Chapitre 2

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Le bruit des assiettes qui s'entrechoquaient et le son de l'eau bouillonnant dans la casserole avaient le don de me mettre l'eau à la bouche. Ces sons familiers annonçant l'approche du repas rendaient le tiraillement de la faim dans mon estomac encore plus inconfortable. Le besoin de me nourrir se faisait pressant et incroyablement réconfortant quand je ne devais pas manger au milieu de dégénérés irresponsables.

L'odeur qui parvenait à mes narines à travers l'embrasure de ma porte ouverte sur le couloir me donnait envie de me pourlécher les babines. Je ne savais pas ce qui sentait si bon, mais ça devait encore être un chef d'oeuvre culinaire de ma mère.

Je fermai mon livre de mathématiques, ne pouvant résister plus longtemps à l'appel de la nourriture. Sur le chemin de la salle à manger, je croisais un petit bonhomme haut comme trois pommes, cheveux noirs comme l'ébène et yeux sombres comme la nuit.

Un sourire s'empara immédiatement de mes lèvres. Je m'accroupis pour me placer à sa hauteur et lui ébouriffait les cheveux.

— Alors, Mimou, quel est le 33ième mot que tu as dit aujourd'hui ?

— Sans compter ceux que j'ai dit durant mon sommeil entre minuit et le moment où je me suis réveillé ?

— Oui, loustic.

— Je crois que c'était "la" quand j'ai demandé à Maman de me passer la confiture.

— Bien. Et qu'est-ce que tu as appris d'intéressant aujourd'hui ?

— On a fait les fractions avec la maîtresse et j'ai eu tout juste aux exercices !

— Bravo Liam ! Câlin pour fêter ça ?

— Oui câlin !

Je le pris dans mes bras en souriant. Liam était mon rayon de soleil. C'était mon petit frère adoré avant d'être l'enfant surdoué qui avait sauté deux classes. À huit ans, il était déjà en CM2 ce qui rendait son intégration relativement complexe. Il était extraordinairement intelligent, c'était vrai, mais aussi terriblement attachant de par son caractère. Il veillait tout le temps à ce que chacun soit bien installé, ait tout ce qu'il lui faut et était certainement une personne formidable en devenir.

L'affection que j'avais pour lui était autant motivée par le fait qu'il soit mon frère que par le lien inédit qui nous unissait, moi, lui et mes parents. À cette pensée, je sentis mes yeux devenir humides et je m'empressais de faire rapidement disparaître les larmes qui commençaient à poindre.

Je me relevais, mon petit frère dans les bras et descendis les escaliers afin d'enfin aller me restaurer.

Lorsque ma mère, attelée à la préparation du plat qui dégageait la délicieuse odeur que j'avais senti dans ma chambre, se retourna pour nous voir arriver, Liam dans mes bras, tous deux le sourire aux lèvres, elle eut un sourire triste avant de venir nous prendre dans ses bras à son tour. Mon père quant à lui nous regardait depuis le canapé, souriant lui aussi. Il retourna cependant rapidement le regard et se replongea dans la lecture de son journal.

Nous nous installâmes à table une fois que le repas fut prêt.

— Alors, Lucille, comment s'est passée ta journée ?

— Plutôt bien.

Je ne me sentais pas de répondre plus longuement à mes parents. La scène de tout à l'heure avait réveillé des émotions enfouies et je n'avais pas l'esprit à la cohésion familiale.

Je terminais mon repas avant de monter dans ma chambre pour me préparer à dormir.

***

Je préparais mes affaires de cours pour le lendemain comme à mon habitude. Les matières étaient rangées selon mon emploi du temps : la première vers l'avant de mon sac et la dernière à l'arrière. Cette préparation méthodique était également pratique pour se rappeler de son emploi du temps, il suffisait de regarder dans son sac et, si on savait reconnaître ses affaires évidemment, on avait le déroulé de toute la journée.

Une fois mon sac et ma tenue prête, je me brossais les dents. Lorsque j'eu fini, je restai quelques instants à examiner mon reflet.

Ma longue tignasse blonde partait dans tous les sens autour de ma tête, mes paumes étaient crispées sur le meuble et mes yeux véhiculaient une émotion quelque peu déplaisante. Je soupirai en détournant les yeux, je ressemblais parfaitement à celle que j'étais. Une intello, une rabat-joie, une "salope" même pour certains qui ne mesuraient pas leurs mots et parlaient sans réfléchir.

Ce titre ne me quittait plus depuis trois ans, et je ne m'en plaignais pas, c'est moi qui l'avait voulu ainsi après tout. C'est moi qui avait décidé de passer mon temps à reprendre quiconque s'écarterait des règles instaurées. C'était ma faute si je n'avais plus d'amis, si tant est que j'en ai jamais eu.

Je me dirigeais vers la chambre de Liam pour notre rituel du soir. Il ne parvenait presque jamais à s'arrêter de réfléchir alors je lui racontais une histoire ou je lui en lisais une chaque soir. Je ne savais pas encore ce que j'allais lui conter ce soir, mais mon imagination trouverait forcément quelque chose.

Je poussais doucement la porte.

— Liam ? Je peux entrer ?

— Oui ! Je veux l'histoire du soir ! me répondit-il d'une voix surexcitée.

— Elle arrive, Mimou.

J'entrais dans sa chambre en refermant la porte derrière moi. Mes parents savaient que c'était notre moment à tous les deux, et que nous en avions désespérément besoin, aussi ils n'intervenaient jamais mais je préférais fermer la porte. Cela nous coupait ainsi du monde, nous n'étions plus que tous les deux et nos histoires, ce lien invisible par lequel j'essayais de lui enseigner tout ce que j'avais appris durant ma courte vie.

— Alors, que veux-tu comme histoire ce soir ?

Je m'installais sur mon pouf attitré, creusé par les innombrables fois où je m'étais assise dessus.

— Fais ce que tu veux Lulu, tu racontes toujours trop bien !

Un sourire étira légèrement mes lèvres. Ce petit bout de chou était décidément le meilleur frère dont on pourrait rêver.

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Hello la compagnie !
Comment allez-vous ?
Moi ça va plutôt bien excepté quelques chutes habituelles que mes chers amis qui ne manqueront pas de lire ce livre pourront vous confirmer 😂
Voici donc le deuxième chapitre de cette histoire.
Il n'y en aura pas de troisième, tout simplement car les délais d'écriture de terminent demain et que je n'ai absolument pas fini de l'écrire.
Mais vous en aurez durant la prochaine période d'écriture 🧡
Bonne soirée à vous 😊

Les Pleurs Du Mal Où les histoires vivent. Découvrez maintenant