Pacte avec le Diable [TERMINEE]

Chapitre I ~ Mathéïs

Je me fais réveiller par Loan, qui est déjà prêt à partir. Je me frotte les yeux pour chasser le sommeil qui s'obstine.

J'étais bien dans mon duvet.

Ça fait maintenant 2 ans que je suis avec Loan. Il prend soin de moi depuis autant de temps maintenant. Je suis heureux avec lui. Je rigole, je pleure mais je sens vivant.

Avant qu'il ne me sauve, je vivais dans un village non loin du royaume. J'étais maltraité par mes parents.

Mes parents adoptifs, que ce soit bien clair entre nous.

Je ne dormais pas beaucoup, mangeais encore moins et mes blessures s'accumulaient plus rapidement que je ne pouvais les panser. Si Loan n'était pas arrivé dans ma vie, je serais probablement mort d'épuisement.

Mais passons.

Dans le présent, Loan me secoue beaucoup plus fort pour que je me lève. Je lui grogne timidement au nez et me redresse.

- Debout marmotte. Si nous voulons atteindre la vallée avant la nuit, il faut se grouiller, m'annonce-t-il.
- Mmm....

Je me lève donc totalement, le cerveau toujours encotonné dans les méandres des rêves, et range mes affaires comme je le fais chaque matin.

Je suis devenu nomade, comme Loan.

J'ai préféré le suivre plutôt que de rester dans mon village.

Intelligent, n'est-ce pas ?

Bref. En quelques minutes seulement, je suis prêt à partir.

Nous avions trouvé une petite grotte pour dormir hier soir. Pas très confortable mais c'est plus rassurant qu'à la belle étoile.

Voyez-vous, je suis un peu beaucoup peureux. Un rien me fait sursauter et Loan le sait très bien. Il s'amuse bien du coup, cet abruti.

Loan est à l'entrée qui observe l'horizon, les yeux plissés.

Je le rejoins en trainant un peu des pieds, rêvant encore de la chaleur rassurante de mon duvet.

- Je suis prêt à partir, Loan, je marmonne.
- Très bien, allons-y.

Il fait le premier pas dehors en regardant à droite puis à gauche.

Certainement pour s'assurer que la voie est libre.

Je lui emboîte le pas et nous atteignons rapidement notre vitesse de croisière.

J'ai eu beaucoup de mal à me faire à son rythme de marche au début. Faut dire que Loan est beaucoup plus athlétique que moi.

Il est grand, des épaules solides et des jambes bien musclées. Outre sa taille de géant - il me dépasse d'une bonne tête - il a également 2 ans de plus que moi.

J'en ai actuellement 16, dont ça lui en fait 18.

Ses épaules ont l'air tendues. Il lance des regards dans tous les sens, guettant le moindre danger.

Moi, je ne vois rien d'inquiétant. Je souris même en observant les paysages qui se dressent devant nous. Un petit ruisseau suit paisiblement son cours sur notre droite ; la forêt s'étend à perte de vue derrière celui-ci et on peut apercevoir une clairière certainement abandonner sur notre gauche.

C'est apaisant comme spectacle et très calme. J'adore.

Perdu dans mes rêveries - comme toujours - je ne vois pas Loan s'arrêter à la lisière de la forêt. Je lui rentre dedans, le faisant avancer d'un pas malgré lui.

Je me frotte le museau - c'est qu'il a le dos solide aussi - et geint légèrement.

Je relève la tête vers lui pour voir que ses épaules se sont crispées, comme tout le reste de son corps d'ailleurs.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il me cache la vue et je ne suis pas sûr de vouloir le savoir.

Ce qui effraie Loan me fait forcément peur !

- L-Loan ? Je l'appelle, craintif.
- Chut, m'intime-t-il en passant son bras derrière lui pour m'empêcher de bouger.

Je me tais. Je sens mon cur se mettre à battre comme un dératé et ma respiration se faire plus forte.

- Prépare-toi à courir. À courir très, très vite, m'avertis-t-il dans un murmure.

Je ne dis rien mais je n'en pas moins.

AHHHHH !

Ça y est, je panique.

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