Cette nuit là, j'avais encore rêvé. Encore un autre cauchemar. Ceux-ci se multipliaient depuis quelques temps. Le plus souvent les mêmes se répétaient.
Assise à table, mes yeux perdus dans le vide, je repensais à mon cauchemar, sans vraiment arriver à me souvenir de toutes les scènes. Spencer sembla s'en rendre compte car elle m'interpela, me ramenant à la réalité :
« Hanna ? Tu a encore rêvé n'est ce pas ? »
Je la regardais. Que lui répondre ? Si je lui mens elle le verra immédiatement. Elle me connaissait beaucoup trop. Elle se tenait debout de l'autre côté de la table. Je la fixais alors droit dans les yeux, un seul son sortit entre mes lèvres :
- Oui, soupirais-je.
- Tu devrais vraiment aller voir Ork, il pourrait te conseiller ...
- Je t'ai déjà dis que ce n'était que des cauchemars, protestais-je.
Elle me regardait encore quelques instante, puis haussa les épaules.
- Comme tu voudras.
- De toutes manière je ne vois pas en quoi il pourrait m'aider, répondis-je lacement.
Ork est un guérisseur. Il s'occupe de soigner toute notre population, que ce soit physiquement, ou mentalement. Il est le seul à le faire, et cela nous suffit bien. N'étant pas humain, nous ne tombons presque jamais malade. Notre corps résiste à beaucoup de chocs, comme une carapace, ce qui fait que les blessures à soigner sont rares, sauf en periode de guerre où Ork se fait tout de même épauler.
Il possède aussi un grand nombre de connaissance, à vrai dire, il sait toujours tout. Il vit bien loin des frontières, à l'abri des humains. Seulement certaines personnes priviligiées savent où il réside. Il n'aime pas tellement se mélanger aux autres. Spencer et moi ne l'avons jamais vu, et peut être ne le verrons t'on jamais.
Quand à Spencer et moi, nous vivons dans une petite maison isolée du côté des humains, en pleine campagne pour être près de la forêt. Au moins, nous n'attirions pas les regards sur nous. Nous n'avions pas décidé de notre lieu de vie, mais il nous convenait parfaitement. Mais dans tout les cas nous n'avions pas à nous plaindre. Si nous étions séparées du reste de notre population, c'était pour surveiller les humains. Depuis très longtemps nous vivons cachés, mais aussi sans prêter garde eux évolution de nos voisins humains, et cette erreur nous avait tous mis en danger. Depuis quelques uns vivent leur jeunesse au côté de cette autre espèces. La plus part du temps, ils étaient orphelins.
Spencer et moi, on se connaît depuis toute petite. Chacun de nos rêves et secrets les plus profonds sont partagés. Autant dire que nous somme le journal de l'autre, une âme pour deux. Depuis toujours, nous sommes inséparables, et je ne pense pas que cela puisse changer. On a toujours tout fait ensemble, et cela continuera.
Son regard se dirigea sur la fenêtre. Il était 4 heures, le temps pour nous de partir. Je pris mon arc et mes flèches, ainsi que mon épée. Spencer et moi possédions les mêmes armes. Nous prîmes le soin de les dissimuler avant de sortir. Encore une fois pour ne pas attirer l'attention sur nous. Si quelqu'un nous voyait, il nous prendrait probablement pour de jeunes folles qui veulent faire une petite blague. Mais si il se rendait compte que l'on s'absentait tout les week-end, et toutes les vacances dans la forêt, il deviendrait plus méfiant.
Comme tous les samedis matin, nous guidions nos pas vers la forêt. Une fois la frontière passée, nous laissions place à notre nature sans gêne. Les humains ne voyaient rien de ce qui se trouvait et ce qui se passait derrière cette frontière. Nos yeux devinrent alors d'un rouge éclatant, rendant notre regard terrifiant. Nos odorats se développèrent jusqu'à sentir la puanteur du goudron, notre ouïe jusqu'à nous permaître d'entendre le moindre souffle. Notre magie se libéra et notre faim ne fit que s'accentuer. Bientôt, nous nous mettrons en chasse, buvant le sang de nos proies et mangeant leur viande.
C'est ce que nous étions.
Différents.
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FantasyUne fois la frontière franchie, Nihal fixa attentivement la voiture. Un éclaire doré parcourut son regard, la voiture explosa. Ils ne perdirent pas de temps pour nous dire de retourner dans la clairière. Pour le reste, nous n'en seront rien. De tout...