petite amie va être douloureux.

C'est Yann, les cheveux encore mouillés, le sourire aux lèvres qui sort en premier. Il se dirige directement vers nous, son père le félicite en lui tapant dans le dos, sa mère le prends dans ses bras, ainsi que sa soeur. Quand il se retrouve devant moi, je ne sais pas quoi faire, il ne bouge pas non plus, il me laisse prendre l'initiative. Pour ne pas paraître trop niaise, je fais comme les femmes et le prends dans mes bras.

-Félicitations!
-Merci, ça t'as plu ma puce?
-Ou..i beaucoup.

Le "ma puce" m'a, je l'avoue quelque peu déboussolé. Je ne m'attendais pas un petit mot tendre.

-Vous venez avec nous au bar les filles?
-Oui, mais pas longtemps.

Yann me prends la main et m'entraîne avec lui vers le café qui ne se trouve pas très loin. J'entends Judy lui dire qu'il pourrait l'attendre, ce qui le fait stopper net. Il lui sourit en s'excusant.

-Tu devrais me lâcher la main Yann, ta petite amie ne va sûrement pas apprécier.
-Quelle petite amie?
-La pom-pom girl.
-Elle n'est pas ma copine, juste une sangsue.

Je souffle de soulagement, apparemment pas très discrètement parce qu'il me fait un clin d'oeil, heureusement qu'il fait noir, je dois être rouge écarlate.

L'ambiance est à son comble quand nous entrons, les joueurs sont heureux, et les autres sont fiers d'eux. Je comprends, je suis fier de Yann aussi.

Il ne me lâche pas de la soirée, même quand Judy vient me chercher pour aller danser, il grogne et ressers son étreinte. Ça fait un peu homme des cavernes, mais j'aime ça. Judy rigole. Ses potes aussi.
À minuit, il décide que c'est assez et nous rentrons, sans Judy qui a envie de continuer à s'amuser.

Quand je me dirige vers la chambre que je partage avec Judy, Yann ne semble pas d'accord et me tire le bras pour que je rentre dans la sienne.

-Tu vas rester avec moi, j'aime bien t'avoir dans mes bras.
-Mais... Tes parents?
-Ils ne diront rien, va mettre ta tenue de nuit, et au lit jeune fille!

Une fois mon short et t-shirt mis pour la nuit, je rejoins Yann, qui est déjà allongé dans le lit. Il tape l'oreiller à côté de lui pour m'inviter à le rejoindre. Je n'hésite pas. Je suis un peu gênée, mais j'ai envie d'être là, dans ce lit, dans ses bras.
Il ne m'impose rien, me sers juste contre lui. J'apprécie ça, mais bizarrement, je voudrais qu'il aille plus loin, mais en même temps je me dégoute de penser à ça. Je ne devrais pas penser à être toucher par un homme après...ça. L'horreur.

-Je t'entends penser d'ici.
-Je suis désolée, j'avoue que beaucoup de chose tourne dans mon cerveau.
-Dis moi.
-...
-J'ai bien compris qu'il t'était arrivé quelques choses de graves. Et je pense savoir quoi, je ne forcerai pas à en parler. Mais je suis là, si tu as besoin.
-Merci, je... J'ai des envies qui ne me semblent pas appropriée.
-Des envies?
-J'ai envie que tu me touches.

Je ne sais pas si il a entendu, je n'ai pas parlé fort, et il ne bouge pas d'un centimètre. Je ferme les yeux, le mieux et de dormir, ça sera sûrement plus clair demain. Mais au même moment, je sens la main de Yann venir me caresser le ventre. Je ne respire plus. Sa main descend plus bas. Il me caresse à travers mon short, le tissus étant fin, je sens sa caresse sur mon sexe. Ça n'est pas de la peur que je ressens. Mais bien du désir. Je veux qu'il aille plus loin, j'en ai même besoin.
J'écarte un peu les jambes pour essayer de lui faire comprendre. Sa main passe sous mon short. Son doigt touche mon clitoris. Il fait aller son doigt, je gémis, bouge le bassin, je ne vais pas être longue à jouir.
-Lâche toi, ma puce. Je suis là.

Je lui obéis, je ne crie pas, consciente de la présence de ses parents dans la maison. Mais je gémis fort, c'est bon, c'est rassurant, c'est doux. Il m'embrasse en même temps. Je veux le sentir en moi.

"toujours elle"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant